Madeleine Jacob (journaliste)

journaliste française
Madeleine Jacob
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 88 ans)
CaixVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
A travaillé pour
L'Humanité Dimanche ()
Libération (-)
Le Petit Journal (-)
L'Œuvre (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Madeleine Jacob, née le à Paris et morte le à Caix[1] (Somme), est une journaliste et grand reporter française.

Elle est, notamment, la chroniqueuse judiciaire de Libération (le quotidien dirigé par Emmanuel d'Astier de La Vigerie) de 1948 à 1964.

Biographie modifier

Enfance et études modifier

Madeleine Jacob est la fille d’un horloger-bijoutier[2].

Carrière journalistique modifier

Entre-deux-guerres modifier

Elle commence une longue carrière journalistique à partir de 1923 à Vogue. En 1929, elle travaille pour l'hebdomadaire Vu qui publie un long reportage d'elle sur l'insurrection à Vienne de 1934[2]. Elle rédige également des articles pour L'Œuvre, Messidor[3] et Marianne[4]. Elle est parmi les premiers grands reporters français à être présents en Espagne quelques jours seulement après le coup d’État franquiste du 17-18 juillet 1936[5].

Seconde Guerre mondiale modifier

En 1940, elle couvre pour L'Œuvre le procès attenté aux députés communistes[6].

Après-guerre modifier

Après la guerre, elle tient la rubrique judiciaire de Franc-tireur jusqu'en 1948. En , elle rend compte du procès de Nuremberg dans ce quotidien[7].

Elle entre en 1948, ainsi qu'une partie de la rédaction, au journal Libération. Elle continue d'assurer la couverture des multiples affaires judiciaires de l'après-guerre[2] et de la Quatrième République.

À cette occasion, l'esprit particulièrement vindicatif de ses articles lui vaut beaucoup de haine et de ressentiment. Elle couvre notamment le procès de Céline, au Danemark, qui la qualifie de « muse des charniers »[8]. Selon Jacques Isorni, notamment avocat du maréchal Pétain, le prononcé « d'une peine de travaux forcés à perpétuité lui paraissait une indulgence coupable ».

Après la disparition de Libération, elle poursuit sa carrière à L'Humanité Dimanche, où elle couvre aussi l'actualité judiciaire. Retraitée alors qu'elle est déjà très âgée, Madeleine Jacob continue pratiquement jusqu'à sa mort en 1985 à fréquenter le Palais de justice de Paris dont elle était devenue une figure. Son confrère Alain Guérin la décrit ainsi, dans ses souvenirs[9] :

« La plus tumultueuse était Madeleine Jacob, tout à la fois « diva », Fée Carabosse et monstre sacré de la presse judiciaire, dont les papiers étaient nourris par le sentiment que n'avaient pas été assez punis les "collabos". »

Publications modifier

  • À vous de juger : Pauline Dubuisson, Dominici, Sylvie Paul, Abbé Desnoyers, Paris, Éditions les Yeux ouverts, 1962.
  • Le procès de Liège, Paris, Éditions les Yeux ouverts, 1963.
  • Quarante ans de journalisme, Paris, Julliard, 1970.

Notes et références modifier

  1. matchID - Moteur de recherche des décès, « Madeleine Jacob », sur deces.matchid.io (consulté le )
  2. a b et c Anne Mathieu, « JACOB Madeleine », sur Le Maitron.
  3. Hebdomadaire de la CGT.
  4. Claude Estier, La gauche hebdomadaire 1914-1962, col. « Kiosque », Armand Colin, 1962.
  5. Anne Mathieu, « JACOB Madeleine », sur reporters-et-cie.guerredespagne.fr (consulté le ).
  6. Madeleine Jacob, « Première audience du procès communiste », sur gallica.bnf.fr, L'Œuvre, , p. 1 et 4 (voir aussi jours suivants).
  7. Madeleine Jacob, « Le procès de Nuremberg a commencé. Pâles, inquiets, mais ricanants, voici les seigneurs nazis, voici le "gang" d'Hitler », sur gallica.bnf.fr, Franc-Tireur, .
  8. Anne Simonin, « Céline a-t-il été bien jugé ? », L'Histoire no 453, novembre 2018, p. 36-49.
  9. Alain Guérin, Ne quittez pas je raccroche, Le Temps des cerises, 2019, p. 189

Liens externes modifier