Mauger de Rouen

prélat catholique

Mauger de Rouen (en latin : Malgerius Rothomagensis[1]), né après 1017[2] - † avant 1060) est un archevêque normand de Rouen (1037-1055), capitale du duché de Normandie.

Mauger de Rouen
Image illustrative de l’article Mauger de Rouen
Biographie
Naissance après 1017
Dieppe
Père Richard II de Normandie
Mère Papie d'Envermeu (en)
Décès avant 1060
île de Guernesey
Évêque de l'Église catholique
Archevêque de Rouen

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Famille

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Mauger de Rouen est le fils du duc de Normandie Richard l'Irascible et de sa seconde épouse nommée Papie (Papia)[3] († après 1047), issue d'une famille du Talou. Il eut un fils nommé Michel[3](† après 1127), un chevalier brave et digne, aimé et traité avec honneur dans sa vieillesse par le roi Henri Beauclerc[3] comme « probatum militem et legitum »[4].

Biographie

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Membre important des « Richardides », il devient l'un des adversaires les plus acharnés de son jeune neveu[5] Guillaume le « Bâtard », duc de Normandie depuis 1035.

En 1037, malgré son jeune âge[6], Mauger devient archevêque de Rouen, capitale du duché, et succède à un autre richardide, son oncle Robert le Danois, comte d'Évreux[1].

Entre 1052 et 1054, l'archevêque Mauger se conduit comme un prince rebelle[4]. Peu après la défaite et le bannissement de son frère Guillaume de Talou, comte d'Arques, et la victoire du duc Guillaume à la bataille de Mortemer, Mauger est déposé au concile de Lisieux[4] en , en présence d'Hermenfroi, évêque de Sion et légat du pape[1]. En effet, non seulement le duc Guillaume tient à affirmer son pouvoir et à éliminer ses opposants, en particulier les Richardides mais en plus, il fait entreprendre de nombreuses réformes concernant l'Église normande, s'opposant notamment à ce que les prêtres entretiennent ouvertement des concubines. Mauger, qualifié de débauché[3] et d'ivrogne, accusé d'entretenir des concubines et de s'opposer constamment au pouvoir du duc, est condamné au ban avant d'être envoyé sur l'île de Guernesey[7],[1], où il meurt noyé, alors qu'il est ivre[8]. Il ne faut toutefois pas le dénigrer totalement car il a convoqué un concile à Rouen qui condamna la simonie avant que le pape ne lance sa réforme depuis Reims[4]. Il est inhumé à Cherbourg[1].

Selon l'écrivain normand Wace, Mauger pratiquait la magie et possédait un lutin (cf. gobelin) nommé Toret[9] (petit Thor ?)[10] qui obéissait à son commandement mais que personne ne pouvait voir :

« Plusors distrent por vérité,
Ke un déable aveit privé,
Ne sai s esteit lutin u non,
Ne sai nient de sa façon,
Toret se feseit apeler,
E Toreit se feseit nomer,
E quant Maugier parler voleit,
Toret apelout si veneit,
Plusors les poeient oïr,
Maiz nus d els nés poet véir.[11] »

Notes et références

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  1. a b c d et e Pierre Bouet et François Neveux, Les évêques normands du XIe siècle : Colloque de Cerisy-la-Salle (30 septembre - 3 octobre 1993), Caen, Presses universitaires de Caen, , 330 p. (ISBN 2-84133-021-4), « Les évêques normands de 985 à 1150 », p. 19-35.
  2. L'union entre son père le duc Richard et sa mère Papie se contracte peu après la mort de Judith de Bretagne, première épouse du duc, en 1017.
  3. a b c et d Orderic Vital. Histoire de la Normandie - Livre V, p. 358.
  4. a b c et d David Douglas (trad. Marie-Liliane de Bouard), « Les évêques de Normandie (1035-1066) », Annales de Normandie,‎ , p. 87-102.
  5. Orderic Vital. Histoire de la Normandie - Livre VII, p. 200.
  6. Il n'a pas plus de 20 ans.
  7. Guillaume de Jumièges, VII.24, p. 207.
  8. Princes malheureux qui sont venus à Cherbourg, M. Ragonde, Saint-Lô : Impr. de J. Élie, 1831. 17 pages.
  9. Toreit, Thore(i)t, Thouret, nom qui pourrait évoquer le dieu nordique Thor.
  10. René Le Tenneur, Magie, sorcellerie et fantastique en Normandie : des premiers hommes à nos jours, OCEP, 1979, p. 94 (ISBN 2713400376).
  11. Wace, Roman de Rou, T. II, v. 9713.

Notices

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Bibliographie

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  • Jules Thieury, Armorial des archevêques de Rouen, Rouen, Imprimerie de F. et A. Lecointe Frères, 1864, p. 46.
  • [Histoire de la Normandie - Livre III, IV et V] Orderic Vital (1077-1142), M. Guizot (trad. Louis-François du Bois), Histoire de la Normandie : traduction française de [« Historia ecclesiastica (terminée vers 1142) »], vol. 26/2, t. (III, IV, V), J.-L.-J. Brière (Paris), coll. « Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France ; XXV-XXVIII », 1825-1827 (BNF 30359143, lire en ligne).
  • [Histoire de la Normandie - Livre VI, VII, VIII et IX] Orderic Vital (1077-1142), M. Guizot (trad. Louis-François du Bois), Histoire de la Normandie : traduction française de [« Historia ecclesiastica (terminée vers 1142) »], vol. 27/3, t. (VI, VII, VIII et IX), J.-L.-J. Brière (Paris), coll. « Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France ; XXV-XXVIII », 1825-1827 (BNF 30359143, lire en ligne).
  • François Neveux, La Normandie des ducs aux rois Xe – XIIe siècle, Rennes, Éditions Ouest-France (1re éd. 1998) (ISBN 978-2-7373-5160-0).

Liens externes

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