Olivier Jourdan de La Passardière

officier de la Marine (1783-1862)

Olivier Jourdan de la Passardière, né à Granville le , et mort à Cherbourg[1] le , est un officier de la Marine sous le Premier Empire et la Restauration. Il participe à la bataille de Trafalgar, puis en 1815, est le dernier officier français de la Marine à accompagner Napoléon Bonaparte, encore libre, à bord du navire anglais, le Bellerophon, où l’empereur commença sa captivité.

Olivier Jourdan de La Passardière
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 79 ans)
CherbourgVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Officier de marineVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Autres informations
Conflit

Biographie

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La bataille de Trafalgar : positions des deux flottes à 12 heures. Le Formidable est un des navires les plus au nord

Il est né en 1783 dans une famille d'origine normande de marins de Granville : la Famille Jourdan de la Passardière. Il s’engage comme mousse dans l’ex-Royale à l’âge de 12 ans en 1795. Il devient aspirant en 1799, puis enseigne de vaisseau à bord du Formidable.

Le , il participe à ce titre à la Bataille du cap Finisterre au large de la Galice. Le , il est toujours officier sur le Formidable lors de la bataille de Trafalgar. Le navire qui a, à son bord, le vice-amiral Dumanoir Le Pelley (né à Granville comme lui) est à l’avant-garde de la flotte franco-espagnole. L’escadre ennemie, commandée par l’amiral Nelson attaque des navires derrière eux, au centre et à l’arrière de la colonne franco-espagnole. Le Formidable ne participe à l’affondrement que dans un deuxième temps et échappe à la destruction. Mais il est finalement intercepté par les Anglais le , à l'entrée du golfe de Gascogne, lors de la bataille du cap Ortegal. Olivier Jourdan de La Passardière est fait prisonnier. Quatre ans plus tard, il réussit à s’évader.

Réintégré dans la Marine, Olivier Jourdan de la Passardière participe aux campagnes de Java et des côtes d’Espagne. Il commande successivement La Postillonne, La Proserpine puis L'Epervier.

Napoléon sur le Bellerophon

Le , quand Napoléon arrive à Rochefort, avec l’intention de quitter la France, une quinzaine de bâtiments anglais croisent en face de la rade, sous les ordres de l'amiral Hotham. Côté français, on ne compte que quatre vaisseaux dont le brick L'Epervier sous les ordres d’Olivier Jourdan de la Passardière. Le , renonçant à passer en force, Napoléon envoie deux émissaires sur un des navires ennemis, le Bellerophon, persuadé d’y trouver l'amiral Hotham. Ils y rencontrent en fait le commandant Maitland, et discutent de la possibilité de laisser passer Napoléon pour qu’il puisse se rendre aux États-Unis. Mais le commandant Maitland n'ouvre comme possibilité que de lui donner l'hospitalité à bord de son navire afin de le transporter avec sa suite en Angleterre. Les jours suivants sont consacrés à des discussions et des négociations. N’ayant plus le choix, et ne voulant pas laisser davantage de temps au nouveau pouvoir qui s'installe à Paris, Napoléon décide le de se rendre aux Britanniques[2],[3].

Le , Maitland reçoit une lettre l'informant que Napoléon va rejoindre le Bellerophon le lendemain matin. Napoléon embarque à l'aube du à bord du brick L'Épervier, reçu avec émotion par l’équipage, et le navire se dirige à sa demande vers le Bellerophon. Pendant la manœuvre, Olivier Jourdan de la Passardière est questionné par l’empereur sur ses quatre ans de captivité en Angleterre. Napoléon et sa suite sont finalement pris en charge par les Anglais. Olivier Jourdan de La Passardière monte également à bord du Bellerophon pour prendre les derniers ordres de l’empereur et suivre le déchargement des bagages. Les bagages mis à bord, Olivier Jourdan de la Passardière se rend, pour prendre congé, auprès de l'empereur. Napoléon l'accueille cordialement et le retient à déjeuner. Il repart ensuite reprendre le commandement de L’Epervier et rejoindre le mouillage de l’île d’Aix Son rapport est un des rares témoignages français sur ce début de captivité de Napoléon, et l’état d’esprit de l’empereur et de ses proches[2],[4],[3].

À la suite de ces événements, il est mis en disponibilité [5]. Olivier Jourdan de La Passardière s’installe en Bretagne. Il s’y marie avec Marie Florentine Laborde. Il reprend du service en 1817[6]. Mais sa nomination comme capitaine de frégate n’est effective qu’en 1827. En 1830, il commande le Superbe pendant l’expédition et la prise d'Alger[7].

Ayant pris sa retraite, il s’installe à Cherbourg et y meurt en 1862[8],[7].

Article connexe

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Références

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  1. Cherbourg-Octeville en 2000, puis commune déléguée dans Cherbourg-en-Cotentin depuis 2016.
  2. a et b Silvestre 1904.
  3. a et b Houssaye 1904.
  4. Cottin 1897, p. 241-251.
  5. Masson 1913, p. 46.
  6. Cottin 1897, p. 251.
  7. a et b Cottin 1897, p. 241.
  8. Hamel et Gautier 2003.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Joseph Deschamps du Manoir, Saint-Pair et ses alentours. Granville, le Mont Saint-Michel, Avranches, Coutances, Saint-Malo, Chausey, Jersey, etc., Henri Tribouillard, (lire en ligne).
  • Paul Cottin, « Relation de M. Jourdan de la Passardière, commandant le brick l'Epervier : Embarquement de l'empereur à Rochefort », Nouvelle Revue rétrospective, no 7e semestre (juillet-décembre),‎ , p. 241—251 (lire en ligne).
  • Henry Houssaye, « La route de Saint-Hélène. Rochefort et le « Bellérophon » », Revue des deux Mondes,‎ , p. 34 (lire en ligne).
  • Jules Silvestre, De Waterloo à Sainte-Hélène (20 juin-16 octobre 1815) : La Malmaison -- Rochefort -- Sainte-Hélène, F. Alcan, , 304 p. (lire en ligne), p. 217-228.
  • Frédéric Masson, Napoléon à Sainte-Hélène : 1815-1821, P. Ollendorff, , 500 p..
  • Pierre Hourat, « Sur le Bellérophon », La Croix,‎ (lire en ligne).
  • Jean-François Hamel et René Gautier (dir.), Dictionnaire des personnages remarquables de la Manche, t. 3, (ISBN 2-914541-17-1).