Paul Iské

peintre français
Paul Iské
Naissance
Décès
Nationalité
Drapeau de la France
Activité

Edmond Paul Iské, né le à Strasbourg (Bas-Rhin) et mort le au Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), est un peintre français, d'origine alsacienne[1].

On l'a surnommé le « Van Gogh alsacien », en raison du rythme et de la couleur qui se dégagent de la plupart de ses œuvres, et peut-être également car il eut une vie difficile, parfois malheureuse, et il était réfractaire aux compromissions[2],[3],[4].

Biographie modifier

Paul Iské est né le à Strasbourg, ville où il a grandi. Son père, Eugène Iské, est typographe. Sa mère s'appelle Sophie Augustine Pauline Werner.

Le , il se marie à Strasbourg avec Marceline Lucienne Marie Devaux[4].

Il habite sa ville natale jusqu'en 1932 au 16, rue Joffre, puis il quitte Strasbourg pour s'installer, l'année suivante, définitivement à Paris. Il va également peindre périodiquement sur la Côte d'Azur.

Le fils unique de Marceline et Paul Iské, Bernard, peintre lui aussi, fut tué à Lubine (Vosges) le , dans la Résistance[4] ; ce décès a fortement éprouvé son père. Paul Iské a habité au 21 avenue Payret-Dortail, au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), où il a fini sa vie. Il meurt à l'hôpital du Kremlin-Bicêtre le [4].

Scolarité et formation modifier

Iské est élève à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg dans les ateliers de Georges Daubner et Carl Jordan[4].

Il effectue dans la suite de grands voyages de formation, à Munich, où les toiles d'Auguste Renoir exposées à la Pinacothèque influencent considérablement son art. Il fait aussi un bref séjour à Dresde. Puis il séjourne 3 ans en Italie, notamment à Florence, Rome et Naples, source de la belle et intense luminosité de ses œuvres[4].

Après sa formation, il aborde à son retour à Strasbourg, tous les genres picturaux : portraits, paysages, compositions, toujours sur le motif, et il peint également des fresques.

Il s'associe en 1930 aux groupes de l'Arc[5] et de la Barque à Strasbourg, composés de Daniel Schoen (1873-1955), Georges-Daniel Krebs (1894-1982), Armand Ingenbleek (1896-1971), Richard Brunck de Freundeck (1899-1949), Robert Heitz (1895-1984), Albert Thomas (1892-1960), qui en avait pris l'initiative et inventé le nom, et Alfred Pauli (né en 1898). Ces deux derniers ne restèrent pas longtemps dans ce groupe[2].

La carrière de Paul Iské est tout entière consacrée principalement à la peinture figurative à l'huile ou à l'eau. Il peint des paysages de Strasbourg, des Vosges, de la Provence, de la Corse et Paris, qu'il adora.

Œuvre modifier

L’expression artistique de Paul Iské apparaît comme révolutionnaire dans les années 1930, « conjuguant, non sans violence, une tendance impressionniste à sa réaction expressionniste. Des couleurs qui doivent « hurler » de se retrouver ainsi associées s'harmonisent ici. Ses peintures, d'une violence parfois abrupte, déploient des couleurs flamboyantes et à la façon d'un Van Gogh ou des expressionnistes allemands, Iské pose de grandes taches, rageusement, et imprègne son œuvre d'un sentiment grave »[6].

Lorsque le peintre revient à Strasbourg après sa formation, il aborde tous les genres : paysages naturels ou urbains, portraits, fresques[7]. En ce qui concerne les fresques, l'une devait être réalisée dès 1912 sur l'extérieur du poêle des maréchaux dans la Grand'Rue à Strasbourg, et il en réalisa la maquette qui fut présentée à l’exposition rétrospective en 1963, mais la fresque ne vit pas le jour à cause de la Première Guerre mondiale[4]. En 1929, il est chargé du décor de la salle d'asile des logements populaires rue Jean Dollfus (Strasbourg Neudorf) consacrée aux contes de Perrault, Andersen et Grimm. Celle-ci fut détruite lors des bombardements de . La maquette a été acquise par la suite par la Communauté Urbaine de Strasbourg et est conservée dans deux écoles maternelles de la banlieue de la ville[4].

Expositions modifier

  • Strasbourg, expositions dans divers lieux de la ville. Importante rétrospective en 1963, deux ans après la disparition de l'artiste.
  • Grand magasin Magmod à Strasbourg, .
  • Maison d'art alsacienne, notamment en 1927 avec Lucien Haffen (1888-1968), Alfred Fischer (1886-1967), ainsi qu'en et en 1932.
  • Librairie des arts, .
  • Librairie de la Mésange, .
  • Aubette, avec le groupe de la Barque.
  • Paris : Salon des Tuileries et Salon des Indépendants

Œuvres acquises par les musées[4] modifier

Musées de Strasbourg modifier

Estampes : Bain-Aux Plantes, Ancien pont Saint-Nicolas, Quai de la Bruche, Rue du Bateau à Strasbourg, Le pont des Célestins à Paris.

Toiles : Vue de la Petite France, Matinée au Port de Menton, Nu, Avenue George-V, Printemps à Robinson, Alsacienne, Paysage avec arbres.

Acquises par l’État modifier

Toiles : Le Brezouard, Port de Cannes, En Alsace près du Climont.

Acquises par le département de la Seine modifier

Toiles : Sapins des Vosges, La Vallée aux Loups, Paris : Saint Gervais, Allée des Charmes près de Robinson.

Notes et références modifier

  1. Nouveau Dictionnaire de Biographie Alsacienne n°18, STRASBOURG, Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, , 91 p., p. 1957
  2. a et b Robert Heitz, « Étapes de l'Art Alsacien », Saisons d'Alsace,‎ , p. 26-31
  3. La vie en Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 296 p., p. 63-66
  4. a b c d e f g h et i Nouveau Dictionnaire de biographie alsacienne/ 18, Hug à Jaeg., Strasbourg, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, (ISBN 2-85759-017-2, OCLC 313228856, lire en ligne)
  5. Pascal Jung et Jean-Claude Wey, Couleurs et Lumières d'Alsace, La Broque, Les Petites Vagues, (ISBN 978-2-35965-006-8)
  6. Catherine Hueber-Fonné, Les peintres et l'Alsace : autour de l'impressionnisme, Renaissance du livre, 2003 (ISBN 2804607410).
  7. Wetzig, René, Dictionnaire des signatures des peintres, dessinateurs, lithographes et graveurs alsaciens : dictionnaire des signatures et des monogrammes des artistes peintres, dessinateurs, graveurs et lithographes alsaciens du milieu du XIXe siècle à nos jours, Colmar, Do Bentzinger, 4ème trimestre 2015, 710 p. (ISBN 978-2-84960-526-4), Tome 1 610-611

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Wetzig, René, Dictionnaire des signatures des peintres, dessinateurs, lithographes et graveurs alsaciens : dictionnaire des signatures et des monogrammes des artistes peintres, dessinateurs, graveurs et lithographes alsaciens du milieu du XIXe siècle à nos jours (ISBN 978-2-84960-526-4, OCLC 950995851, lire en ligne).
  • François Lotz, Artistes Peintres alsaciens de jadis et de naguère (1880-1982), 68240 Kaysersberg, Printek, , 383 p., page 169
  • Heitz, Robert, 1895-1984., La Peinture en Alsace : 1050-1950, Strasbourg, Éditions des Dernières nouvelles d'Alsace, , 302 p. (ISBN 2-7165-0012-6).
  • Hueber-Fonné, Catherine, Les peintres et l'Alsace : autour de l'impressionnisme, Renaissance du livre, (ISBN 2-8046-0741-0, OCLC 54857611, lire en ligne).
  • Agnès Acker, Encyclopédie de l'Alsace volume 7, Strasbourg, Publitotal, , 4480 p., p. 4295.

Liens externes modifier