Matthias Stom

peintre néerlandais ou flamand
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Matthias Stom ou Matthias Stomer (né vers 1589-1590 – mort après 1650[1]) est un peintre néerlandais, ou peut-être flamand, qui n'est connu que pour les œuvres qu'il produit pendant sa résidence en Italie. Il est influencé par le travail d'autres disciples du Caravage en Italie, en particulier ses disciples néerlandais souvent appelés l'École caravagesque d'Utrecht, ainsi que par Jusepe de Ribera et Pierre Paul Rubens[2]. Il ne partage pas la préférence des autres peintres caravagesques du Nord pour les scènes de genre humoristiques — et parfois scabreuses — et les allégories décoratives élaborées, mais préfère les histoires tirées de la Bible. Il travaille dans divers endroits en Italie où il bénéficie du patronage d'institutions religieuses ainsi que de membres éminents de la noblesse[2],[3].

Matthias Stom
Le Christ chassant les changeurs de monnaie du temple.
Naissance
Décès
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Activité

Biographie

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Annonciation.

Les détails de sa vie sont rares. Alors que dans le passé, l'artiste était généralement appelé Stomer, on pense aujourd'hui que son vrai nom est Stom, car c'est le nom qu'il a utilisé comme signature. Il a été suggéré auparavant que son nom, « Stom », qui signifie « muet » en néerlandais, a été donné à l'artiste comme surnom en partant du principe qu'il souffrait de ce handicap. Cependant, il n'y a aucune preuve de cette thèse[4].

Il n'existe aucun document attestant de son lieu de naissance, qui ne peut donc être déterminé avec certitude.

L'historien d'art néerlandais G.J. Hoogewerff écrit en 1942 que l'artiste est né à Amersfoort, près de la ville d'Utrecht. La source de Hoogewerff pour sa déclaration est inconnue et introuvable. Les archives municipales d'Amersfoort n'ont aucune trace d'un Stom[5]. Le nom de famille Stom par lequel il est connu de son vivant est un nom flamand courant dans le sud aux Pays-Bas méridionaux. La plupart des personnes qui portaient ce nom dans les Provinces-Unies de l'époque sont des immigrants des Pays-Bas méridionaux. Il est donc très possible que Stom ait été lui-même flamand et qu'il ait passé la plus grande partie de sa vie et même de sa carrière dans les Pays-Bas méridionaux ou qu'il ait été un émigré (ou le fils d'un émigré) des Pays-Bas méridionaux[6].

Le Couronnement d’épines du Christ.

On croyait traditionnellement qu'il est un élève de Gerard van Honthorst, notamment en raison de la proximité de leur style[7]. Cependant, van Honthorst lui-même ne revint d'Italie dans sa ville natale d'Utrecht qu'en 1620. Il est peu probable que Stom se soit engagé dans un apprentissage avec van Honthorst alors qu'il avait déjà 20 ans. Il est donc toujours possible que Stom ait reçu une formation complémentaire dans l'atelier de van Honthorst après une première formation ailleurs. Il aurait également pu suivre une formation chez Hendrick ter Brugghen, un autre caravagiste de premier plan d'Utrecht, revenu d'Italie en 1614, ou chez d'autres peintres tels que Joachim Wtewael, Paulus Moreelse ou Abraham Bloemaert. Si Stom est en fait flamand, le style de son œuvre, qui présente des liens avec la peinture flamande du début du XVIIe siècle, pourrait indiquer une formation dans les Pays-Bas méridionaux, peut-être avec le caravagiste anversois Abraham Janssens[6]. Il n'existe aucune preuve documentaire qui prouve une telle formation[8].

La première preuve documentaire de Stom remonte à 1630, lorsqu'un « Mattheo Stom, fiamengo pittore, di anni 30. » (Matthias Stom, peintre flamand âgé de 30 ans), est enregistré comme vivant avec le peintre français Nicolas Provost dans la Strada dell'Olmo, à Rome. Sa résidence d'alors est l'ancien appartement du peintre néerlandais Paulus Bor d'Amersfoort qui a quitté l'Italie quatre ans plus tôt. Stom vit à cet endroit jusqu'en 1632. L'enregistrement susmentionné permet de situer la naissance de Stom autour de l'année 1600[6].

Le martyre de Saint Barthélémy.

Avant 1635, Stom quitte Rome pour s'installer à Naples, où il réside au moins jusqu'en 1640. À Naples, il est exposé à l'influence du peintre caravagiste espagnol Jusepe de Ribera. Ses plus importantes commandes de sa période napolitaine sont une série sur la Passion du Christ réalisée pour l'église capucine de Sant'Efemo Nuovo[4]. Pendant son séjour à Naples, il devient probablement une influence sur les peintres locaux Domenico Viola et Domenico Gargiulo[6]. Certains paiements et une action en justice contre lui au tribunal ecclésiastique de Naples attestent de sa présence à Naples. L'affaire est déposée par son élève, Mattheus De Roggiero, ce qui montre qu'il dirige un atelier à Naples. D'après ses contacts sociaux avec des marins anglais et néerlandais, il semble qu'il soit plus intégré dans la communauté des expatriés que dans la société locale. Il a néanmoins de nombreux mécènes locaux, comme le montrent les inventaires napolitains contemporains. Le prospère marchand anversois Gaspar Roomer, qui réside à Naples, a peut-être facilité son succès commercial, bien qu'il n'existe aucune preuve documentaire à cet égard. Il semble que ses scènes à la bougie caractéristiques avec des demi-figures et leur combinaison caractéristique d'éléments tirés des œuvres de Gerrit van Honthorst et de Rubens soient particulièrement populaires auprès de la clientèle locale. Les peintures documentées de Stom ne montrent aucun signe d'intérêt pour les artistes napolitains de son époque. Il est probable que Stom quitte Naples après que la nouveauté de son œuvre se soit épuisée, n'ayant pas pu ou voulu s'adapter[9].

Il part alors pour Palerme où il peint des tableaux pour des églises de Monreale et Caccamo. On sait aussi que le duc de Messine, Antonio Ruffo, lui a acheté trois peintures. On ne connaît pas le lieu de sa mort, peut-être est-ce en Sicile ou bien en Italie du Nord, puisqu'en 1652 il est fait mention qu'il a peint un tableau d'autel pour l'église de Chiuduno[4].

Son fils, Matthias Stom le Jeune (1649-1702), devient peintre lui aussi.

Le repas d'Emmaüs.
Adoration des mages.
Annonciation, Musée régional de Jytomyr.

Environ 200 de ses œuvres ont été préservées à ce jour. Son style est fortement influencé par le Caravage et ses suiveurs italiens, utilisant lui aussi avec grand effet la technique du Chiaroscuro. Ses tableaux, représentant le plus souvent des scènes religieuses, sont appréciés pour le traitement précis et le coloris des visages qui font ressortir leur psychologie[10]. Stom est à ce titre considéré comme l'un des peintres majeurs du caravagisme, l'ayant porté à une densité nouvelle, différente de celle du Caravage et de ses disciples italiens[11].

Œuvres

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Notes et références

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  1. Notice de la base RKD.
  2. a et b Matthias Stom, Woman counting coins by candlelight at the Kremer Collection.
  3. Dutch and Flemish paintings from the Hermitage, an exhibition catalog from The Metropolitan Museum of Art (cat. no. 31), 1988, p. 68-69.
  4. a b et c Liedtke, W. (2007). Dutch paintings in the Metropolitan Museum, p. 848.
  5. Wayne Franits, Matthias Stomer (c.1600-après 1652), Le Martyre de Saint Barthélémy à Agnews.
  6. a b c et d Matthias Stomer (c.1600 - après 1652), Le martyre de Saint Barthélémy chez Daxer & Marschall Kunsthandel.
  7. Matthias Stom, Old Woman Praying. Metropolitan Museum.
  8. Benedict Nicolson, Stomer Brought Up-to-Date, The Burlington Magazine 119 (1977), p. 230-245.
  9. M.G.C. Osnabrugge, Netherlandisch Immigrant Painters in Naples (1575-1654). Aert Mytens, Louis Finson, Abraham Vinck, Hendrick De Somer and Matthias Stom (PhD Thesis) [Table of contents & Summary, University of Amsterdam, 2015.
  10. Biographie de Stom sur Encyclopedia.com.
  11. Stom sur le site de l'Université de Caroline du Nord.
  12. « Le roi David », notice no 000PE014295, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  13. « Adoration des mages », notice no 05620001277, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  14. « Le repas d'Emmaüs », notice no 09940004258, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  15. « L'avarice », notice no 09940006876, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  16. « Saint Ambroise », notice no 00000094620, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  17. « Sarah présentant Agar à Abraham », notice no 00000106999, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  18. « Pilate se lavant les mains », notice no 000PE008629, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  19. « Isaac bénissant Jacob », notice no 000PE008630, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  20. « Saint Jean évangéliste », notice no 00000094621, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  21. « Saint Jérôme », notice no 07430006767, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  22. « L'Adoration des bergers », notice no 07430004433, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  23. (en) Nicola Spinosa, The National Museum of Capodimonte, Electa Napoli, , 303 p. (ISBN 88-435-5600-2), p. 128.

Annexes

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Bibliographie

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  • (en) B. Nicolson, « Stomer Brought Up-to-Date », The Burlington Magazine, 119 (1977), p. 230-245
  • (en) M. Osnabrugge, « New documents for Matthias Stom in Naples », The Burlington Magazine, 156 (2014), no. 1331, p. 107-108

Articles connexes

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