Merveilleux

genre et registre dans lequel les éléments surnaturels sont admis sans question par l'audience
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Le merveilleux (du latin mirabilia : « choses étonnantes, admirables ») se définit par le caractère de ce qui appartient au surnaturel, au monde de la magie, de la féerie[1].

La marraine de Cendrillon change une citrouille en carrosse doré d'un coup de baguette (image d'Épinal).

Origines

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Issu de la tradition orale, le merveilleux est présent dans les récits religieux et païens. Pour les Anciens, l'intervention des dieux (dans l'Épopée notamment) était acceptée comme telle (merveilleux païen) ; pour les chrétiens, ce seront les anges ou les démons, les saints et leurs dons miraculeux (merveilleux chrétien).

La forme la plus populaire rattachée au merveilleux est le conte de fée (ou conte merveilleux) mais on le décèle également dans le mythe, la fable, la légende, l'épopée, la fantasy. Il passe par la suite du monde de la littérature à celui du cinéma (exemple des films de Jean Cocteau). Vient du mot mervellus.

Présentation

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Le merveilleux décrit un monde situé dans un passé ancien non défini (« il était une fois »), ou dans tout autre moment dans le cas de la science-fiction. Il renvoie à un univers naïf où, selon Tzvetan Todorov, le surnaturel a droit de cité. Même imprécision sur le plan géographique avec, toutefois, la récurrence de certains motifs : le château, la forêt...

Il plonge le lecteur dans un monde organisé par des lois qui ne sont pas celles de notre monde, mais qui ne surprennent pas le héros (qui ne s'étonne pas par exemple de la présence d'une fée marraine auprès d'un berceau).

Les personnages des contes merveilleux

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Les personnages de ce monde appartiennent à une société artificielle et figée, où ils sont définis par leur place (le Roi, la Reine, le prince charmant...), sans y être nommés autrement que par un surnom qui les caractérise (Cendrillon, Blanche-Neige), même si chez Perrault, la réalité sociale est sous-jacente dans l'évocation des tâches domestiques. Si, dans certaines cultures, les fées occupent le devant de la scène, on y trouve aussi des ogres ou autres monstres (dragons, trolls...), des animaux qui parlent, comme le loup du Petit Chaperon rouge ou le Chat botté...

Les personnages prennent leurs sources dans un passé souvent très ancien, ainsi la fée est-elle une image transparente des déesses celtes, une survivance attachée aussi à des lieux précis (pierres levées, sources).

Les événements et les objets de ce monde eux aussi sont merveilleux : ainsi, les bottes de sept lieues, la baguette magique, la clef fée, le miroir magique et les vêtements magiques se retrouvent sous diverses formes.

Récit initiatique

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Une seconde approche des histoires peut permettre de mettre en évidence des archétypes (approche jungienne), les aventures des héros étant initiatiques et racontant l'évolution de leur esprit : ainsi dans le conte Cendrillon, la perte de la chaussure est signe du passage dans le royaume des morts, donc d'une initiation. Le conte du Petit Poucet aide quant à lui l'enfant à surmonter ce que Freud appellera le stade oral et présente un scénario de victoire du faible sur le fort. Le conte merveilleux est alors l'illustration d'un enseignement et la plupart des histoires se terminent bien.

Merveilleux et fantastique

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Les récits merveilleux et fantastiques peuvent paraître très proches ; leur différence fondamentale est l'appréciation face au surnaturel :

  • dans un récit merveilleux, les données du monde surnaturel sont acceptées comme allant de soi par le lecteur, on observe de sa part une confiance, une crédulité, l'auteur ayant bien ménagé l'arrivée du merveilleux pour qu'il passe inaperçu. Personne ne s'étonnera donc dans un conte de fées de l'existence de dragons ou des sorcières.
  • le fantastique reste ancré dans la réalité. L'événement surnaturel n'est pas admis comme tel ; il crée une hésitation de la part du héros et du lecteur, qui peuvent soit trouver une explication rationnelle de l'événement, soit pencher pour son caractère surnaturel. Mais le fantastique prend fin dès qu'une réponse tranchée est apportée et on parle alors de réalisme magique[2].

Notes et références

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  1. Dictionnaire encyclopédique Larousse 1998
  2. "Le fantastique occupe le temps de [l']incertitude; dès qu'on choisit l'une ou l'autre réponse on quitte le fantastique", in Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, la théorie la plus répandue sur le fantastique.

Bibliographie

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  • Nathalie Chatelain, « Lorsque le titre se fait épitaphe : chronique de la mort annoncée du conte de fée fin-de-siècle. », Fabula LhT, no 6,‎ (ISSN 2100-0689, lire en ligne).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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