Maria Elise Turner Lauder

auteur canadienne, philanthrope, professeur (1833-1922)

Maria Elise Turner Lauder, surnommée Toofie Lauder, également appelée Maria Elise Turner de Touffe Lauder ( - ), est une enseignante, linguiste et auteure canadienne du XIXe siècle qui a vécu et beaucoup voyagé en Europe. Elle a publié des romans et de la poésie, mais elle était surtout connue pour ses écrits sur ses voyages. Elle est également une philanthrope, engagée dans le mouvement de la tempérance, ainsi qu'une musicienne amatrice[1].

Maria Elise Turner Lauder
Maria Elise Turner Lauder au plus tard en 1893
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
TorontoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
George Whitfield Grote (d)
Agnes Grote Copeland (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfant
William Waugh Lauder (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour

Jeunesse et formation modifier

Maria Elise Turner Toof (ou de Touffe, surnommée Toofie)[2],[3] naît à Saint-Armand, au Québec, Canada[4],[3], le [3]. Elle est la fille de Whitcomb Powers Toof (ou Whitcombe de Touffe) et de Phoebe Harriet Perry[3]. Elle est de descendance normande et huguenote, ses ancêtres s'étant échappés de France en Allemagne lors de la révocation de l'édit de Nantes[5]. En 1838, la mère de Lauder épouse Rodolphus Fuller Grote (1809-1888). Ce mariage donne naissance à cinq demi-frères et demi-sœur : George Whitfield Grote (1843-1920), avocat et poète qui a écrit Ode sur le couronnement du roi Edward VII (1901) ; Phoebe Agnes Robina (Grote) Copeland (1849-1932), poète[6]; Gorham Whitcombe Grote, médecin ; John Wesley Grote (1845-1898), agent d'assurance et Lorenzo Perry Grote (1852-1869).

Elle fait ses études à l'Oberlin College, dans l'Ohio, car les femmes ne sont alors pas admises à l'université de Toronto. Elle étudie la théologie, pendant deux ans, sous la direction du révérend Charles Grandison Finney[5] et obtient son diplôme avec mention.

Carrière modifier

Maria Lauder est une linguiste complète, joignant une connaissance du latin et du grec à celle de plusieurs langues modernes, qu'elle parle couramment[5]. Après avoir terminé ses études, elle travaille comme linguiste[7] et enseigne au Whitby Ladies' College[3]. En 1856, elle épouse Abram William Lauder, un professeur et ils déménagent à Toronto, où ce dernier étudie le droit[8]. Il devient un éminent barrister dans cette ville, où il s'affilie au Parti conservateur[9], en tant que membre de l'Assemblée législative de l'Ontario pendant plusieurs années[5]. Durant cette période, Maria Lauder devient une philanthrope et membre du mouvement Woman's Christian Temperance Union (WCTU)[3]. Les Lauder ont un enfant, le futur pianiste William Waugh Lauder (en), dont elle est la seule enseignante jusqu'à l'âge de onze ans[5]. Elle est obligée d'assumer toute la direction de son éducation musicale. Pour cela, elle voyage beaucoup[1], résidant successivement en Grande-Bretagne, en Allemagne, en France et en Italie et visitant de nombreuses régions d'Europe, accompagnée de son mari et de son fils. Pendant son séjour à l'étranger, elle se lie d'amitié avec plusieurs célébrités et auteurs musicaux et, munie d'une lettre de présentation de l'auteur et critique musical Oscar Paul (en), du Royal Conservatorium der Musik de Leipzig, elle emmène William au Grand-duché de Saxe-Weimar-Eisenach, où il étudie avec Franz Liszt[10]. Selon Pauline Pocknell, William a été le seul élève canadien de Liszt[10]. À l'invitation de Liszt, Lauder emmène William se produire à Rome. Elle y est présentée à la cour royale, à Humbert Ier et à la reine Marguerite et est honorée par des audiences privées, avec la reine et des invitations, tant au palais du Quirinal qu'au palais royal de Capodimonte à Naples. Elle est également présentée, avec son fils, à la cour papale et au pape Léon XIII[5].

De nombreux voyages ont inspiré à Maria Lauder la publication de divers livres, dont My First Visit to England (1865) et In Europe (Toronto, 1877).

Enthousiasmée par son séjour, en été, dans le Harz, elle rassemble des documents sur les contes populaires locaux, avec l'aide du romancier allemand Gustav Freytag et écrit Legends and Tales of the Harz Mountains in Germany, publié par Hodder & Stoughton[11]. Son ouvrage de 1881 est dédié à la reine Margherita, qui a offert à Lauder son portrait royal autographié.

De ce livre, The Westminster Review (en) déclare :

« Les amateurs de vieilles histoires allemandes remercieront chaleureusement Toofie Lauder d'avoir rassemblé un si charmant volume de Légendes et Contes des montagnes de Hartz. Que le nom Toofie Lauder signifie une dame ou un homme, nous n'avons aucun moyen de le deviner, mais nous devrions nous imaginer que le style gracieux du livre vient de la plume d'une femme[12],[13]. »

Toofie est un personnage fictif dans au moins une des œuvres de Lauder[14] et est également utilisé comme nom de plume[2]. Elle a publié de nombreux articles littéraires et poèmes sous ce pseudonyme, ainsi que plusieurs volumes de poésie. Elle a écrit un poème en hommage à l'impératrice Élisabeth d'Autriche à la suite de son décès, ainsi que des poèmes en l'honneur de la reine Victoria, du roi Édouard VII et du roi George V. Elle a également écrit les paroles de plusieurs chansons, dont Britain, We Stand by You[15], The Last Night and its Vision[16], Birdie's Reply : To a Wee Bird Trying to Fly, musique d'Arthur Uvedale[17] et Alone - The Queen's Lament[18].

Vie personnelle modifier

Lauder était une musicienne amatrice[10]. Méthodiste d'affiliation religieuse, elle est la cofondatrice de la Metropolitan United Church (en). Elle meurt à Toronto, le , à l'âge de 89 ans[3], après une brève maladie[19].

Œuvre (sélection) modifier

Couvertures d’Evergreen Leaves: Being Notes from My Travel Book et Legends and tales of the Harz Mountains, North Germany.

Livres modifier

Paroles de chansons modifier

  • Britain, We Stand by You, 1899.
  • The Last Night and its Vision, 1907[20].
  • Birdie's Reply : To a Wee Bird Trying to Fly, music d' Arthur Uvedale, 1907. (OCLC 1007594208)
  • Alone - The Queen's Lament, 1908. (OCLC 1007622708)

Notes et références modifier

  1. a et b Morgan 2008, p. 27.
  2. a et b Lauder 1885, p. 1.
  3. a b c d e f et g (en) « Lauder, Maria », sur le site SFU digitial (consulté le ).
  4. Selon l'université Simon Fraser, elle est peut-être née dans le Vermont
  5. a b c d e et f (en) Willard Frances Elizabeth et Livermore Mary Ashton Rice, A Woman of the Century : Fourteen Hundred-seventy Biographical Sketches Accompanied by Portraits of Leading American Women in All Walks of Life, Buffalo-Chicago-New York, Charles Wells Moulton, (lire en ligne).
  6. (en) « Copeland, Agnes Grote », sur le site SFU digitial (consulté le ).
  7. Dagg 2006, p. 160.
  8. (en) « LAUDER, ABRAM (Abraham) WILLIAM », sur le site Dictionary of Canadian Biography (consulté le ).
  9. Halpenny 1990, p. 644.
  10. a b et c Pocknell 1995, p. 47.
  11. (en) Maria Elise Turner Lauder, Legends and tales of the Harz Mountains, North Germany : Preface, Toronto, William Briggs, , 296 p. (lire en ligne).
  12. Willard et Livermore 1893, p. 452.
  13. (en) « Contemporary Literature », The Westminster Review, vol. 116,‎ .
  14. Morgan 2008, p. 75.
  15. (en) Canadian Patent Office Record, vol. 27, , p. 1354.
  16. (en) Déliberations Et Mémoires de la Société Royale Du Canada, Royal Society of Canada, , p. 272.
  17. (en) Catalog of Copyright Entries, vol. 2, Partie 3, U.S. Government Printing Office, , p. 697.
  18. (en) The Canadian Patent Office Record and Register of Copyrights and Trade Marks, vol. 36,Numéro 2 ;Volume 36,Numéros 7 à 12, , p. 2169.
  19. (en) « Mrs. De Touffe Lauder Dead », The Gazette,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  20. (en) Toofie Lauder, « The Last Night and its Vision », Methodist Magazine and Review, vol. 53, no 3,‎ , p. 244 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Innis Dagg, The Feminine Gaze : A Canadian Compendium of Non-Fiction Women Authors and Their Books, 1836-1945, Wilfrid Laurier University Press, , 354 p. (ISBN 978-0-88920-845-2, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Francess G. Halpenny, Dictionary of Canadian Biography 12, Springer Science & Business Media, , 1305 p. (ISBN 978-0-8020-3460-1, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Cecilia L. Morgan, A Happy Holiday : English Canadians and Transatlantic Tourism, 1870–1930, University of Toronto Press, , 461 p. (ISBN 978-0-8020-9518-3, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Pauline Pocknell, Liszt and His Canadian Circle : Journal of the American Liszt Society, vol. 38, American Liszt Society, (ISSN 0147-4413), p. 37–66. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Frances E. Willard et Mary A. Livermore, A Woman of the Century : Fourteen Hundred-seventy Biographical Sketches Accompanied by Portraits of Leading American Women in All Walks of Life, Charles Wells Moulton, .

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