Madeleine de Souvré

écrivaine française

Madeleine de Souvré, marquise de Sablé, née au château de Courtanvaux en 1599 et morte à Port-Royal le , est une femme de lettres française.

Madeleine de Souvré
Titre de noblesse
Marquise
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Père
Mère
Françoise de Bailleul (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Philippe Emmanuel de Laval (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Autres informations
Mouvement

Biographie

modifier

Née en 1599, Madeleine de Souvré est la fille de Gilles de Souvré[1], marquis de Courtanvaux, baron de Lezines, maréchal de France et précepteur de Louis XIII, et de Françoise de Bailleul, baronne de Messei. Elle a quatre frères, dont l'un devint le grand-prieur de France Jacques de Souvré.

En 1614, elle épouse Philippe Emmanuel de Laval-Bois-Dauphin, marquis de Sablé, qui meurt en 1640, la laissant dans une situation financière quelque peu restreinte.

Elle fréquente l'hôtel de Rambouillet tenu par la marquise de même nom et est conviée par Mlle de Scudéry aux samedis littéraires qu'elle organisait[2].

Avec son amie la comtesse de Maure[3],[4],[5], elle s’établit place Royale, à Paris, où elle ouvre un salon littéraire qui permit au moraliste La Rochefoucauld de créer un nouveau genre littéraire illustré par ses Maximes que Mme de Sablé relisait avant publication. Elle même composa des Maximes qui, bien qu'éditées après sa mort, précédèrent dans le temps celles de La Rochefoucauld. Elle reçoit notamment aussi des proches de Port-Royal tels que Blaise Pascal[6]. Une de ses maximes sur les dangers du théâtre, retrouvée parmi les brouillons des Pensées, fut d'ailleurs attribuée à ce dernier et publiée comme telle[6], jusqu'à ce que Louis Lafuma rectifie le tir dans son édition de 1960[7].

Elle est une hypocondriaque notoire, ce qui explique que son secrétaire, le Dr Noël Valant (1632-1685), est aussi son médecin. En 1656, elle se retire, avec la comtesse de Maure, dans un logement attenant au couvent de Port-Royal de Paris où elle demeure jusqu’à sa mort, un pied dans l'abbaye, où elle dispose d'une tribune personnelle pour assister aux offices, et un pied dans le monde, puisqu'elle tient salon et reçoit chez elle le tout-Paris intellectuel et mondain [7]. Elle a également un rôle politique, notamment sur les complots contre le cardinal de Richelieu et sur les médiations durant la Fronde[8]. Elle meurt en 1678[8].

Œuvres

modifier
  • Maximes de Mme de Sablé (1678), Paris, Damase Jouaust, Librairie des bibliophiles, (lire sur Wikisource)
  • Édition critique des Maximes et du traité De l'amitié de la marquise de Sablé, par Victor Flori, éditions du Livre unique, 2009.

Notes et références

modifier
  1. (en) John J. Conley, A suspicion of virtue : women philosophers in neoclassical France, Cornell University Press, , 20–41 p. (ISBN 0801440203, lire en ligne)
  2. M. Roques, Choix de lettres du XVIIe siècle, Paris, Garnier Frères, , 515 p., p. 177 Madeleine de Souvré (Marquise de Sablé)
  3. Anne Doni d'Attichy, † en 1663, fille du Florentin Octavien Doni sire d'Attichy, avait épousé en 1635 Louis de Rochechouart-Mortemart comte de Maure (1602-69), fils cadet de Louise comtesse de Maure et du marquis Gaspard de Mortemart, frère cadet du marquis Gabriel, encore oncle paternel du maréchal-duc Louis-Victor et de la célèbre Françoise-Athénaïs, favorite de Louis XIV plus connue sous le nom de Mme de Montespan.
  4. « Madame la comtesse de Maure et mademoiselle de Vandy, article de Victor Cousin », sur Bibliothèque de l'École des Chartes, 1854, n° 15, pp. 105-150 ; sur Persée
  5. « Charles de Maure », sur Geneanet Pierfit
  6. a et b Thibaut Bagory, « Le grand monde de Pascal », dans Blaise Pascal, le cœur et la raison (hors-série du Figaro), avril 2023 (ISBN 978-2-8105-1005-4) : notice p. 150.
  7. a et b Christian Péligry, « La marquise de Sablé (1598-1678) », conférence prononcée lors de l’assemblée générale de la Société des amis de Port-Royal le [PDF] (consulté le ).
  8. a et b Myriam Dufour-Maître, « Sabla, Madeleine de Souvré [Château de Courtenvaux, Sarthe, 1598 - Port-Royal 1678] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3793

Voir aussi

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier
  • (en) John J Conley, « Madame de Sablé: a Jansenist code of moderation », The Suspicion of virtue : women philosophers in neoclassical France, Ithaca, Cornell University Press, 2002 (ISBN 978-0-8014-4020-5)
  • Victor Cousin, Madame de Sablé, nouvelles études sur les femmes illustres et la société du XVIIe siècle, Paris, Didier, 1882
  • Nicola Ivanoff, La Marquise de Sablé et son salon, Paris, Les Presses Modernes, 1927
  • Édouard de Barthélemy, Les Amis de la marquise de Sablé, Paris, Dentu, 1865
  • Édouard de Barthélemy, Madame la comtesse de Maure : sa vie et sa correspondance, suivies des Maximes de Madame de Sablé et d'une étude sur la vie de Mademoiselle de Vandy, Paris, J. Gay, 1863
  • Joseph Georges André Crussaire, Un Médecin au XVIIe siècle, le docteur Vallant ; une malade imaginaire, Madame de Sablé, Paris, Vigot, 1910
  • Christine Renée Liebich, La Rochefoucauld, Mme de Sablé et Jacques Esprit : les Maximes, de l'inspiration commune à la création personnelle, [S.l.s.n.], 1982

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier