Missions de la Chine impériale au royaume de Ryūkyū

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Les missions de la Chine impériale au royaume de Ryūkyū sont des missions diplomatiques envoyées de façon intermittente par les empereurs Yuan, Ming et Qing à Shuri dans les îles Ryūkyū. Ces contacts diplomatiques se font dans le cadre du système sinocentrique des relations bilatérales et multinationales en Asie de l'Est.

Certaines missions sont envoyées pour participer à des cérémonies d'intronisation des rois de Ryūkyū, en les reconnaissant officiellement comme rois au nom de la Cour impériale chinoise, et en tant que subordonné tributaire.

Les émissaires à Shuri

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Shuri, ancienne capitale royale du royaume de Ryūkyū fait à présent partie de la ville de Naha.

Lors de l'accession d'un nouveau roi, la nouvelle en est généralement communiquée à la capitale chinoise avec une requête pour l'investiture par une mission officielle de tribut des habitants de Ryūkyū. À la suite de l'invasion de Ryukyu en 1609, le domaine de Satsuma doit également être prévenu et accorder son approbation et la confirmation du nouveau roi[1] à partir de la succession de Shō Hō.

Des envoyés chinois sont alors envoyés - parfois très rapidement, parfois pas avant plus d'une décennie plus tard - et arrivent dans des navires appelés ukwanshin (御冠船?, littéralement « bateau de couronnement ») à Okinawa. La mission se compose généralement de deux navires officiels, l'un portant l'envoyé en chef et son adjoint comme une certaine incertitude accompagne le voyage[2]. L'ensemble est accompagné d'un certain nombre de navires de commerce. Au cours de l'époque d'Edo du Japon, un agent de Satsuma appelé kansen bugyō (冠船奉行?, « magistrat de navire d'investiture de couronnement ») est envoyé à Ryūkyū pour superviser les échanges et les interactions entre les fonctionnaires chinois et ceux des Ryūkyū, quoique d'une certaine distance, étant donné la politique de dissimulation aux yeux des Chinois de l'implication de Satsuma dans le royaume des Ryūkyū[3].

Les émissaires demeurent généralement de 4 à 6 mois à Ryūkyū[4] et sont très richement divertis par la cour royale. Un certain nombre de structures construites à cet effet, dont l'étang Ryutan et le Hokuden (hall Nord) du château de Shuri, sont encore visibles aujourd'hui dans le parc du château. Au total, le nombre d'invités de la délégation chinoise se monte entre 300 et 800 personnes et l'hébergement et le divertissement des envoyés chinois est une entreprise extrêmement coûteuse pour la cour des hôtes du royaume de Ryūkyū[2].

Un magistrat de la danse (踊奉行, odori bugyō?, O : udui bugyō) supervise ces divertissements; le kumi odori, forme traditionnelle de danse-théâtre des Ryūkyū, est créé et exécuté pour la première fois en 1719 pour recevoir un émissaire d'investiture et ses compagnons[5].

Chronologie des missions

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Le roi Satto devient en 1372, le premier roi de Ryūkyū à se soumettre à la suzeraineté de la Chine[6]. À partir de l'investiture du successeur de Satto, ère Bun'ei, en 1404[7], vingt-deux de ces missions se rendent à Ryūkyū au total[4], la dernière en 1866, pour l'investiture de Shō Tai[8].

Année Empereur of China Émissaire chinois Roi de Ryūkyū Commentaire
1373 Ming Jianwen Yang Zai[9] Satto Le but de la mission est d'intégrer les îles dans le système sinitique[9].
1404 Ming Yongle Shi Zhong[9] Bunei La mission d'investiture (cefeng) confirme Bunei comme roi de Ryūkyū[7].
1415 Yongle Chen Xiuro[9] Shō Shishō
1427 Ming Xuanzong Chai Shan; Ruan Jian[9] Shō Hashi
1443 Ming Yingzong Yu Bian; Liu Xun[9] Shō Shitatsu
1448 Ming Yingzong Chen Chuan; Wan Xiang[9] Shō Shitatsu
1452 Ming Daizong Qiao Yi; Tong Shouhong[9] Shō Kinpuku
1456 Ming Daizong Yan Cheng; Liu Jian[9] Shō Taikyū
1464 Ming Chenghua Pang Rong; Cai Zhe[9] Shō Toku
1472 Ming Hongzhi Guang Rong[9]; Han Wen [10] Shō En Installation du nouveau roi[10]
1479 Ming Hongzhi Dong Min et Zhang Xiang[9] Shō Shin
1534 Ming Jiajing Chen Kan; Gao Cheng[9] Shō Sei La mission comprend un cortège de plus de 200 personnes qui voyagent avec deux navires spécialement construits pour cette mission diplomatique. L'ambassadeur consigne les détails du voyage et l'accueil des Chinois rencontrés à Shuri, la capitale du royaume. Ce livre, Shi Liu-ch'iu lu ((zh)), existe toujours dans la transcription des versions chinoises, japonaises et coréennes[11].
1561 Ming Jiajing Guo Rulin; Li Jichun[9] Shō Gen
1576 Ming Wanli Shō Ei Hseieh Chieh fait partie de la mission de 1576 aux îles Ryūkyū. Il publie un compte rendu de ses expériences[12].
1579 Ming Wanli Xiao Chongye; Xie Jie[9] Shō Ei
1606 Ming Wanli Xia Ziyang; Wang Zizhen[9] Shō Nei
1633 Ming Chongzhen Du Sance; Yang Lun[9] Shō Hō Investiture du roi
1683 Kangxi Shō Tei Investiture du roi[7].
1719 Kangxi Shō Kei Le Kumi odori, nouvelle forme de danse-théâtre, créée par Tamagusuku Chōkun pour le divertissement des émissaires chinois, est représenté pour la première fois à l'attention des envoyés pour l'investiture du roi Shō Kei[5].
1757 Qianlong Quan Kui; Chou Huang[13] Shō Boku Chou Huang compile le Ryūkyū-koku shiryaku ((zh)), un recueil sur l'histoire et les coutumes de Ryūkyū à partir des documents et des rapports des envoyés chinois précédents, de documents du royaume et des observations de Chou lui-même[13].
1866 Tongzhi Shō Tai La dernière mission d'investiture confirme Shō Tai comme roi de Ryūkyū[8].

À la fin du XIXe siècle, le système étatique sinocentrique est remplacé par le système Westphalien multi-États[14].

Voir aussi

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Sources

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Kerr, George. (2000). Okinawa: The History of an Island People, p. 185. sur Google Livres
  2. a et b Kerr, p. 181. sur Google Livres
  3. Matsuda, Mitsugu. The Government of the Kingdom of Ryukyu, 1609-1872. Gushikawa : Yui Publishing, Co., 2001. pp. 46-47.
  4. a et b "Sappôshi." Okinawa konpakuto jiten (沖縄コンパクト事典, "Okinawa Compact Encyclopedia"). 1er mars 2003. Consulté le 7 novembre 2009.
  5. a et b Foley, Kathy. Kumi Odori's Historical Context and Performance Practice, dans Ryukyu Geino: The Legacy of Kin Ryosho. Jimpu Kai USA Kin Ryosho Ryukyu Geino Kenkyusho Hawaii Shibu, 2008. pp. 45-56.
  6. Kerr, p. 65. sur Google Livres
  7. a b et c Shinzato, Keiji et al. Okinawa ken no rekishi (沖縄県の歴史, "History of Okinawa Prefecture"). Tokyo: Yamakawa Publishers, 1996. Appendix: Chronology.
  8. a et b Kerr, p. 352. sur Google Livres
  9. a b c d e f g h i j k l m n o p et q Suganuma, Unryu. (2000). Sovereign Rights and Territorial Space in Sino-Japanese Relations, p. 46. sur Google Livres
  10. a et b Goodrich, L. Carrington et al. (1976). Dictionary of Ming biography, 1368-1644, Vol. I, p. 498. sur Google Livres
  11. Goodrich, p. 85. sur Google Livres
  12. Goodrich, p. 546. sur Google Livres
  13. a et b Hirata, Tsugumasa (trans.). Chou, Huang. Ryûkyû-koku shiryaku. Tokyo: San-ichi Shobô, 1977. p. 1-2.
  14. Kang, David C. (2010). East Asia Before the West: Five Centuries of Trade and Tribute, p. 160. sur Google Livres

Source de la traduction

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