Nombre idoine
En mathématiques, les nombres idoines d'Euler (également appelés nombres convenables) sont des entiers naturels définis en 1778 par Leonhard Euler. Ce dernier en a calculé une liste de 65 éléments dont on ne sait pas encore aujourd'hui si elle est complète ou non.
Définitions
modifierLa définition donnée par Euler est la suivante[1] :
Un entier naturel non nul est idoine si tout entier impair qui peut s'écrire d'une manière unique sous la forme , avec et naturels, est premier et si et sont alors premiers entre eux.
On a trouvé depuis de nombreuses autres caractérisations de ces nombres, dont une liste se trouve dans la page A000926 de l'OEIS. La plus simple en est la suivante :
Un entier naturel non nul est idoine si et seulement s'il ne peut pas s'écrire pour des entiers vérifiant .
Autre définition :
Un entier naturel non nul est idoine si le groupe de classes est isomorphe à pour un entier [2].
Conjecture de la liste complète
modifierLa liste des 65 nombres idoines obtenue par Euler est la suivante :
- 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 12, 13, 15, 16, 18, 21, 22, 24, 25, 28, 30, 33, 37, 40, 42, 45, 48, 57, 58, 60, 70, 72, 78, 85, 88, 93, 102, 105, 112, 120, 130, 133, 165, 168, 177, 190, 210, 232, 240, 253, 273, 280, 312, 330, 345, 357, 385, 408, 462, 520, 760, 840, 1320, 1365 et 1848
- (suite A000926 de l'OEIS).
Par exemple, 11 n'est pas idoine car il peut s'écrire .
Les résultats de Peter J. Weinberger de 1973[3] impliquent qu'il existe au plus deux autres nombres idoines, et que la liste ci-dessus est complète si l'hypothèse de Riemann généralisée est valable (certaines sources affirment à tort que les résultats de Weinberger impliquent qu'il existe au plus un autre nombre idoine)[4].
Articles connexes
modifierNotes
modifier- André Warusfel, Euler, les mathématiques et la vie, Vuibert, , p. 126-127.
- J.-P. Allouche, « Bizarrement mathématique : quelques propriétés du nombre 65 ».
- Acta Arith., 22 (1973), p. 117-124.
- Ann. Sci. Math. Québec 35, No 2, (2011), 197-227.
Références
modifier- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Idoneal number » (voir la liste des auteurs).
- Z.I. Borevich et I.R. Shafarevich, Number Theory. Academic Press, NY, 1966, p. 425–430.
- L. Euler, " An illustration of a paradox about the idoneal, or suitable, numbers ", 1806.
- Günther Frei, Les nombres convenables de Leonhard Euler, Publications Université de Besançon, 1983-1984.
- O.H. Keller, Über die "Numeri idonei" von Euler, Beiträge Algebra Geom., 16 (1983), 79–91. [Math. Rév. 85m:11019].
- G.B. Mathews, Number theory, Chelsea, sans date, p. 263.
- P. Ribenboim, "Galimatias Arithmeticae", dans Mathematics Magazine 71(5) 339 1998 MAA ou, "My Numbers, My Friends", Chap.11 Springer-Verlag 2000 NY.
- J. Steinig, On Euler's ideoneal numbers, Elemente Math., 21 (1966), 73–88.
- P. Weinberger, Exponents of the class groups of complex quadratic fields, Acta Arith., 22 (1973), 117–124.
- Ernst Kani, Idoneal Numbers And Some Generalizations, Ann. Sci. Math. Québec 35, No 2, (2011), 197-227.
Liens externes
modifier- KS Brown, Mathpages, Numeri Idonei.
- M. Waldschmidt, Open Diophantine problems.
- (en) Eric W. Weisstein, « Idoneal Number », sur MathWorld.