Mafate (esclave marron)
Mafate, Maffa, Maffack, dit le roi Mafati, est originellement le nom d'un chef de clan d'esclaves marrons. Ce nom signifie « Celui qui tue »[1] en malgache[2]. Devenu le chef d’une communauté traquée par des chasseurs d'esclaves, il se réfugie dans le cirque le plus inaccessible de l'île de La Réunion, auquel on a donné son nom au XIXe siècle : le cirque de Mafate[3], ainsi qu'à un village[4].
Décès | |
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Pseudonyme |
Mafouta |
Statut |
Mafate aurait été tué par le détachement de François Mussard en 1751, ainsi que sa compagne Rahariane[5] à l'Îlet à Cordes[6].
Mafate, fondateur d'un « village défendu »
modifierL'ouvrage Histoire de l'esclavage à l'île Bourbon (Réunion) évoque une disette provoquée en 1729 par un vol de criquets ayant détruit toutes les plantations. Les colons ont alors invité leurs esclaves à trouver leur subsistance dans les bois. Bon nombre d'esclaves ne sont pas revenus et se sont réfugiés dans des endroits d'accès difficile tels que la partie supérieure des grands ravins et principalement dans les immenses cirques creusés de ravins. « Ils y formèrent des villages défendus [...] sous la conduite de chefs autoritaires. Certains de ces derniers se seraient revêtus du titre de "manjakes", synonyme de roi chez les Malgaches. Il semble même qu'ils auraient pris des noms de guerre : Mafate (qui cause la mort), Tsilaos (invaincu) »[7].
Notes et références
modifier- dérivé de l'adjectif malgache "Mahafaty"
- Voyages.liberation.fr
- Le cirque était originellement appelé cirque de la Rivière des Galets ou cirque d'Aurère. Il acquiert, à la fin du XIXe siècle, son nom actuel ; celui-ci figure, pour la première fois, sur une carte des Eaux-et-forêts en 1878.
- « Mafate, d'un point de vue historique », sur reunion-mafate.com (consulté le )
- Mafate : origine d'un nom, lesblogueries.net, 28 mai 2006
- « Rahariane et la route des Tamarins », sur temoignages.re, (consulté le )
- Mafate, chef marron, Le Guichet du savoir
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Eugène Dayot, Bourbon pittoresque (Poèmes), Paris, Le courrier de Saint-Paul, (réimpr. 1966), 132 p. (OCLC 493669598, BNF 35143659, SUDOC 177747412)
- Louis Timagène Houat, Les Marrons, Paris, Ébrard, , 161 p. (BNF 30619363, DOI 10.58282/acta.15479, SUDOC 187855013)
- Emmanuel Souffrin et Jean Poirier (dir.), Ethno-histoire, appropriation et possession de la terre dans le cirque de Mafate, île de la réunion (Thèses et écrits académiques), Nice, Université de Nice Sophia Antipolis U.E.R. Arts et Sciences, , 136 p. (OCLC 490761906, SUDOC 041467639)
- Jean-Claude Champeil, Mafate, Clermont-Ferrand, Eurêka manager, , 210 p. (OCLC 465648373, BNF 36167887)
- Yves Manglou, Noir mais marron : une histoire du marronnage à l'île de la Réunion, Saint-Paul, Les Éd. du Paille-en-queue-noir, , 143 p. (ISBN 9782912797049, OCLC 496221110, BNF 37643844)
- Prosper Eve, Les esclaves de Bourbon, la mer et la montagne, Saint-Denis, Karthala, coll. « History », , 366 p. (ISBN 9782845864566, OCLC 417647839, BNF 39109745, LCCN 2004392783)