Passerelles des Gendarmes

pont de Rive-de-Gier, France

La Passerelle des gendarmes (1851-1909) était une des passerelles construites dans la commune de Rive-de-Gier, dans la Loire.

Passerelles des Gendarmes
Image illustrative de l’article Passerelles des Gendarmes
Géographie
Pays France
Département Loire
Commune Rive-de-Gier
Construction
Inauguration 1851
Démolition 1909

La passerelle a été utilisée de 1838 à 1909, elle débouchait près de la maison qu'occupaient les gendarmes. Elle reliait la rue Paluy (rue Richarme) au quartier des Verchères (rue Claude Drivon). [1] 

L'ouvrage a été commandité par la commune de Rive-de-Gier, et il a coûté 2 000 francs.

Histoire modifier

Cette passerelle comme le Pont Voltaire était située sur un secteur où les établissements industriels étaient nombreux et importants, tels, sur la rive droite, la verrerie Richarme et sur la rive gauche, les Marrel, Lacombe et autres. Ouvriers et marchandises devaient parcourir en double les mêmes distances, de chaque côté de la rivière.

Par lettre du , les Frères Richarme demandent au maire l'autorisation de construire une passerelle en bois de 2 mètres de large, supportée par 2 pilotis ; établie en oblique, elle relierait la rue d'Egarande (qui, avec la rue Palluy, prendra le nom de Pétrus Richarme en 1892) à la berge du canal et serait « destinée à faciliter les transports pour l'embarquement des marchandises qui leur sont nécessaires ». Les conseillers n'acceptent pas cette construction la jugeant peu solide et ils exigent que les Richarme démolissent une passerelle édifiée sans autorisation. En 1845, ils récidivent et construisent une seconde passerelle, toujours sans autorisation et toujours aussi peu solide.

Puisque cela se situe dans un des quartiers de la ville des plus industrialisés, la Municipalité se décide, en 1851, à édifier une passerelle depuis la propriété Valuy (rive droite) jusqu'à la maison Bayon (gendarmerie) sur la rive gauche là où le canal se glisse sous la route Impériale (à l'époque), la N 88 allant de Lyon à Toulouse. L’entrepreneur est le sieur Magnant.  

Six mois après son achèvement, la crue du fait se déverser la pile gauche qui entraîne dans sa chute les 2 travées qu'elle supportait. Après des mois de réticence de l’entrepreneur et la Municipalité ayant pris à sa charge la réfection, la passerelle reprend du service en 1854.

Mais le temps s'acharne sur cet ouvrage ; en 1892 une partie du tablier, côté sud s'écroule et il est refait par MM. Mallen maître charpentiers. Les crues ne sont pas les seules à l'endommager : « un certain nombre de plateaux ayant été arrachés et démontés par des inconnus, nous avons dû, pour éviter les accidents possibles interdire l'accès de cette passerelle par des barrières en fil de fer placées à chaque extrémité » (Conseil municipal du )

Une pétition comportant 41 signatures du essaye de sauver cette construction mais depuis l'édification du Pont de l'Industrie en 1903, son utilité n'est plus aussi importante et ses tenant et aboutissant sont jugés peu praticables.

Sa démolition est décidé par arrêté préfectoral du et les piles subsisteront encore longtemps, seules dans le lit du Gier, rappelant qu'elles avaient facilité un peu la vie de nombreux travailleurs en raccourcissant considérablement le temps de leur trajets entre leurs domiciles et leur usines[2].  

Description modifier

Croquis de la Passerelle des Gendarmes par Jean Thonnérieux

La culée établie sur la rive gauche a une rampe pour descendre au bord du Gier ; les avant-becs des piles sont en pierre de taille de forme triangulaire et les corps de piles et la culées sont « en maçonnerie smillée, faites de bonnes pierres piquée (dégrossies à la smille, marteau à bouts pointus), posées sur un lit de mortier .» Les 2 longrines (pièces de charpente servant à en relier d'autres) et les jambettes (pièces de bois verticales soutenant une partie de la charpente) sont en chêne mais le platelage est en bois de sapin. 

Une longueur total de 30 mètres (3 travées de 9 mètres; piles de 1.30 mètre de large) pour une largeur de 2 mètres avec une hauteur maximum du tablier de 5.50 mètres[3].

Notes et références modifier

  1. Catherine Morellon, Rive de Gier un patrimoine, une richesse, une identité, Rive-de-Gier, 35 p., p. 10
  2. Journée du Patrimoine, Les Ponts de Rive de Gier, Association Ripagérienne de Recherches Historiques, 18 septembre 2010.
  3. Roland Fournel et Anne-Marie Masson, Le Gier, une rivière, des hommes : Crues et ponts à Rive-de-Gier, Rive-de-Gier, Broché, , 127 p. (ISSN 1251-0793), Pages 72 -75