Opération Zebra (juin 1944)

L’opération Zebra est la première opération de parachutage massif d’armes effectuée en plein jour pour la Résistance intérieure française, le .

Planification modifier

Les instructions opérationnelles prévoient l'envoi de forteresses volantes B-17, réparties comme suit [1] :

soit un total de 197 bombardiers, chargés de 11 664 conteneurs d’armes et de matériel [1].

Dans le Cantal (zone sud, région R6), un parachutage était également programmé, mais fut annulé. Deux terrains y étaient envisagés, :

  • le terrain Veilleuse, dans le réduit de la Truyère, qui dût être abandonné en raison d’une attaque sévère par la Wehrmacht les 20 et  ;
  • le terrain Serrurier (Pleaux) [2], qui le fut en raison d’un manque d’accord préalable.

Vol aller modifier

Selon Paddy Ashdown, deux des bombardiers destinés au Vercors échouèrent. L’un fut abattu par la chasse allemande. L’autre fut endommagé par la Flak (canon anti-aérien allemand), mais réussit à faire demi-tour, à revenir jusqu’à la tête de pont en Normandie et à s’y poser.

Selon Martin W. Bowman : escortés par de grandes formations de chasseurs, il y eut deux B-17 perdus dans l’opération Zebra, et deux autres avortèrent pour raisons mécaniques.

Compte tenu de ces deux sources, le nombre de B-17 ayant effectué des parachutages serait de 193 ou 195.

Parachutages modifier

180 forteresses volantes B-17 de la 8e Air Force larguent environ 2 200 containers en quatre endroits.

Domps (Haute-Vienne) modifier

72 bombardiers larguent 864 containers pour le maquis du Limousin de Georges Guingouin ; liaison avec Londres assurée par le réseau Hamlet—Salesman de Philippe Liewer (alias major Staunton), opérateur radio Jean-Claude Guiet ; terrain de la « Borderie ».

La Chapelle-en-Vercors (Drôme) modifier

36 bombardiers larguent 432 containers pour le maquis du Vercors sur le terrain « Crayon » (plateau de la Maye, clairière de Loscence à l'ouest de La Chapelle-en-Vercors) ; liaison avec Londres assurée par le réseau JOCKEY de Francis Cammaerts « Roger » ; armes récupérées : 74 FM BREN, 650 fusils, plus de 750 PM Sten, 545 pistolets de 9 mm, 4 000 grenades, 1,5 tonne d’explosifs (avec détonateurs, mèches, amorces) , près de 500 000 roquettes, presque 3 000 pansements de combat.

Port (Ain) modifier

36 bombardiers larguent 540 containers [3] pour les maquis de l’Ain de Henri Romans-Petit ; liaison avec Londres assurée par le réseau Xavier—MARKSMAN de Richard Heslop.

Lays-sur-le-Doubs (Saône-et-Loire) modifier

36 bombardiers larguent 423 containers à Lays-sur-le-Doubs, situé à 25 km au sud-ouest de Dole ; liaison avec Londres assurée par le réseau Lucien—SCHOLAR de Gonzague de Saint-Geniès, opérateur radio Yvonne Baseden. Le réseau est démantelé le lendemain à Dole : Gonzague de Saint-Geniès est tué et Yvonne Baseden est arrêtée et déportée.

Suite modifier

Un deuxième parachutage, encore plus important que l’opération Zebra, eut lieu trois semaines plus tard, le sous le nom d'opération Cadillac.

Bibliographie modifier

  • Louis Saurel, Les Maquis de l’Ain, Fernand Nathan, 1945 ;
  • Paddy Ashdown, La Bataille du Vercors, Gallimard, 2016, (ISBN 978-2-07-014743-4) ;
  • Martin W. Bowman, B-17 Flying Fortress Groups of the eighth Air Force in Focus, 2004, (ISBN 0-9546201-0-0), p. 33.
  • Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, Drôme et Isère, préface de Fernand Rude, s. éd. (auteur ?), 1971.

Lien externe modifier

Notes et références modifier

  1. a et b Paddy Ashdown, p. 306.
  2. Position du terrain Serrurier : Latitude 45° 06’ 30’’ Nord — Longitude 02° 15’ 09’’ Est — 14 km sud/sud-ouest de Mauriac — 3 km sud/sud-est de Pleaux.
  3. Louis Saurel.