Parc national du Mercantour

parc national de France
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Le parc national du Mercantour est un des onze parcs nationaux de France. Il est situé à cheval entre les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-Haute-Provence.

Parc national du Mercantour
(Cœur)
Le Lac de Trécolpas et le mont Pélago (2768 m).
Géographie
Pays
Région
Département
Coordonnées
Superficie
685 km2[1]
Point culminant
Administration
Nom local
Parc national du MercantourVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Catégorie UICN
II
WDPA
Création
Administration
Parcs nationaux de France
Site web
Carte
Parc national du Mercantour
(Aire optimale d'adhésion)
Le village de Roubion.
Géographie
Superficie
1 460 km2[1]
Administration
Catégorie UICN
V
WDPA

Il est plus particulièrement connu pour être l'un des plus sauvages de France, et l'un des plus variés en termes de paysages, abritant des contrastes très marqués : sa situation géographique très particulière, à proximité de la Côte d'Azur, apporte des touches méditerranéennes à ces montagnes alpines. C'est là que le loup a naturellement fait son retour en France en 1992 depuis l'Italie.

Son cœur est classé comme aire protégée de catégorie II par la Commission mondiale des aires protégées de l'Union internationale pour la conservation de la nature, tandis que son aire optimale d'adhésion est classée de catégorie V.

Histoire

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Afin de protéger la faune, les territoires centraux du massif du Mercantour ont d'abord été classés Réserve royale de chasse en 1859 par le roi Victor-Emmanuel II, puis Réserve de chasse en 1946 par arrêté préfectoral et Réserve en 1953 par arrêté ministériel. En 1936, la Société nationale d'acclimatation de France, fondée en 1854 et devenue ensuite la Société nationale de protection de la nature, établit également la réserve naturelle du Lauzanier, intégrée au parc national du Mercantour lors de sa création.

Le parc national a été créé en 1979 par Jacques Florent. Depuis 1987, il est jumelé avec le parc régional voisin Parco naturale Alpi Marittime en Italie (sur le massif de l'Argentera), avec lequel il possède 33 km de frontière commune et avec lequel un projet de Parc européen est aussi à l'étude. En 1992, le loup fait un retour naturel depuis l’Italie. En 2009, un nouveau décret modifie son décret fondateur (1979[2]), et sa charte est approuvée par le Premier ministre le et soumise à l'adhésion de ses 28 communes, après quatre années d'élaboration en concertation avec l'ensemble des partenaires du territoire[3]. À ce jour, 23 des 28 communes ont souhaité s'engager dans cette charte[4].

En 2013, le site du Parc national du Mercantour et du Parco delle Alpi Marittime est inscrit sur les listes indicatives du Patrimoine mondial de l'UNESCO des deux pays.

À partir de 2013, le Parc bénéfice d'une entité de gestion commune avec le parc naturel des Alpes maritimes, côté italien, sous l'appellation de Parc naturel européen, prélude à une inscription éventuelle au Patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO et laboratoire d'une coopération transfrontalière en matière de gestion d'espaces naturels protégés[5].

Les dix Parcs nationaux de France se trouvent actuellement renforcés par Parcs nationaux de France, un établissement public chargé d'assurer la synergie des moyens généraux ainsi que l'image nationale et internationale de ces outils de protection de la nature.

En 2018, l'aire d’adhésion du parc national du Mercantour est étendue à la commune de Barcelonnette[6].

Territoire

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Carte
Carte interactive du parc
Le Mercantour en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Le territoire du parc national du Mercantour s'étend sur deux départements, vingt et une communes, 68 500 hectares en zone centrale et 136 500 hectares en zone périphérique. Son point culminant est la cime du Gélas à 3 143 mètres.

Six vallées principales et deux "secondaires" composent le parc :

Partie française de l'ancienne réserve de chasse des rois d'Italie qui occupait avant 1861 les deux versants des Alpes, le Parc du Mercantour est jumelé depuis 1987 au parc naturel italien delle Alpi Marittime (anciennement de l'Argentera). Ces deux organismes gèrent en commun le suivi des espèces animales qui parcourent l'ensemble de ce domaine protégé. Ainsi les bouquetins gagnent leurs quartiers d'été dans le Mercantour après avoir hiverné dans l'Argentera, tandis que les mouflons effectuent le trajet inverse.

Gestion et administration

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Le logo du parc.

Le , Charles-Ange Ginésy est élu président du Parc, fonction qu'occupa son père Charles Ginésy pendant un quart de siècle, de 1979 à 2005.

Attraits touristiques

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Le parc connaît un attrait croissant et est visité annuellement par plus de 800 000 visiteurs, pour de la randonnée pédestre, de l'alpinisme, du ski de randonnée...

Parmi les sites les plus visités :

Le parc possède 600 km de sentiers entretenus et balisés, dont le GR 5, le GR 52A qui constitue le sentier panoramique du Mercantour et traverse la vallée des Merveilles, le GR 56.

Témoins des affrontements du XVIIIe siècle, du XIXe siècle et de la Seconde Guerre mondiale de nombreux vestiges militaires subsistent sur le territoire du Parc, notamment autour de l'Authion et dans la Haute Tinée (Isola). Débris militaires et barbelés font l'objet de campagnes de nettoyage régulières.

Géographie

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Le noyau central du massif du Mercantour, dans le nord-est, le long de l'axe frontalier, est constitué de roches cristallines. Il est entouré de roches sédimentaires.

De nombreux glaciers (tels à la cime du Gélas, au mont Clapier, au lac d'Allos) recouvraient les hauteurs du massif jusqu'au début du XXe siècle. Avec l'action soutenue des cours d'eau, ils ont profondément marqué la morphologie des reliefs et vallées.

Flore et faune

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En 2007, les estimations faisaient état de 3 200 espèces végétales et animales. Après avoir conduit un inventaire de la biodiversité avec le parc naturel des Alpes maritimes (en italien : Parco naturale delle Alpi Marittime), le Mercantour fait état de plus de 8 000 espèces animales et végétales différentes.

En 2015, certains endroits affichent toutefois des taux de radioactivité au-dessus de la moyenne du fait de la catastrophe de Tchernobyl survenue en 1986, dont les retombées avaient été particulièrement intenses dans le sud-est de la France, notamment entre les Alpes Maritimes et les Alpes de Haute Provence. Dans le secteur du col de la Bonette-Restefond, le taux de radioactivité est toujours deux fois supérieur à la normale à un mètre sous le sol. La Criirad révèle également que « les niveaux de radiation au contact du sol dépassent toujours, sur les zones d'accumulation, des valeurs plusieurs dizaines de fois, voire plus de 100 fois, supérieures au niveau naturel » et qu'une exposition de deux heures serait toujours non-négligeable[7].

Du fait de la variété du terrain et du climat (influencé par la jonction des Alpes et de la Méditerranée), le parc possède plus de 2 000 espèces de plantes dont plus de 40 endémiques[8], telles des saxifrages, des orchidées.

Peuplant les pentes, feuillus (chêne pubescent, pin sylvestre, chêne vert) et résineux (sapin, épicéa, puis mélèze et pin cembro) se succèdent au fil de l'altitude jusqu'à 2 200 mètres.

Faune sauvage

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Chamois.

On y a dénombré plusieurs centaines d'espèces (certaines sont présentes depuis la fin des glaciations) dont notamment 197 espèces de vertébrés sur le territoire dont 53 sont menacées. Grâce à l’action du Parc national, ces animaux qui, pour certains, ont failli disparaître, fréquentent à nouveau les montagnes du Mercantour. Protégés par les statuts du Parc, cerfs, sangliers, chevreuil, chamois (plus de 8 000 individus), bouquetins (1 100 individus), mouflons[9] prospèrent, ainsi qu’une multitude de marmottes.

Sur ce même territoire, 153 espèces d’oiseaux permettent des rencontres inattendues : la chouette de Tengmalm habituée aux basses températures côtoie le hibou petit-duc d’Afrique du Nord. Dans les airs ou sur terre, il est également possible d'observer le gypaète barbu (réintroduit dans le parc depuis 1993), l'aigle royal, le tétras lyre, le lagopède, mais aussi chocard à bec jaune ou crave à bec rouge en altitude.

Loups du parc

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L'administration du parc aussi eu la tâche de gérer le retour des loups (entre trente et quarante individus en 2010[10]) venus de façon naturelle des Abruzzes en Italie. Des habitants des villages de montagne ont aperçu les premiers loups dans le parc autour du lac d'Allos dès le printemps 1989 ; la première observation officielle a fait état de deux loups aperçus par des gardes du parc le [11]. Elle a conduit une politique active de soutien auprès des bergers, dont les bêtes sont directement exposées au nouveau problème de cohabitation. Des mesures ont été prises : parcage des troupeaux la nuit et introduction d'un chien de berger (le patou des Pyrénées) censé prémunir des attaques de loups. Ces éléments sont parfois insuffisants dans certains contextes, aussi le soutien moral des éleveurs et bergers reste une priorité dans de nombreux cas, que le parc national ne peut gérer seul, étant d'ailleurs parfois mal placé pour le faire car trop assimilé à un protecteur de cette espèce.

De plus les loups ont largement essaimé dans divers autres massifs alpins français : les Alpes du nord (Vercors, les Hautes-Alpes, l'Isère, la Drôme, la Savoie...), mais aussi les Pyrénées Orientales et le Massif Central.

Élevage

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Moutons de race Brigasque dans la Vallée des Merveilles.

Les éleveurs locaux favorisent l'élevage ovin depuis plusieurs générations. Les élevages bovin, caprin et ovin, en particulier de la Brigasque, race locale de moutons, menacée de disparition, sont eux minoritaires : en 2002, le parc comptait 85 000 moutons, dont 500 brigasques, et 670 vaches. À noter qu'une forte part des moutons n'est présente que durant l'estive, du fait de la transhumance de troupeaux venant principalement de Provence pour les ovins et d'Italie pour les bovins.

Inventaire du vivant

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En association avec le parc italien, un inventaire du vivant sans précédent en Europe est en cours de réalisation depuis 2007 sur le territoire des deux parcs. Sur une période de dix ans, des chercheurs vont dresser un inventaire de la biodiversité de cette zone naturelle. Les principales espèces concernées par ce travail sont les petits invertébrés. En 2008, seul le parc national américain des Great Smoky Mountains a déjà lancé un programme, depuis 1998, d'un telle envergure de recensement du vivant sur une zone délimitée[12].

Projet controversé des Balcons du Mercantour

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Saxifrage à nombreuses fleurs.

En , le Président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Christian Estrosi, lance un projet d'aménagement de sentiers en montagne baptisé Balcons du Mercantour[13]. Ce projet, d'un coût de 20 000 000  , vise, à terme (2011), à la création d’un itinéraire de randonnée de haute altitude, reconnu internationalement, à l’image du Tour du Mont-Blanc, de Chamonix-Zermatt ou des Dolomites et prévoit la création ou le réaménagement de 140 kilomètres de sentiers le long de la crête frontalière du massif du Mercantour-Argentera et la construction ou la réhabilitation de douze refuges (dont certains en zone centrale du Parc national). Une des volontés affichées du projet est d'ouvrir l'accès à la montagne au plus grand nombre, et en particulier aux familles, plus précisément, il s'agit d'en faire un « produit d'appel accessible à tout un chacun » selon les termes de M. Estrosi[14].

Cette annonce, faite alors que des pelleteuses et de la dynamite sont déjà en action, mobilise très rapidement une forte opposition[15], certains défenseurs de l'environnement y voyant une irruption du tourisme de masse dans un espace protégé par le statut de Parc National, soulignent que la zone concernée par la première tranche des travaux est riche en espèces végétales protégées (notamment le Saxifrage à nombreuses fleurs, endémique au Mercantour) et dénoncent le manque de concertation dans ce dossier[16].

Deux manifestations successives (Refuge de Rabuons, samedi et Centre Administratif Des Alpes Maritimes, vendredi ) rassemblent quelques représentants du personnel du Parc National du Mercantour, des botanistes, des pratiquants de la montagne et des élus locaux.

Le , Christian Estrosi annonce l'arrêt des travaux pour une durée de six mois et met finalement en place une commission de concertation[17].

Le projet est actuellement abandonné[18].

Films tournés dans le Parc du Mercatour

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Notes et références

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  1. a et b « Parc national du Mercantour », sur Parcs nationaux de France (consulté le )
  2. Décret n°79-696 du 18 août 1979 créant le parc national du Mercantour
  3. Décret n° 2009-486 du 29 avril 2009 pris pour l'adaptation de la délimitation et de la réglementation du parc national du Mercantour aux dispositions du code de l'environnement
  4. « Une Charte pour le territoire du Mercantour | Parc national du Mercantour », sur www.mercantour-parcnational.fr (consulté le ).
  5. Developpement-durable.gouv.fr - Création du premier Parc naturel européen, 4 juin 2013
  6. « Décret n° 2018-754 du 29 août 2018 relatif à l'extension de l'aire d'adhésion du parc national du Mercantour à la commune de Barcelonnette - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  7. Par Le 31 juillet 2015 à 13h59, « Radioactivité : les sols du Mercantour toujours contaminés par Tchernobyl », sur leparisien.fr, (consulté le )
  8. Atlas du Parc National du Mercantour, De l’olivier aux landes et pelouses alpines, tous les étages de végétation sont représentés et se succèdent offrant la diversité d'un voyage fictif de la Méditerranée à l'Arctique. Le mélèze peut sans doute symboliser dans le Mercantour la beauté et la diversité de la végétation tant il mérite son titre d’"arbre de lumière". « présentation ».
  9. Super Utilisateur, « Le mouflon », sur www.mercantour.eu (consulté le )
  10. Geo, no 380, octobre 2010, p. 52.
  11. « Cause et historique du retour du loup en France ».
  12. Un grand inventaire du vivant dans le Mercantour, Le Monde
  13. Site officiel du projet
  14. "Les Balcons du Mercantour: un itinéraire haute altitude en projet" - Article de Jean-Pierre Largillet le 28 août 2008 sur Rivierabiz.com
  15. Blog d'opposants au projet.
  16. "Balcons du Mercantour: le projet fait débat" - Article de Jean-Pierre Largillet le 17 septembre 2008 sur Rivierabiz.com
  17. Anthony Nicolazzi, « Christian Estrosi réaffirme la poursuite du projet Balcons du Mercantour », Trek Magazine, (consulté le )
  18. Paul Barelli, « Mercantour : les Alpes-Maritimes renoncent à un sentier pédestre controversé », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Collectif. Coordination et lecture : Christine Michiels pour le Parc national du Mercantour et Christiane Mattei pour le Conseil général des Alpes-Maritimes ; Conseillers scientifiques : Georges Barbier, Jean-Paul David, Jean-Loup Fontana, Jean-Claude Malausa, Parc national du Mercantour, Un pays et sa mémoire à découvrir et à partager, Paris, Guides Gallimard, , 264 p. (ISBN 2-7424-0884-3)
    Lac d’Allos, Vallée des Merveilles, Gélas, Alpages, Gorges de Daluis, Fortifications, Alpi-Maritime, Randonnées - Roya-Bévéra, Vésubie, Haut-Var, et Cians, Tinée, Haut-Verdon, Ubaye
  • Une étude générale des cabanes pastorales et du bâti de nombreux villages du Parc a été réalisée, par convention avec les services du Parc national du Mercantour, par des stagiaires du « Centre européen de formation PARTIR (Patrimoine Architectural Rural, Techniques d'Identification et de Restauration) » dans le cadre de ses sessions de formations d'application organisées par l'antenne du Centre pour la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Sources : Au pied du mur, Éditions Eyrolles, Centre européen de formation P.A.R.T.I.R. (Patrimoine Architectural et Rural - Techniques d'Identification et de Restauration).

Liens externes

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