Mota Lava
Mota Lava (ou Motalava ou Motlav ou Mwotlap), en mwotlap M̄otlap, est une île de la mer de Corail, au nord du Vanuatu. Située dans l’archipel des îles Banks, elle a une superficie de 24,0 km2 (en incluant la petite île voisine Ra)[1] et son point culminant se trouve à 411 m d’altitude[2].
Mota Lava M̄otlap (mul) | ||
Photographie satellite de Mota Lava. On aperçoit l’île Ra au sud-ouest de l’île principale. | ||
Géographie | ||
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Pays | Vanuatu | |
Archipel | Îles Banks | |
Localisation | Mer de Corail (océan Pacifique) | |
Coordonnées | 13° 40′ S, 167° 41′ E | |
Superficie | 24,0 km2 | |
Point culminant | 411 m | |
Géologie | ||
Géologie | Île volcanique | |
Type | Volcan de subduction | |
Activité | Éteint | |
Dernière éruption | Inconnue | |
Code GVP | 257001 | |
Observatoire | Aucun | |
Administration | ||
Province | Torba | |
Démographie | ||
Population | 1 451 hab. (2009) | |
Densité | 60,46 hab./km2 | |
Autres informations | ||
Découverte | Préhistoire | |
Fuseau horaire | UTC+11 | |
Géolocalisation sur la carte : Vanuatu
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Îles au Vanuatu | ||
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Géographie
modifierAu sein du même pourtour récifal se trouve une petite île habitée du nom de Ra (mwotlap : Aya), à la pointe sud-ouest de l’île principale. Au sens strict, le terme « Mota Lava » désigne la seule île principale ; mais c’est aussi l’appellation générale pour l’ensemble géographique incluant les deux îles (Mota Lava + Ra).
Nom de l’île
modifierAu XIXe siècle, l’île était désignée par les Européens sous le nom de Saddle Island[3], du fait de son profil en selle de cheval. Dans un second temps, les étrangers adoptèrent le nom de Mota Lava. Il s’agit de la version simplifiée d’une forme M̄otalava [ŋ͡mʷɔtalaβa] en mota, la langue de l’île voisine qui avait été choisie par les missionnaires anglicans de la Melanesian Mission comme langue d’évangélisation.
Les habitants désignent leur propre île comme M̄otlap, prononcé [ŋ͡mʷɔtlap][4]. Ce même mot a été un temps orthographié Motlav[3],[5].
Société
modifierPopulation
modifierL’île de Mota Lava (stricto sensu) recense 1 451 habitants[6]. À ce nombre s'ajoute la population de l’îlot Ra qui s'élève à 189 habitants, ce qui porte le nombre total d'habitants de l’ensemble géographique de Mota Lava à 1 640.
La population se concentre surtout au sud-ouest de l'île, sur une zone d'origine corallienne à faible altitude[7]. Le village principal est connu en bichelamar sous le nom de Ngerenigmen (ou Ngerenigman), mais en mwotlap sous le nom de Lahlap. Les autres villages sont Qēgm̄agde, Toglag, Avay, Aya; et au nord-est de l'île, Aplow (en) et Telvēt[8].
Langue
modifierLes habitants de Mota Lava parlent le mwotlap. Une autre langue, le volow, était parlée autrefois à l’est de l’île[3],[9], mais s’est éteinte en 1986.
Culture
modifierLa société ancienne de Motalava a été décrite par deux anthropologues: d'une part, Robert H. Codrington (en) dans son ouvrage de 1891; d'autre part, Bernard Vienne, dans une monographie parue en 1984.
Les musiques de Motalava et des îles voisines ont fait l'objet d'une publication discographique[10].
Le dictionnaire culturel mwotlap, en cours de rédaction, décrit divers aspects de la culture de Motalava:
- techniques de pêche (ex. entrée gey hay “pêcher à la liane”),
- pratiques d'échange (ex. entrées sēm “monnaie”, wēl “acheter”),
- formes musicales (ex. entrées eh “chant”, waha “orchestre de danse”),
- pratiques magiques et spirituelles (ex. entrées man “pouvoir surnaturel”, tēytēybē “guérisseur”, sēil “divination”, tamat “Esprit”), etc.
Notes et références
modifier- François 2001, p. 19
- (en) « Îles du Vanuatu » (consulté le ).
- Codrington 1885.
- François 2001, p. 22
- Vienne 1984.
- « 2009 National Population and Housing Census » [archive du ], Vanuatu National Statistics Office, (consulté le ), p. 12.
- Photo satellite montrant la zone la plus habitée.
- Carte de Motalava.
- François 2012, p. 88.
- François & Stern 2013.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Robert H. Codrington (en), The Melanesian Languages, Oxford, Clarendon Press, , 642 p. (lire en ligne)
- Robert Codrington, The Melanesians : Studies in their Anthropology and Folk-Lore, Oxford, Clarendon Press, , 1re éd. (lire en ligne)
- Alexandre François, Contraintes de structures et liberté dans l’organisation du discours : Une description du mwotlap, langue océanienne du Vanuatu, Université Paris-IV Sorbonne, , 1078 p., thèse de doctorat en linguistique, 3 volumes (présentation en ligne)L’introduction de la thèse contient des informations sur l’île.
- (en) Alexandre François, « The dynamics of linguistic diversity : Egalitarian multilingualism and power imbalance among northern Vanuatu languages », International Journal of the Sociology of Language, vol. 214, , p. 85–110 (ISSN 0165-2516 et 1613-3668, DOI 10.1515/ijsl-2012-0022, lire en ligne, consulté le )
- Alexandre François et Monika Stern, Musiques du Vanuatu : Fêtes et mystères — Music of Vanuatu: Celebrations and Mysteries : (enregistrements ethnomusicologiques réalisés au Vanuatu, 1997-2010), Paris, Maison des cultures du monde, , 128 p., CD 73'39" + livret bilingue français-anglais (présentation en ligne)
- Alexandre François & Monika Stern (eds.), 2013, Musiques du Vanuatu : Fêtes et mystères (enregistrements de terrain réalisés dans les îles Torres, Banks, Pentecôte, Ambae et Maewo, 1997-2010). Maison des cultures du monde, Paris. 1 CD, 73 min. Livret bilingue, 128 pp.
- Bernard Vienne, Gens de Motlav: Idéologie et pratique sociale en Mélanésie, Paris, ORSTOM, coll. « Société des Océanistes », (lire en ligne).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (en) Informations touristiques sur Mota Lava
- Site du linguiste Alexandre François qui inclut des informations sur la culture et la langue de Mota Lava.
- Alexandre François, Dictionnaire culturel mwotlap – français – anglais, Paris, (lire en ligne).