Queige
Queige est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.
Queige | |||||
Vue depuis le mont Mirantin. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Savoie | ||||
Arrondissement | Albertville | ||||
Intercommunalité | Communauté d'agglomération Arlysère | ||||
Maire Mandat |
Edouard Meunier 2020-2026 |
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Code postal | 73720 | ||||
Code commune | 73211 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Queigerain | ||||
Population municipale |
861 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 26 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 45° 43′ 13″ nord, 6° 27′ 35″ est | ||||
Altitude | Min. 424 m Max. 2 440 m |
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Superficie | 32,61 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat dispersé | ||||
Unité urbaine | Beaufort (banlieue) |
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Aire d'attraction | Albertville (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton d'Ugine | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Savoie (département)
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Liens | |||||
Site web | queige.fr | ||||
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Géographie
modifierQueige se situe aux portes de la vallée du Beaufortain. Le territoire s'étire ainsi de part et d'autre du Doron de Beaufort, entouré par les sommets de la crête du Mirantin (2461 m), la roche Pourrie (2 036 m) et du mont Cornillon[1].
La commune comporte plusieurs villages ou lieux-dits (classés ici par ordre alphabétique) : Arrechettaz, Bonnecine, Foulaz, Marolland, Molliessoulaz, Montet, Outrecheney, Pointières, Poyat, Roengers, Villarasson, Villaret et Villaricol[1].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Queige est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[2]. Elle appartient à l'unité urbaine de Beaufort[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant trois communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[3],[4]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Albertville, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[4]. Cette aire, qui regroupe 30 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (85,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (86 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (76,2 %), zones agricoles hétérogènes (7,3 %), prairies (6,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,6 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (3,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
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Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
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Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
modifierLe toponyme de Queige est mentionné pour la première fois dans les sources en 1170 avec Ecclesia de Quegio[8],[1]. On trouve ensuite Queio au cours du XIIIe siècle[8],[1]. La forme actuelle s'observe à partir du XVIIe siècle[8].
L'abbé Gros, après avoir écarté le dérivé d'un hydronyme, propose comme origine un dérivé de patronyme[8]. C'est cette hypothèse qui a également été retenue par les auteurs de l'Histoire des communes savoyardes : « un nom de personne, un gentilice Caius, dont l'ablatif est Caio. Pour maintenir le son K ou C, on aurait écrit qu »[1].
Une autre hypothèse avance que Queige dériverait du latin Quietus (repos) et désignerait un reposoir, une halte[9]. Henry Suter propose également la variante de Quais (« Haie »)[9],[10].
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Kyèze, selon la graphie de Conflans[11] ou encore Quêzhe.
Histoire
modifierLa paroisse de Queige apparait pour la première fois dans les sources par la mention de l’Ecclesia de Quegio en 1170[12]. Il s'agit d'un partage de bénéfices entre l'archevêque de Tarentaise et ses chanoines, dans lequel est précisé que les revenus de Queige leur soient versés[12].
Au cours de la période féodale, Queige est partagée entre les seigneurs de Cornillon et ceux de Beaufort[1]. Les premiers, rivaux des Beaufort, sont implantés au château de Cornillon, contrôlant notamment le col de la Forclaz[1]. Il existe une famille seigneuriale du nom de la paroisse mentionnée entre le XIIIe siècle et le XIVe siècle[13]. Lionnette de Queige fait de ses petits-enfants, Louis et Jean Ravoire, ses héritiers « à charge de porter le nom et les armes de Quige »[13]. Les descendants sont appelés de Queige dits Ravoire, ou dits de Ravoire, de Ravoyre, ou Ravoyre dits de Queige ou encore Queige de la Ravoyre[13], prêtant parfois confusion avec les nombreuses familles dites de La Ravoire.
La famille Perrier de La Bâthie est originaire de la paroisse[14],[15]. Michel Perrier, fils de Philibert, s'installe à Conflans où la famille prospère[14],[15]. Un descendant, Claude Perrier acquiert, en 1776, la seigneurie de La Bâthie (en basse Tarentaise) qui est érigée en baronnie[14],[15]. La famille porte un écusson d'azur avec un rocher d'argent, en pointe, et une étoile d'argent en chef, avec la devise : NON DEFICIAM[14].
Politique et administration
modifierPopulation et société
modifierSes habitants sont les Queigerains[1].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[17].
En 2021, la commune comptait 861 habitants[Note 4], en évolution de +4,36 % par rapport à 2015 (Savoie : +3,33 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Sports
modifierLe village de Queige accueille un club de foot, le Football Club du Beaufortain, plus communément appelé le FCB.
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier-
Entrée du village.
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Mairie.
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Clocher de l'église.
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Église et salle des fêtes.
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Hameau de la Forclaz.
- église Sainte-Agathe (Queige), fin du XVIIe siècle. Première mention en 1171. Eglise actuelle construite en 1673, consacrée en 1674. Intérieur baroque. Elle est adossée à l'ancien donjon du château de la famille de Queige[20].
- château de Cornillon (XIIe siècle) est un ancien château fort, aujourd'hui en ruines, situé en limite de la commune, avec le territoire de Césarches.
- château de Queige (XIIIe siècle-XVe siècle), derrière le chef-lieu et la chapelle Notre-Dame-de-la-Salette[1],[21], siège d'une châtellenie dans le cadre de l'administration de l'apanage de Genevois (1502-1659)[22]. Le château est dit de Barioz, lorsqu'une branche cadette des Monthoux du Barioz, au tout début du XVIIe siècle, remplace l'antique famille[21],[23].
- Croix de Coste.
Personnalités liées à la commune
modifier- Famille de Cornillon, seigneurs de Cornillon depuis le XIIe siècle, possessionnés en Tarentaise, Genevois et Faucigny[1].
- Pierre Fournier, journaliste et dessinateur pamphlétaire.
- Mgr Antoine Martinet (1766-1839), natif. archevêque de Chambéry[24],[21].
- Le chanoine Antoine Martinet (1802-1871)[25], natif. Neveu du précédent, séminariste et écrivain (pseudonyme : Évariste de Gypendole, Platon-Polichinelle), auteur d'un traité de théologie en 8 volumes. Un mausolée se trouve au cimetière de la commune[24],[26] (Voir également l'article Nationalisme savoyard).
Héraldique
modifierLes armes de la commune se blasonnent ainsi un agneau d'argent en champ de gueules[27].
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Lucien Chavoutier, La Révolution au village : Queige en l'An II : l'idéologie contemporaine et la réalité d'époque, Moûtiers, Académie de la Val d'Isère, , 160 p. (lire en ligne).
- Chanoine Joseph Garin (1876-1947), Le Beaufortain : une belle vallée de Savoie : guide historique et touristique illustre, La Fontaine de Siloé (réimpr. 1996) (1re éd. 1939), 287 p. (ISBN 978-2-84206-020-6 et 2-84206-020-2, lire en ligne).
- Marius Hudry, Histoire des communes savoyardes : Albertville et son arrondissement (vol. 4), Roanne, Éditions Horvath, , 444 p. (ISBN 978-2-7171-0263-5), p. 166-168. ([PDF] lire en ligne)
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Site de la mairie
Notes et références
modifierNotes et cartes
modifier- Notes
- Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
- Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Beaufort comprend une ville-centre et deux communes de banlieue.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
modifier- Histoire des communes savoyardes, 1982, p. 166.
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Beaufort », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Queige ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Albertville », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé, (réimpr. 2004, 2021) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 383..
- Henry Suter, « Queige », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
- Henry Suter, « Quais », sur le site d'Henry Suter, « Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs » - henrysuter.ch, 2000-2009 (mis à jour le 18 décembre 2009) (consulté en ).
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 19Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
- Garin, 1939, p. 49 (lire en ligne).
- Amédée de Foras, continué par François-Clément de Mareschal de Luciane, Armorial et Nobiliaire de l'Ancien Duché de Savoie (vol. 5), vol. 5, Grenoble, Allier Frères, 1863-1910, p. 32-33.
- Joseph Garin, « Une ville morte, Conflans en Savoie », Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère, Moutiers, no t.7, , p. 72 (lire en ligne).
- Joseph Garin, Le Beaufortain : une belle vallée de Savoie : guide historique et touristique illustre, La Fontaine de Siloé (réimpr. 1996) (1re éd. 1939), 287 p. (ISBN 978-2-84206-020-6 et 2-84206-020-2, lire en ligne), p. 73.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Michelle Leroy, Geneviève de Montleau, Fondation pour l'action culturelle internationale en montagne, En Beaufortain et Val d'Arly : sur les chemins du Baroque, vol. 1, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Patrimoines », , 190 p. (ISBN 978-2-84206-108-1, lire en ligne), p. 40.
- Garin, 1939, p. 66 (lire en ligne).
- Laurent Perrillat, L'apanage de Genevois aux XVIe et XVIIe siècles : pouvoirs, institutions, société, vol. 113, t. 2, Académie salésienne, , 1070 p. (lire en ligne), « Annexe n°4 - Listes des châtelains et fermiers de châtellenies de l'apanage aux XVIe et XVIIe siècles », p. 944-945, « Montjoie ».
- Michelle Leroy, Geneviève de Montleau, Fondation pour l'action culturelle internationale en montagne, En Beaufortain et Val d'Arly : sur les chemins du Baroque, vol. 1, La Fontaine de Siloé, , 190 p. (ISBN 978-2-84206-108-1, lire en ligne), p. 40.
- Histoire des communes savoyardes, 1982, p. 167-168, « Célébrités ».
- Notice sur data.bnf.fr.
- Garin, 1939, p. 68-69 (lire en ligne).
- J.-F. Gonthier, « Funérailles de Charles-Amédée de Savoie, duc de Nemours (1659) », Revue savoisienne, vol. XI, no série II, , p. 249 (lire en ligne).