Guy Aldonce II de Durfort
Guy Aldonce II de Durfort, duc de Lorges, connu sous le nom de maréchal de Lorges (né le à Duras, dans l'actuel département de Lot-et-Garonne - mort le , à Paris), était un militaire français du XVIIe siècle, qui servit dans les armées de Louis XIV, et devint maréchal de France en 1676. Issu d'une famille de vieille noblesse, il était comte de Lorges (1681), duc de Quintin, dit de Lorges (1691). Il était le neveu du célèbre vicomte de Turenne.
Guy Aldonce II de Durfort | |
Portrait du duc de Lorges peint en 1835 par Merry-Joseph Blondel : commande de Louis-Philippe Ier pour le musée historique de Versailles. | |
Titre | Comte de Lorges (1630-1702) |
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Autres titres | 1er Duc de Quintin |
Prédécesseur | Guy Aldonce Ier de Durfort |
Successeur | Guy Nicolas de Durfort |
Grade militaire | Maréchal de France |
Commandement | 4e compagnie des gardes du corps du Roi |
Distinctions | Chevalier du Saint-Esprit |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Durfort |
Naissance | Duras |
Décès | (à 72 ans) Paris |
Père | Guy Aldonce Ier de Durfort |
Mère | Elisabeth de La Tour d'Auvergne |
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Biographie
modifierGuy Aldonce était le cadet de la branche ducale de Duras, de la maison de Durfort, une vieille et haute famille noble. À l'époque de sa naissance, sa famille est protestante, comme le sont d'ailleurs les La Tour d'Auvergne, la famille de sa mère.
Guy Aldonce était le quatrième fils de Guy Aldonce Ier de Durfort (1605-1665), marquis de Duras, comte de Rauzan et seigneur de Lorges, maréchal de camp et d'Élisabeth de La Tour d'Auvergne, fille du maréchal de Bouillon et sœur de Turenne. Il avait un frère jumeau, Armand, mort de la peste le avant d'avoir atteint l'âge d'un an. Un autre frère, Frédéric, comte de Rozan, (1626-1649), fut impliqué dans le blocus de Paris pendant la Fronde, au cours duquel il fut blessé le , et qui mourut le 1er mai des suites de ses blessures. Son frère aîné, Jacques Henri, duc de Duras, (° - ) fut gouverneur de la Franche-Comté et également Maréchal de France (en 1675). On ne peut s'empêcher de penser que leur oncle a dû favoriser la carrière militaire de Jacques-Henri et de Guy Aldonce. Son dernier frère, Louis, fut un favori du roi d'Angleterre Charles II et devint comte de Feversham.
Guy Aldonce reçut à la naissance le titre de comte de Lorges qu'il utilisa jusqu'à son accession au duché en 1691.
Le duc de Lorges a commandé l'armée française en Allemagne en 1675 après la bataille de Salzbach à la place de son oncle puis de 1690 à 1695. En septembre 1692 il bat le prince Charles de Wurtemberg[1] à Pforzheim et prend la ville de Heidelberg en 1693.
Le , le marquis de la Moussaye (Henri de Quintin, gouverneur de Stenay) perclus de dettes, vend — soulevant l'opposition de ses sœurs qui veulent le faire interdire et renoncent seulement en 1685 à demander l'annulation de la vente par voie de retrait-lignager — la seigneurie de Quintin, en Bretagne, à son cousin le maréchal de Lorges. Cette baronnie de Quintin fut érigée en duché héréditaire par Louis XIV en faveur de Guy Aldonce, jusqu'alors comte de Lorges, par lettres patentes du mois de mars 1691, enregistrées le 21 du même mois. Il sera dès lors connu sous le nom de « duc de Lorges ». Le maréchal de Lorges, devenu duc et pair en , n'habite pas le nouveau château de Quintin : il se contente de se faire aménager un appartement en vue de ses rares venues en Bretagne.
Le , à Versailles, Lorges a été fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit, dans la onzième promotion du règne de Louis XIV. Il était également chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis. À sa mort, le , son fils Guy Nicolas lui succéda et devint duc de Lorges. Mais sa postérité s'éteignit en 1775, après avoir encore donné deux maréchaux de France.
Postérité
modifier- Troisième fils de Guy Aldonce Ier de Durfort (1605-1665), 2e marquis de Duras, 2e comte de Rauzan, seigneur de Lorges, maréchal de camp, capitaine des gardes du corps du Roi et d'Elisabeth de La Tour d'Auvergne (1606-1685), Lorges épousa, le , dans un mariage de raison destiné à améliorer sa situation financière délicate[2], Geneviève Frémont d'Auneuil (1658 - à La Ferté-Vidame), fille de Nicolas Frémont (1688-1694), un riche financier soupçonné d'avoir été un laquais dans sa jeunesse[réf. nécessaire], ce qui est un des lieux communs de l'Ancien Régime sur les hommes d'argent, et de Geneviève Damond.
Ils auront six enfants :
-
- Marie-Gabrielle[3] (1678 - ), « mademoiselle de Lorges », qui épouse en 1695 Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon (1675-1755), le célèbre écrivain, qui dans ses Mémoires décrira par le menu la vie à la cour de Louis XIV et sous la Régence ;
- Geneviève Marie (1680-1740), « Mademoiselle de Quintin », mariée le avec Antonin Nompar de Caumont (1633-1723), duc de Lauzun ;
- Guy Nicolas ( - Chaillot, ), 2e duc de Quintin, 1er duc de Lorges (1706), capitaine des gardes du corps du roi, marié le avec Geneviève Chamillart (1685-1714), fille de Michel Chamillart, secrétaire d'État à la Guerre et contrôleur général des Finances de Louis XIV. Veuf, il se remarie le avec Marie Anne Antoinette de Mesmes ( - ), dame d'honneur de la duchesse d'Orléans, fille de Jean-Antoine de Mesmes. Il eut de son premier lit :
- Guy Michel ( - Courbevoie, ), duc de Randan, maréchal de France, membre de l'Académie des Sciences, Belles Lettres, et Arts de Besançon[4] (1752), marié le à Élisabeth Philippine de Poitiers de Rye (1715-1773), comtesse de Neufchatel, dont :
- Marie Geneviève, dite "Mademoiselle de Randan", mariée le à Jean Bretagne (1737 † 1792), duc de Thouars, sans postérité ;
- Guy Louis ( - Paris ), 3e duc de Lorges, lieutenant général des armées du roi (), marié, le à Avessac, avec Marie Butault de Marsan (1718-1788), dont :
- Guy Michel ( - Courbevoie, ), duc de Randan, maréchal de France, membre de l'Académie des Sciences, Belles Lettres, et Arts de Besançon[4] (1752), marié le à Élisabeth Philippine de Poitiers de Rye (1715-1773), comtesse de Neufchatel, dont :
- Élisabeth Gabrielle, († 1727), abbesse d'Andecy ;
- Claude Suzanne Thérèse († 1745), abbesse de Saint-Amand, à Rouen.
- Marie Louise Gabrielle.
-
Mademoiselle de Lorges (1678-1743)
-
Mademoiselle de Quintin (1680-1740)
Une rue porte rappelle son souvenir à Quintin, la rue du Maréchal de Lorge.
Armoiries
modifierÉcartelé: aux 1 et 4, d'argent, à la bande d'azur (de Durfort) ; aux 2 et 3, de gueules, au lion d'argent (Lomagne) ; un lambel de gueules brochant sur l'écartelé. Tenants: deux anges[5],[6].
Ascendance
modifierNotes et références
modifier- Qui est-ce ? Un oncle du duc Eberhard-Louis, qui régna de 1677 à 1733 ?
- Saint-Simon, t. 2, chap. VII ; et Éloge du maréchal.
- On trouve Marie-Gabrielle dans Geneviève Manceron, Michel Averlant, Saint-Simon, coll. « J'ai lu l'essentiel », Paris, J'ai lu, 1965, p. 19, 96. — Certaines sources disent Gabrielle. Jean-Chrétien-Ferdinand Hœfer, Nouvelle Biographie générale, Copenhague, Rosenkilde et Bagger, 1969, t. XLIII, col. 104. Georges Poisson, Monsieur de Saint-Simon, Paris, Fayard-Mazarine, 1987, p. 93. Denis Lorieux, Saint-Simon, Paris, Perrin, 2001, p. 78. — Gonzague Truc dit parfois Gabrielle (p. iii), parfois Marie-Gabrielle (p. 1100, 1298), dans Mémoires de Saint-Simon, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », Paris, Gallimard, 1953, t. I. — On trouve Geneviève-Françoise dans François-Alexandre Aubert de La Chenaye-Desbois, Jacques Badier, Dictionnaire de la noblesse, Paris, Schlesinger, 1845, t. VII, col. 126.
- Roglo 2012.
- Rietstap 1884.
- Bunel 1997-2011, p. Saint-Esprit (1789).
- Popoff 1996, p. 57.
Liens externes
modifier
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Arnaud Bunel, « Héraldique européenne », Armorial des chevaliers du Saint-Esprit, sur www.heraldique-europeenne.org, 1997-2011 (consulté le ) ;
- « Guy Aldonce de Durfort », sur roglo.eu (consulté le ) ;
Bibliographie
modifier- Jean-Baptiste Rietstap, Armorial général, t. 1 et 2, Gouda, G.B. van Goor zonen, 1884-1887 « et ses Compléments », sur www.euraldic.com (consulté le ) ;
- Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X) ;