Marsouin (1809)
Le Marsouin est une gabare de la Marine royale construite à La Seyne-sur-Mer en . Puis elle est armée à Toulon.
Marsouin | ||||
La Grace en 2011. Réplique d'un brick du XVIIIe siècle analogue au Marsouin. | ||||
Type | Gabare (1809) Brick (1823) |
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Fonction | militaire | |||
Gréement | Trois-mâts Deux-mâts |
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Histoire | ||||
A servi dans | Marine royale | |||
Commanditaire | Marine royale | |||
Architecte | Marine royale | |||
Constructeur | Pierre Tortel | |||
Chantier naval | La Seyne-sur-Mer Le Havre |
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Fabrication | bois | |||
Lancement | ||||
Statut | échouage et naufrage le | |||
Équipage | ||||
Commandant | Adrien Law de Clapernou | |||
Équipage | 78 hommes | |||
Caractéristiques techniques | ||||
Longueur | 26,63 m | |||
Maître-bau | 8,12 m | |||
Tonnage | 262 tonneaux | |||
Propulsion | Trois mâts Deux mâts (grand mât et mât de misaine) |
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Caractéristiques militaires | ||||
Armement | 12 caronades de 18 livres 2 canons de 6 livres |
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Carrière | ||||
Propriétaire | Marine royale | |||
Armateur | Marine royale | |||
Affréteur | Marine royale | |||
Pavillon | France | |||
Port d'attache | Toulon | |||
Localisation | ||||
Coordonnées | 43° 01′ 00″ nord, 6° 26′ 00″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Provence-Alpes-Côte d'Azur
Géolocalisation sur la carte : Var
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En 1822, cette gabare est transformée au Havre en brick. Après sa participation à l'expédition d'Espagne par blocus de La Corogne et de Cadix, il s'oppose sur les côtes d'Afrique noire au commerce d'esclaves. Puis appartenant à la flotte du Levant, il sécurise les mers après la bataille de Navarin. Il prend part à l'expédition d'Alger. Il participe au cordon sanitaire instauré devant Marseille en raison de la deuxième pandémie de choléra.
En 1834, il s'échoue à cause d'un fort mistral au passage des Grottes, à l'île du Levant.
Mouvements
modifierGabare : 1809-1822
modifier- 1809En cette gabare de 262 tonnes est mise à l'eau à Toulon[1].
- 1815Le , elle part pour une mission de reconnaissance hydrographique des côtes de la mer Méditerranée[2].
- 1820
- 1822
Brick : 1823-1833
modifier- 1823Le , le Marsouin, devenu brick[4], appareille de Cherbourg afin de participer à l'expédition d'Espagne en instaurant avec d'autres le blocus de La Corogne[5] puis de Cadix[6].
- 1824Le , il part de Toulon et via Santa Cruz de Tenerife gagne les eaux du Sénégal. Il appartient alors à la division navale du capitaine de vaisseau La Treyte qui s'oppose aux négriers toutes nationalités confondues. Ainsi il surveille la côte des Dents[N 1] — côte d'Ivoire — entre le cap des Palmes et le cap des Trois-Pointes. Il hiverne le en station de Gorée au Sénégal[9],[10].
- 1825Le , il part de l'île de Gorée et arrive le à Rochefort, informant de la surveillance qu'il exerce avec la flotte en s'opposant au commerce d'esclaves[11],[12].Le , part de Rochefort avec des passagers pour Cadix[13].
- 1827Dès , à la suite de la défaite de la flotte ottomane à la bataille de Navarin, à laquelle il ne participe pas, il s'oppose à toute piraterie — même agréée par les Grecs — dans les eaux environnantes[20]. C'est ainsi que fin il coule deux des trois mistics qui par méprise pensent qu’il s’agit d’un navire de commerce à dépouiller. Le troisième réussi à prendre la fuite[21].Le il part de Smyrne pour Toulon. La nuit même du départ il est attaqué entre les îles de Chio et Ipsara par un mistic de nationalité grecque qu'il coule. Le comte Alexandre de Laborde, passager membre du comité philhellène de Paris, peut témoigner de la nationalité. Ceci conforte les Français à s'opposer vivement à toute lettre de course même grecque[22],[23].
- 1828Le , il appareille de Toulon[25].
- 1829Le , en provenance de Navarin, arrive à Toulon et en repart le [27].
- 1830Le , en provenance de Navarin, arrive à Toulon[28].Le , il appareille de Toulon[29] faisant partie de l'escadre de réserve[30] de l'expédition d'Alger[31],[32].Le , il arrive à Toulon, en provenance d'Alger[33].
- 1831Le il quitte Toulon pour Navarin, puis le part de Navarin pour revenir le à Toulon[34].Le il quitte Toulon pour Navarin et revient le à Toulon[34].Le il se rend à la Martinique et revient le à Toulon[34].
- 1832Le , part de Toulon pour remplacer la Surprise dans le service sanitaire autour de Marseille qui subit la deuxième pandémie de choléra et y arrive le même jour. Arrive le à Toulon en provenance des eaux de Marseille[35].Le , part pour croiser sur les côtes[35].
- 1833
Naufrage
modifierDurant l'hiver 1833-1834, marqué par très violentes tempêtes en mer Méditerranée[40], il part d'Alger le vers Toulon et il subit un fort mistral qui malmène la mature occasionnant ainsi une légère voie d'eau. En vue de la terre, le , il se met à la cape sous misaine puis il tente de s'abriter dans la baie d'Hyères. À bord se trouve un pilote-côtier. Ainsi vers deux heures du matin, dans la nuit du , il passe entre les îles de Port-Cros et du Levant, mais une variation subite de direction de l'air l'amène à virer face au vent. Par manque de vitesse la manœuvre échoue enfin ses deux ancres bâbord puis tribord, jetées ensemble en dernier recours, cassent. Drossé alors à la côte par les courants il talonne et s'échoue[41]. Un coup de canon est tiré pour donner l'alerte. Les soixante-quinze militaires rapatriés d'Alger puis l'équipage sont mis à terre. En effet, le naufrage a lieu si près du bord, qu'une filière installée le long du gui, sert de pont et tous sont sauvés. Un baril de farine est retiré de la cale. Des tentes faites de voiles sont disposées sur une plage, peu avant la dislocation du bâtiment. Le commandant évacue le dernier entre neuf et dix heures. Le grand canot, mis à l'eau lors du naufrage, va prévenir Fort-Man[N 4] sur l'île de Port-Cros. Puisque le navire vient d'Alger — où sévit la deuxième pandémie de choléra —, les officiers font respecter la quarantaine en évitant le contact avec les îliens, seul un tonneau de vin apporté par les secours de Port-Cros est accepté[44],[45],[46].
Le Castor, bateau à vapeur, commandé par le lieutenant de vaisseau Lelieur de Ville-sur-Acre, part de Toulon le et ne récupère qu'un peu de chaîne, deux ancres de bossoir cassées et une partie du gréement. Il revient à Toulon le [47]. La Ménagère, gabare commandée par le lieutenant de vaisseau Baligot, partie de Toulon la nuit du au pour évacuer l'équipage arrive le . Elle est de retour à Toulon le [48]. En mai 1834, l'artillerie, les caisses à eau et le lest de fer sont à leur tour ramenées[49].
À la suite de ce naufrage un conseil de guerre se tient à Toulon le . Celui-ci, présidé par le contre-amiral Auguste Samuel Massieu de Clerval, est constitué de huit juges, un procureur et un greffier appartenant tous à la Marine royale qui appellent seize témoins. Il conclut que le navire est perdu involontairement, sans impéritie, ni perte humaine, le commandant quittant le bord le dernier. Chacun de ces points est reconnu par tous les juges. Cependant, s'ils se prononcent unanimement pour l'acquittement, le caractère honorable n'est obtenu que par sept voix sur huit. Son épée est alors rendue au lieutenant de vaisseau Adrien Law de Clapernou[50],[N 5].
L'épave est localisée passe des Grottes en 1987 par Sylvain Poirier[N 6] par six mètres de fond et déclarée par Roland Blanc. Une campagne de fouille est conduite par le Groupe de recherche en archéologie navale (GRAN) du 18 au . Sont retrouvés des éléments propres au navire tels du lest de pierre et une ancre brisée ou à son armement tels des boulets et une platine de mise de feu. Se trouve aussi des balles de fusil en plomb. Parmi les objets personnels existent quelques céramiques vernissées, un pied de verre, un bouchon de caraffe, des souliers et un carreau de terre cuite. Globalement le site s'avère très pauvre. Ceci d'une part en raison des opérations de récupération du matériel organisées peu après le naufrage, et d'autre part en raison de la proximité de la plage et de la faible profondeur facilitant l'accès aux habitants des îles voisines et aux pêcheurs[49],[54].
Commandants
modifier- 1815 : Pierre-Henry Gauttier du Parc, capitaine de frégate[2]
- 1823-1825 : Eugène Danycan [de l'Espine], lieutenant de vaisseau[5]
- 1825-1827 : Alexandre Guettard, lieutenant de vaisseau[12]
- 1827-1829 : Pierre-Auguste-Éole-Émile de Sercey, lieutenant de vaisseau[24]
- 1829-1830 : Alexandre-François de Forget, lieutenant de vaisseau[27]
- 1831-1833 : Victor-Auguste Touboulic, lieutenant de vaisseau[34]
- 1833-1834 : Joseph-Élisabeth-Geneviève-Adrien Law de Clapernou, lieutenant de vaisseau[39],[45]
Articles connexes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- La côte des Dents — ou d'Ivoire — doit sa dénomination au commerce important des dents d'éléphant qui y sont particulièrement abondants[8].
- En , un équipage et les passagers d'un brick de l'État français échoué sur les côtes de Bougie sont massacrés, puis en le brick anglais Procris mouillé en rade de Bougie essuie deux coups de canons et demande réparation, enfin le feu subit par le Marsouin provenant de Bougie en , d'autant que le bey de Constantine s'approche de la ville, vont inciter à la prise de Bougie en [38],[37].
- L'illustration est la photographie, en 2016, du brick La Grace (réplique d'un navire du XVIIIe siècle) entre l'île de Port-Cros et l'île de Bagaud, immédiatement voisines de l'île du Levant
- Le rapport du naufrage établi par Louis-Stanislas Baudin, capitaine de corvette, précise « Fort-Man ». Il existe effectivement une fortification sur l'une des pointes de la baie de Port-Man. Il s'agit d'une tour selon la carte de l'état-major (1820-1866), mais plus vraisemblablement le grand canot gagne le lieu-dit dénommé Port-Man situé dans la baie portée sur cette même carte[42]. Il s'y trouve quelques fermes et des pêcheurs la fréquentent[43].
- Au début d'un conseil de guerre, l'officier jugé dépose son épée sur le bureau du président[51]. S'il est acquitté honorablement celui-ci lui rend son épée. Ceci témoigne du verdict et signifie que l'officier est reconnu apte a toutes les fonctions à la mer dont le commandement d'une unité. Ainsi, le le lieutenant de vaisseau Adrien Law de Clapernou est nommé commandant de la gabare la Lionne[52].
- En 1957, Léopold Pegliasco, pêcheur professionnel, accroche ses filets sur ce qu'il pense être le Marsouin, brick naufragé dont l'histoire est connue des Levantins. En fait, il se trouve sur la côte sud de l'île du Levant. Il s'avère que sa mésaventure concerne le vaisseau de ligne russe la Slava Rossii[53].
Références
modifier: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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- « Pièces justificatives : État des bâtimens à flot au », Compte rendu par le ministre secrétaire d'État des finances pour l'année 1824, Paris, Imprimerie royale, vol. 21, , p. 165 (lire en ligne, consulté le ).
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- « no 114 : Précis des opérations exécutées par la Marine royale, pendant la guerre d'Espagne (du au ) », Annales maritimes et coloniales. 2e partie, Paris, Louis-Marie Bajot, vol. 2, , p. 553 (lire en ligne, consulté le ).
- « no 6 : Mouvemens des bâtiments du Roi en et », Annales maritimes et coloniales. 2e partie, Paris, Louis-Marie Bajot, vol. 1, , p. 54, 59 (lire en ligne, consulté le ).
- Chambon, Le commerce de l’Amérique par Marseille : ou Explication des lettres-patentes du Roi, portant règlement pour le commerce qui se fait de Marseille aux îles françaises de l'Amérique, données au mois de , vol. 2, Avignon, s.n., , VI-618 p., 2 vol. ; in-4 (lire en ligne), Commerce de Guinée, « Côte des Dents ou d'Yvoire », p. 157.
- FranceArchives, « Fonds Marine : Campagnes (opérations ; divisions et stations navales ; missions diverses) », Inventaire de la sous-série Marine BB 4 [PDF] (tome premier), sur francearchives.fr, Paris, Service interministériel des archives de France (ISSN 2556-3521, consulté le ), BB4456, Campagnes, 1824, vol. 7, 589.
- Serge Daget, La répression de la traite des Noirs au XIXe siècle : l'action des croisières françaises sur les côtes occidentales de l'Afrique, 1817-1850 (texte remanié de : Thèse : Histoire. : Paris 4 : 1987. Titre de soutenance : Les croisières françaises de répression de la traite des Noirs sur les côtes occidentales de l'Afrique, 1818-1850), Paris, Éditions Karthala, coll. « Hommes et sociétés », , 625 p., 24 cm (ISBN 2-86537-771-7), chap. 8 (« Modalités du changement : la mobilisation de la Marine »), p. 277-278.
- « no 40 : Mouvemens des bâtimens du Roi pendant le mois de », Annales maritimes et coloniales. 2e partie, Paris, Louis-Marie Bajot, vol. 2, , p. 252 (lire en ligne, consulté le ).
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- FranceArchives, « Fonds Marine : Campagnes (opérations ; divisions et stations navales ; missions diverses) », Inventaire de la sous-série Marine BB 4 [PDF] (tome premier), sur francearchives.fr, Paris, Service interministériel des archives de France (ISSN 2556-3521, consulté le ), BB4 464, Campagnes, 1825, vol. 4, 600.
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- Camille Rousset, « Les commencemens d’une conquête : IV Le commandement du général Voirol (avril 1933 - septembre 1834) », Revue des Deux Mondes, Paris, s.n., 3e série, vol. 68 « Livraison du », , p. 539 (lire sur Wikisource).
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