Paul Julien de Granier de Cassagnac

homme politique français
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Paul Julien Granier de Cassagnac, dit Paul de Cassagnac, né le dans le 9e arrondissement de Paris et mort le en son château du Couloumé, à Couloumé-Mondebat[1], est un journaliste, avocat, homme de lettres et homme politique français. Comme son grand-père Bernard et son père Paul, il est député du Gers de 1919 à 1924, législature où il siège dans le groupe conservateur des Indépendants de droite, aux côtés des sympathisants de l'Action française.

Paul de Cassagnac
Illustration.
Paul de Cassagnac en 1920
Fonctions
Député français

(4 ans, 5 mois et 13 jours)
Élection 16 novembre 1919
Circonscription Gers
Législature XIIe (Troisième République)
Groupe politique Indépendants de droite
Coalition Bloc national
Conseiller général du Gers

(33 ans)
Circonscription Canton de Plaisance
Prédécesseur Paul de Cassagnac
Successeur Victor Lamothe
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance 9e arrondissement de Paris (France)
Date de décès (à 86 ans)
Lieu de décès Couloumé-Mondebat (Gers, France)
Nationalité Drapeau de la France France
Père Paul de Cassagnac
Grand-père paternel Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac
Fratrie Guy de Cassagnac
Famille Famille Granier de Cassagnac
Profession Journaliste, Écrivain, Militaire de réserve

Signature de Paul de Cassagnac

Paul Julien de Granier de Cassagnac

Biographie

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Débuts dans le journalisme

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Après un baccalauréat universitaire ès lettres et ès sciences, il obtient une licence en droit et se tourne vers le journalisme[2].

En effet, petit-fils de Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac et fils de Paul de Cassagnac, tous deux publicistes, Paul Julien Granier de Cassagnac suit ce faisant la voie familiale.

À la mort de son père, en , il prend avec son frère Guy de Cassagnac la direction du quotidien bonapartiste L'Autorité que son père avait fondé en 1886[2].

En 1905, il devient conseiller général du Gers et le restera jusqu'en 1937, suivant en cela l'autre tradition de sa famille : la politique[2].

En 1912, un violent conflit oppose d'une part les frères Cassagnac et L'Autorité et d'autre part Charles Maurras et l’Action française. L'affaire se termine par un duel à l'épée – tradition dans la famille Cassagnac – entre Paul de Cassagnac et Charles Maurras ; ce duel a lieu à Neuilly le . Charles Maurras est atteint à l'avant-bras.

En parallèle de son activité de publiciste, il écrit Contribution à l'étude de la question sociale (1909), Pour la tradition (1910), L'œuvre poétique de Paul Harel (1910) et également une pièce de théâtre avec son frère Guy, Tout à coup, qui est représentée au théâtre Sarah Bernhardt dans l'hiver 1913-1914[2].

Première guerre mondiale

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Paul de Cassagnac effectue son service militaire à Versailles en 1900[3] et sort soldat deuxième classe en 1901. Il devient rapidement caporal en 1902, puis sergent en 1903, sous-lieutenant en 1908 et lieutenant en 1912, ayant poursuivi une carrière militaire dans la réserve[2].

En 1914, il est affecté au bureau de presse du Ministère de la guerre du fait de sa profession de journaliste, mais il refuse et part au front avec le 115e régiment d'infanterie où il combat comme lieutenant et est grièvement blessé le . Puis il participe aux batailles des frontières, de la Meuse, de la Marne, de l'Aisne, de Picardie et de Champagne (février-) dans l'état-major du 4e corps d'armée. Sa conduite exemplaire et sa blessure au front lui valent trois citations à l'ordre de l'armée, la croix de Chevalier de la Légion d'honneur en 1915 et une promotion au grade de capitaine en 1916[2].

En , il est hospitalisé au Val-de-grâce et ce pour une durée de trois mois, à l'issue de laquelle il est déclaré inapte au service armé. Appelé au cabinet de Georges Clemenceau, il est détaché comme chef de la mission de la presse aux armées au grand quartier général. Du fait de ses nouvelles fonctions, il devance les troupes dans Strasbourg où il entre le pour prendre prend possession des principaux bâtiments officiels au nom de la France[2].

En 1914, son frère Guy de Cassagnac meurt sur le front de Lorraine[2].

À partir de 1920, il est président d'honneur de l'Association des 115e régiment d'infanterie et 315e régiment d'infanterie et président de la Légion française des décorés au péril de leur vie. Il est lui-même titulaire de nombreuses décorations françaises et étrangères[2].

Député à la Chambre bleu horizon

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Il est élu le député du Gers sur la liste d'Union républicaine nationale, premier de la liste devant Marcel Gounouilhou et Joseph Barthélemy, également élus[2].

Il siège dans le groupe nationaliste des Indépendants de droite, un groupe parlementaire dominé par les sympathisants de l'Action française[4].

Aux élections législatives de 1924, Paul-Julien de Cassagnac se présente à nouveau avec ses collègues Gounouilhou et Barthélemy mais seul ce dernier est réélu, la liste du Cartel des gauches obtenant les deux sièges restants[2].

Travail en commission

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Membre de la commission de l'armée, il propose des lois sur les sujets suivants[2] :

  • l'octroi de décorations à titre militaire (1920)
  • la naturalisation des étrangers ayant servi la France (1921)

En 1920, il rédige également un rapport préconisant l'institution d'une médaille commémorative de la Grande guerre, d'une médaille de la victoire et d'une croix de guerre spéciale pour les théâtres extérieurs d'opérations.

Paul de Cassagnac siège également à la commission des finances, où il propose en 1923 une loi sur la taxe du chiffre d'affaires. D'après lui, cette taxe devrait toucher le produit au moment de sa transformation ou de sa production et non au moment de la transaction commerciale dont il fait l'objet[2].

Enfin, il fait partie de la commission des boissons, ce qui l'amène à rédiger en 1922 un rapport préconisant l'interdiction de l'absinthe et des liqueurs similaires. En 1923, il s'oppose également au renvoi d'un projet de loi concernant le privilège bouilleurs de cru qui selon lui possèdent un véritable droit corollaire de leur droit de propriété agricole[2].

Interventions publiques

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Dans le prolongement de son travail à la commission des finances, il combat avec vigueur le relèvement de l'indemnité parlementaire, tout comme Pierre Jurie-Joly et Charles Ruellan du groupe des Indépendants de droite. Plus généralement, il réclame un important effort fiscal destiné à libérer le pays du poids écrasant de la dette publique[2].

À la suite d'incidents survenus à Brest et à Belfort, il interpelle le ministre de la Guerre André Lefèvre sur la lutte contre les menées révolutionnaires de la gauche et le nécessaire rétablissement de l'ordre, lui arrachant la promesse de la création de la gendarmerie mobile[2], ce qui sera fait en 1921.

En 1920, il propose une loi pour rendre l'arbitrage de l'État obligatoire dans les conflits sociaux des entreprises, conforme en cela aux opinions corporatistes de son groupe parlementaire[2]. Cette mesure novatrice ne sera instaurée qu'en 1936, sous le gouvernement du Front populaire, d'obédience politique opposée.

À l'occasion de la discussion de la loi d'amnistie de 1921 relative à la Première Guerre mondiale, il se déclare partisan d'amnistier les combattants égarés mais pas les fauteurs de troubles[2]. Le laxisme de cette loi est aussi dénoncée par son collègue Charles Ruellan.

En 1922, il réclame un service militaire d'au moins 18 mois, pointant le danger d'une renaissance militaire de l'Allemagne[2], préoccupation partagée par les sympathisants de l'Action française Eugène Magne et Étienne de Seynes.

En 1922, il se plaint également des menées du gouvernement dans certaines affaires judiciaires[2].

Enfin, il intervient sur des sujets plus modestes : pour critiquer l'utilisation des fonds des offices agricoles ; au cours des interpellations du gouvernement sur l'Affaire Ernest Vilgrain, ce dernier étant accusé d'avoir profité de sa position de ministre pendant la guerre pour fonder un trust de la meunerie ; sur la législation des loyers ; sur le fonctionnement du crédit agricole[2].

Activités dans l'entre-deux-guerres

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À la suite de son échec de 1924, il devient avocat à la Cour d'appel de Paris puis s'inscrit en 1938 au barreau du Gers[2].

Toujours introduit dans les milieux de la presse, il est vice-président du syndicat économique de la presse, membre du comité du syndicat de la presse parisienne et secrétaire général de l'union internationale des associations de presse[2].

Enfin il publie un certain nombre d'ouvrages : La lanterne magique (1925), L'amour et son visage (1925), Le cheval bossu (1926), Les vins de France (1927), Faites une Constitution ou faites un chef (1933), Napoléon pacifiste (1933) et « Allez, messieurs ! », essai sur le duel (1936)[2].

Seconde guerre mondiale

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Il est mobilisé avec le grade de lieutenant-colonel en [5]. Il réclame une affectation dans un régiment de la 3e division d'infanterie coloniale, affectation qu'il obtient et où il commande la région fortifiée et le fort de Douaumont. À la tête du 446e régiment de pionniers, il organise à partir du la défense du village de Favières encerclé par l'ennemi. Le , il est fait prisonnier et enfermé dans l'Oflag VI-A, situé en Westphalie. Le , il est promu au grade de colonel et Officier de la Légion d’Honneur[2].

Fin de vie

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Après la Seconde Guerre mondiale, Paul de Cassagnac se retire dans son château de Couloumé-Mondebat[2]. Il n'a aucune descendance.

Sociétaire des poètes français, il publie le recueil de poèmes Les Heures captives, ouvrage qui lui permet de remporter l'Edelweis d'argent en 1955 et le Jasmin d'argent en 1956[2].

Le , il est élu lieutenant grand-maître de l'Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte[2].

Distinctions

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Décorations françaises

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Décorations étrangères

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Publications

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  • Contribution à l'étude de la question sociale, 1909
  • Pour la tradition, 1910
  • L'œuvre poétique de Paul Harel, 1910
  • Tout à coup, pièce de théâtre écrite avec Guy de Cassagnac, 1913
  • La lanterne magique, 1925
  • L'amour et son visage, 1925
  • Le cheval bossu, 1926
  • Les vins de France, 1927
  • Faites une Constitution ou faites un chef, 1933
  • Napoléon pacifiste, 1933
  • « Allez, messieurs ! », essai sur le duel, 1936
  • Les Heures captives, recueil de poèmes, 1955

Références

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  1. Archives de Paris 9e, acte de naissance no 760, année 1880 (avec mention marginale de décès)
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa et ab « Paul Julien de Granier de Cassagnac », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]
  3. Archives des Yvelines, registre matricule no 21, classe 1900, bureau de Versailles
  4. Jean Garrigues, « Le moment parlementaire de l’Action française : 1919-1924 », dans L’Action française : culture, société, politique, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN 978-2-7574-2123-9, lire en ligne), p. 243–253
  5. Descriptif de son activité militaire dans la base Léonore
  6. « Recherche - Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le )

Bibliographie

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  • « Paul Julien de Granier de Cassagnac », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960 [détail de l’édition]

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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