Paul Grüninger

juste parmi les Nations, capitaine de police et joueur suisse de football
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Paul Grüninger, né le à Saint-Gall en Suisse et mort le dans la même ville, était un instituteur, footballeur, puis commandant de la police cantonale du canton de St-Gall.

Paul Grüninger
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Saint-GallVoir et modifier les données sur Wikidata
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C'est à ce poste qu'il s'est engagé personnellement pour sauver des centaines de réfugiés juifs du renvoi en Autriche. Cette action lui a valu d'être démis de ses fonctions (1939) et condamné (1940), avant d'être élevé au rang de Juste parmi les nations (1971) et réhabilité (1995)[1],[2].

Biographie

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Jeunesse et formation

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Paul Grüninger naît dans un milieu modeste. Son père est maître tapissier, avant de se reconvertir en marchand de cigares. Grüninger suit l’école normale à Rorschach entre 1907 et 1911, il exercera comme instituteur dans son canton, à Räfis près de Buchs puis à Au[1]. Durant sa jeunesse, il pratique également le football, dans l'équipe locale SC Brühl Saint-Gall. Lors de la saison 1914-1915, il remporte avec son club le titre de champion de Suisse.

Carrière dans la police

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Bientôt Grüninger quitte l'enseignement pour s'engager dans la police cantonale saint-galloise. En 1919, il est nommé lieutenant, puis en 1925 capitaine, ce qui fait de lui le commandant de la police cantonale de Saint-Gall[3].

Engagement envers les réfugiés juifs

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En 1938, après l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, et après la décision par le Conseil fédéral de fermer (le ) les frontières de la Suisse, Grüninger fournit des papiers avec de fausses données à des réfugiés juifs fuyant le nazisme, leur permettant ainsi d’entrer dans le pays. Les estimations du nombre de personnes aidées oscillent entre plusieurs centaines et plus de trois mille[1] — 3 600 selon le mémorial de Yad Vashem[2].

Il est bientôt suspendu de son poste par le gouvernement cantonal (arrêtés des et ), puis révoqué sur-le-champ et condamné en 1940 par le tribunal du district de Saint-Gall pour manquement aux devoirs de sa charge et falsification de documents[1]. Privé de retraite, il gagne chichement sa vie comme représentant de commerce et comme instituteur remplaçant.

Reconnaissance de son action

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Comme dans le cas de Carl Lutz, Paul Grüninger n'est pas honoré dans son pays avant les années 1970. Il n'est « réhabilité » qu'en 1995, par le tribunal du district de Saint-Gall (reconnaissant l'état de nécessité[4] à titre posthume[1]), un quart de siècle après sa mort. Sa réhabilitation en Suisse remonte à l'association Justice pour Paul Grüninger, fondée en 1991 par Paul Rechsteiner, Stefan Keller et Hans Fässler entre autres[5].

Il reçoit le titre de Juste parmi les nations le [2], un peu moins d'un an avant sa mort.

Il est cité comme un exemple suisse de désobéissance civile en faveur des droits de l'homme[6].

Hommages

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Chemin Paul Grüninger à Oerlikon.

Plusieurs lieux portent le nom de Paul Grüninger.

Un prix récompensant une action humanitaire porte son nom[7].

Notes et références

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  1. a b c d et e Marcel Mayer (trad. Walter Weideli), « Paul Grüninger » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du ..
  2. a b et c « Le courage de désobéir. Paul Grüninger », sur yadvashem.org, (consulté le ).
  3. Metin Arditi, Dictionnaire amoureux de la Suisse, Paris, Plon, , 624 p..
  4. Michel Dupuis, Laurent Moreillon, Christophe Piguet, Séverine Berger, Miriam Mazou et Virginie Rodigari, Petit commentaire du Code pénal (CP), Helbing Lichtenhahn, , 2e éd., 2350 p. (ISBN 9783719037901), p. 144.
  5. Keller 1994, p. 217.
  6. Jacques Neirynck, « Le devoir de désobéissance civile », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Paul Grüninger Preis », sur paul-grueninger.ch (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Stefan Keller (trad. de l'allemand par Ursula Gaillard, préf. Ruth Dreifuss), Délit d'humanité : l'affaire Grüninger [« Grüninger Fall: Geschichten von Flucht und Hilfe »], Lausanne, Éditions d'en bas, , 221 p.
  • Stefan Keller, « D'un serviteur de l’État à l'autre : Paul Grüninger et Heinrich Rothmund », Revue d'histoire de la Shoah, no 163,‎ , p. 72-80
  • François Wisard, Les Justes suisses : des actes de courage méconnus au temps de la Shoah, Genève, CICAD, , 116 p..
  • Paul Greveillac, Les Fronts clandestins : quinze histoires de Justes, Paris, Nicolas Eybalin, , 112 p. (ISBN 978-2-36665-000-6) — La nouvelle « L'ancien Rhin » s'inspire de Paul Grüninger.

Filmographie

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Liens externes

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