Parti républicain (Chili, 2019)

parti politique

Parti républicain
(es) Partido Republicano
Image illustrative de l’article Parti républicain (Chili, 2019)
Logotype officiel.
Présentation
Chef José Antonio Kast
Fondation
Siège Santiago
Drapeau du Chili Chili
Positionnement Extrême droite
Idéologie National-conservatisme
Populisme de droite
Libéralisme économique
Atlantisme
Pinochetisme
Site web partidorepublicanodechile.cl
Représentation
Sénateurs
1  /  55
Députés
12  /  155
Conseillers régionaux
15  /  302
Conseillers municipaux
12  /  2252
Constituants
23  /  51

Le Parti républicain (espagnol : Partido Republicano, abrégé en PLR) est un parti politique chilien, classé à l'extrême droite. Son fondateur, José Antonio Kast, préside le parti depuis sa création en 2019[1],[2],[3].

Histoire modifier

Contexte modifier

José Antonio Kast, le fondateur du parti, a été député pendant 16 ans, de 2002 à 2018 en tant que membre de l'Union démocratique indépendante, l'un des partis les plus importants de la droite chilienne. Il en a également été le chef du groupe parlementaire de 2008 à 2011.

Il quitte l'UDI en 2016, estimant que le parti était trop critique envers Augusto Pinochet[4],[5].

En 2017, il se présente à l'élection présidentielle, terminant à la quatrième place avec près de 8 % des voix. En janvier 2019, il fonde le Parti Républicain.

Création modifier

Kast fonde le Parti Républicain dans un contexte politique favorable avec l'accession au pouvoir de gouvernement de droite et d'extrême droite dans plusieurs pays d'Amérique latine[6].

Plus de la moitié des cadres du parti est composée d'anciens membres de l'UDI. Le député Ignacio Urrutia devient le seul député encarté au Parti Républicain lorsqu'il quitte l'UDI pour devenir membre du parti de Kast.

Le 9 septembre 2020, le parti annonce qu'il présenterait des candidats aux élections municipales[7]. Au 19 juillet 2021, le parti est présent dans toutes les régions du Chili[8],[9].

En 2023, il compte 20 469 membres dont 70,38 % d'hommes et 29,62 % de femmes, ce qui en fait l'un des partis à la plus faible proportion de femmes du pays[10].

Idéologie modifier

Le Parti républicain est classé à l'extrême droite de l'échiquier politique[11],[12], décrit comme autoritaire[4], conservateur[13],[14], nativiste[4], nationaliste[15],[16] et populiste[4]. Le politologue Cristóbal Rovira le situe au sein de la droite radicale populiste[17]. Selon la politologue Mireya Dávila, le parti adopte certaines positions caractéristiques de l'extrême droite mais il n'englobe pas l'ensemble de l’extrême droite chilienne, dont une partie trouve aussi refuge au sein des deux partis de droite traditionnelle que sont le Renouveau national et l'Union démocratique indépendante[6].

La doctrine idéologique du parti s'inscrit dans le mouvement grémialista. La montée du Parti républicain est parfois comparée à la montée du parti espagnol Vox. Ces deux partis se sont créés à la suite d'une scission avec les partis de la droite traditionnelle dans le but de rassembler les électeurs de droite déçus[6].

Le Parti républicain prône une réduction de l'immigration et la construction d'un fossé le long de la frontière avec la Bolivie pour empêcher le passage des migrants[18]. Il défend le nativisme, un concept selon lequel seule la population née au Chili peut y habiter, faute de quoi l’unité nationale serait menacée[19]. Le Parti républicain est conservateur sur le plan sociétal, érige comme modèle la famille nucléaire hétérosexuelle, s'oppose au mariage pour les couples de même sexe, à l'avortement et au suicide assisté, et souhaite exclure les femmes célibataires ou en concubinage de certains dispositifs d'aide sociale[4],[6],[20],[21].

Le parti estime que les mouvements sociaux entre 2019 et 2021 au Chili ont entraîné un « terrorisme idéologique » et assimile les mouvements indigènes à du narcoterrorisme[4] . Sur le plan économique, le Parti républicain est néolibéral et souhaite une participation la plus minimale possible de l’État dans le domaine économique. Il propose des réductions d'impôts, le maintien du système de retraite par capitalisation intégralement confié au système privé, offrir aux marchés financiers une plus grande liberté d'action et repousser l'âge de la retraite[22],[23]. Il s'oppose aux réformes sociales du gouvernement de Gabriel Boric, comme la réduction du temps de travail hebdomadaire de 45 à 40 heures et l'augmentation du salaire minimum[24].

Élections présidentielles modifier

José Antonio Kast s'est présenté sous l'étiquette du Parti républicain à l'élection présidentielle chilienne de 2021 et prend la première place du premier tour avec 28 % des voix. Il reçoit pour le second tour les soutiens de Franco Parisi et Sebastián Sichel (le candidat de la coalition de droite au pouvoir), ainsi que celui du président sortant Sebastián Piñera[25]. Il s'incline face au candidat de gauche Gabriel Boric au second tour avec 44 % des voix.

Le parti obtient 14 députés et 1 sénateur lors des élections parlementaires de décembre 2021. L'un d'eux, Johannes Kaiser, est contraint de quitter le parti après avoir remis en cause le droit de vote des femmes et justifié le viol[26],[27].

Résultats électoraux modifier

Élection présidentielle modifier

Année Candidat 1er tour 2e tour Résultats
Voix % Voix %
2021 José Antonio Kast 1 961 779 27,91 3 646 883 44,13 Défaite

Élections législatives modifier

Année Chambre des députés Sénat Statut
Voix % Sièges Voix % Sièges
2021 666 740 10,54
14  /  155
336 305 7,22
1  /  50
Opposition

Élections constituantes modifier

Année Voix % Rang Sièges
2023 3 468 115 34,33% 1er
23  /  51

Notes et références modifier

  1. (es) « Partido Republicano en el mapa de la política », La Tercera, (consulté le )
  2. « NACIONAL POLÍTICA Partido Republicano: José Antonio Kast inscribe nuevo referente en el Servel », Diario U Chile, (consulté le )
  3. « Se lanzó el nuevo Partido Republicano de José Antonio Kast », T13, (consulté le )
  4. a b c d e et f « El Partido Republicano: el proyecto populista de la derecha radical chilena », Revista Uruguaya de Ciencia Política, vol. 30, no 1,‎ , p. 105–134 :

    « In their ideological core, the radical populist rights are composed of the combination of three traits: nativism, authoritarianism and populism. ... This recap allows to identify dimensions of analysis applicable to the Republican Party. »

  5. (en-US) Funk et 2021, « The Rise of José Antonio Kast in Chile », American Quarterly, (consulté le )
  6. a b c et d Dávila, « La reemergencia del pinochetismo », Barómetro de política y equidad, vol. 16,‎ , p. 49–69 (lire en ligne)
  7. « Partido Republicano de José Antonio Kast se constituye en la Región Metropolitana y apunta a las municipales », El Mostrador (consulté le )
  8. (es) Electoral Service of Chile, « Solicitud de Extensión del Partido Republicano de Chile XV III XI XII », (consulté le )
  9. « Partido Republicano logra constituirse a nivel nacional », T13, (consulté le )
  10. (es) Andrea Gartenlaub González, « Derecha radical chilena: Características ideológicas, programáticas y discursivas del Partido Republicano Chileno », IdeAs. Idées d'Amériques,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Far-right populist, ex-protest leader set for runoff vote in Chile’s presidential election », The Guardian, (consulté le )
  12. « Chile's Bolsonaro? Hard-right Kast rises, targeting 'crime and violence' », Reuters,
  13. « Chileans vote in historic referendum on constitution », Al Jazeera,
  14. (en) « BNamericas - Where Chilean presidential candidates stand ... », BNamericas.com (consulté le )
  15. « Chilean election throws up ‘stark’ choice between far-right populist and leftist millennial », The Week,
  16. « Chilean voters give conservatives an edge ahead of run-off vote », Financial Times,
  17. Cristóbal Rovira: "El Partido Republicano no es de extrema derecha; es derecha populista radical" Revista Pauta.
  18. (en) Natalia A. Ramos Miranda, « Chile's Bolsonaro? Hard-right Kast rises, targeting 'crime and violence' », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Chili : « Si la droite s’allie à l’ultradroite, elles auront la possibilité d’écrire la Constitution qu’elles veulent » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Extracto escritura de constitución partido político en formación "Partido Republicano de Chile", (lire en ligne)
  21. Yasna Mussa, « Au Chili, le danger Kast, candidat nostalgique de Pinochet », sur Mediapart,
  22. (es) « ¿Qué proponen los candidatos presidenciales para cambiar tres décadas de neoliberalismo? », sur BioBioChile,
  23. Lucinda Elliott, « Chilean voters give conservatives an edge ahead of run-off vote », Financial Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. « Au Chili, Jeannette Jara, la ministre communiste qui réforme le travail », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. (en) « Chile's government is playing the Kast game. Will that help or hurt him? », sur The Brazilian Report, brazilianreport, (consulté le ).
  26. « Présidentielle au Chili: deux hommes que tout oppose, un affrontement démocratique », sur RFI,
  27. Rosa Moussaoui, « Chili. Les féministes, un rempart contre l’extrême droite », sur L'Humanité,