Maurice Blond

peintre polonais
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Maurice Blond (de son vrai nom Moïse Blumenkrantz, né à Łódź en Pologne le et mort à Clamart le )[1] est un peintre et lithographe polonais affilié à l'École de Paris. Du fait de son ascendance, de sa pratique de la langue russe et de son cercle d'amis artistes à Montparnasse, il est cependant dit aussi peintre russe[2],[3].

Maurice Blond
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 75 ans)
Clamart (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Moïse BlumenkrangVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Lieu de travail

Biographie

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Le père de Maurice Blond était un commerçant, d'origine russe, et amateur d’art. Les débuts de Maurice, qui accomplit ses études au lycée russe de Lódz[4], sont déjà prometteurs : en 1911, à la suite d’un concours scolaire, l'une de ses aquarelles est remarquée puis exposée et conservée au Musée de Kiev.

En même temps qu'en 1922 il entre au département des sciences naturelles de l'Université de Varsovie, il y fréquente l'École des beaux-arts où se situe son réel centre d'intérêt, subvenant pécuniairement à ses besoins en donnant des leçons particulières de mathématiques. En 1923, il quitte la Pologne pour Berlin où il rencontre Issac Mintchine et Kostia Terechkovitch et, en 1924, il arrive à Paris[5], s'installe à la cité Falguière et se lie avec le groupe des russes : Michel Larionov et son épouse Nathalie Gontcharova, Jean Pougny, Pinchus Krémègne. Il partage sa chambre à Montparnasse avec Kostia Terechkovitch.

En 1930, il entre à la revue russophone Tchisla en tant qu'animateur et conseiller artistique, participant avec cette revue à l'organisation d'expositions[6].

Volontaire dans l'armée française puis démobilisé, adoptant le nom de "Blond" moins repérable par l'occupant allemand, Maurice se réfugie dans une ferme du Vaucluse et y travaille pendant deux ans[7], s'installant un temps à Grenoble à la Libération de sorte d'y reprendre la peinture[8], avant de revenir vivre définitivement à Montparnasse[6].

Expositions personnelles

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Expositions collectives

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Réception critique

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  • « Sa peinture, figurative, se caractérise par une grande délicatesse de la vision, en communion avec la nature-mère et l'amour des choses. » - Dictionnaire Bénézit[4]
  • « Ce Polonais, né de parents russes, débarqua à Paris à 25 ans et se lia d'amitié avec toute la colonie slave de Montparnasse et de La Coupole: Mintchine, Krémègne, Terechkovitch. Ses natures mortes, ses paysages urbains sont brossés dans une pâte richement nourrie et pourtant sourde, en étroit accord avec son expressionnisme tourmenté. » - Gérald Schurr[14]
  • « Dès ses premières œuvres, exposées à la Galerie Zak, il affirme en un langage nuancé sa fidélité au merveilleux quotidien, qui ne le quittera plus jusqu'à son dernier tableau... Le monde de Blond, pur de toute mise-en-scène tragique (Soutine) ou tragi-comique (Pougny), est dénué de tout apprêt. Ramené à l'extrême essentiel, il permet paradoxalement à la sensation d'atteindre sa vibration la plus intense et à la poésie picturale de se manifester d'une manière durable par-delà tous les modes d'expression à venir. Ses innombrables variations sur un fauteuil resteront des exemples saisissants de la métamorphose visionnaire du réel le plus humble. » - Jacques Zeitoun[3]

Musées et collections publiques

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Collections privées

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  • Jacques Spreiregen.
  • Henri Braun-Adam[16].

Notes et références

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  1. Archives en ligne de Paris, 14e arrondissement, année 1974, acte de décès no 4337 transcrit par la mairie de Clamart, cote 14D 608, vue 6/31
  2. Alain Bosquet, Trois peintres russes à Paris - Pougny, Krémègne, Blond, Éditions la Différence/Le Sphinx, 1980.
  3. a et b Jacques Zeitoun, « Maurice Blond », in Encyclopædia Universalis, 2015.
  4. a b et c Dictionnaire Bénézit, Gründ 1999, tome 2, pages 413 et 414.
  5. Adrian Darmon, « La prépondérance des peintres juifs au sein de l'École de Paris », Art Cult, le journal du marché de l'art, 19 novembre 2009 (lire en ligne).
  6. a et b Nieszawer & Princ, Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (Denoël, 2000 - Somogy, 2015) Les étoiles éditions, 2020, p. 79-81.
  7. Limore Yagil, Au nom de l'art, 1933-1945: exils, solidarités et engagements, Fayard, 2015.
  8. Adrian Darmon, Autour de l'art juif - Encyclopédie des peintres, photographes, sculpteurs, Éditions Carnot, 2003, page 43.
  9. Blond, peintures, catalogue édité par la Galerie Zak, 1950.
  10. (en) Paintings by Maurice Blond, catalogue édité par la Crane Kalman Gallery, Londres.
  11. Gérald Schurr, « Les expositions », La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°37, 21 octobre 1988, page 54.
  12. La Gazette de l'Hôtel Drouot, n°7, 16 février 1990, page 79.
  13. a et b Françoise Woimant, Marie-Cécile Miessner, Anne Mœglin Delcrois, De Bonnard à Baselitz, estampes et livres d'artistes, B.N.F., 1992.
  14. Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Paris, éditions de l'Amateur, , 1069 p..
  15. (en) Maurice Blond, Ben Uri Gallery, Londres.
  16. Drouot Presse, La collection Henri Braun-Adam, un destin au service de l'art, novembre 2013.

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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