Monna Lisa (Jules Verne)

Monna Lisa est une comédie en un acte et en vers, écrite par Jules Verne entre 1851-1855. Elle fut lue à l'Académie d'Amiens, le .

Argument modifier

En posant pour son portrait, Monna Lisa, femme d'un seigneur de Florence, tombe amoureuse de Léonard de Vinci. Celui-ci, lui aussi, se sent attiré par la jeune femme. Mais, une fois le tableau terminé, le peintre s'en va vers d'autres œuvres.

Les personnages modifier

Analyse modifier

Monna Lisa met en scène Léonard de Vinci et le modèle de la Joconde, amoureuse de l'artiste, et traite du choix entre réel et création, entre amour pour la femme et passion pour l'art. Monna Lisa prend conscience qu'en tant que créature, elle n'est pas de taille à lutter avec la Création.

Joconde :

« À quoi bon se hâter ? Léonard a le temps !
Son génie n'est-il pas de nature éternelle,
Et ne serez-vous point éternellement belle ?  »

[1]

Quant à Vinci, il ne peut se réaliser en tant qu'homme :

« ...En moi, l'amant est tué par l'artiste ?  »

[2]

Quarante ans après, Verne reprend le même thème dans Le Secret de Wilhelm Storitz. Henri Vidal ne dit-il pas à son frère Marc, peintre comme Léonard :

« Lorsqu'un peintre est plus préoccupé du modèle que du portrait !... »

Et celui-ci de répondre :

« ...Ce n'était pas au fiancé, c'était au peintre qu'elle consacrait ces heures trop courtes !... »

[3]

Mais Myra Roderich deviendra invisible. Il n'en restera que le portrait comme pour la Joconde. L'absolue réussite du portrait doit correspondre à la nécessaire disparition de l'être humain. Ainsi, la vieillesse et la mort s'effacent pour laisser l'image magnifiée du moment qui rejoint l'éternité[4].

Représentations modifier

La pièce fut jouée aux Essarts-le-Roi, les 18 et , mise en scène par Gisèle Renaudin, ainsi qu'un voyage avec des œuvres de Jules Verne présentées dans les devantures des magasins avec la participation d'une petite-nièce de l'écrivain venue pour un voyage en ballon.

Notes modifier

Le texte fut primitivement intitulé Léonard de Vinci. Il semble que Michel Carré n'ait pas collaboré à la rédaction de la pièce, puisque celle-ci ne fut jamais représentée.

Éditions modifier

  • Cahier de L'Herne - Jules Verne 1973 (édition originale).
  • Confidence, L'Herne, 1996.

Références modifier

  1. Monna Lisa. Scène 6
  2. Monna Lisa. Scène 9
  3. Le Secret de Wilhelm Storitz. Chapitre III.
  4. Texte en partie tiré de la remarquable étude de Jean-Pierre Picot La morte-vivante et la femme sans ombre. La Revue des Lettres Modernes. Série Jules Verne 5. Pages 77-99. 1987.