Philippe Antoine Jacob de Cordemoy
Philippe-Antoine Jacob de Cordemoy ou de Cordemoi[1], né le à Bouillon et mort le à l'île Maurice, est un général de la Révolution et de l'Empire qui effectue la majorité de sa carrière aux Mascareignes.
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Pierre Alexandre Roubaud (d) |
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Jean Marie Philippe Jacob de Cordemoy (d) |
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Biographie
modifierPhilippe-Antoine Jacob de Cordemoy nait en 1735 dans la capitale du duché de Bouillon, au sein d'une famille de militaires.
Il participe au sein du régiment de Bouillon à la guerre de Sept Ans et s'illustre à la bataille de Clostercamp. Il demande ensuite à servir aux colonies et est affecté en à la légion de l'île de France. Remarqué par le gouverneur Desroches et apprécié de ses supérieurs, il gravit les échelons hiérarchiques à l'île de France puis à l'île Bourbon et part en 1785 à Pondichéry.
Lieutenant-colonel le , puis chef-de-brigade le 1er août de l'année suivante, Jacob est fait commandant de l'île de La Réunion le 19 octobre 1795.
Deux agents envoyés par le Directoire viennent à Bourbon pour s'assurer de la mise en application du Décret d'abolition de l'esclavage du 4 février 1794 car depuis août, la traite est officiellement suspendue sous peines sévères. Ils seront renvoyés de l'île en juin 1796. La situation économique de l'île se dégrade.
À la suite de la prise de pouvoir du général Bonaparte, 2 membres du Directoire, pro-royaliste, sont envoyés à Bourbon en février 1798. De crainte que l'Assemblée coloniale s'allie aux Anglais et à la suite d'une sanction annoncée pour cause de retards de paiements des contribuables[2], une insurrection, appelée l'Insurrection du Sud, se met en place en mars. En avril, Jacob de Cordemoy parvient à mater, en évitant le massacre des insurgés, la rébellion jacobine dont se distinguent l'ancien sergent Alexandre Belleville et le Père Jean Lafosse[3].
En février 1799 a lieu une tentative de renversement de l'Assemblée Coloniale. L'ordre sera rétabli mais entraînera d'importantes mesures de répression[4] et les principaux responsables sont déportés à Madagascar.
Par crainte de l'application du décret, un troisième complot démarre depuis Saint-André[5]. Jacob de Cordemoy arbitre les conflits entre les royalistes modérés et les ultras qui souhaitent le rattachement au Royaume-Uni. Le complot échouera grâce à la garde nationale.
Général de brigade depuis le , il accueille favorablement le Consulat à vie ainsi que la paix d'Amiens. Cependant, lorsque le général Decaen, nouveau capitaine général des Indes, arrive à la Réunion le 15 août 1803, il relève le général Jacob de son commandement et le remplace par le général Magallon-Morlière, en raison de son âge de ses sympathies royalistes.
Retiré sur l'île de France voisine, il est sorti de sa retraite lors de l'attaque anglaise du , où Decaen lui confie le commandement de Port-Louis. Il reste sur l'île après sa conquête par les Britanniques et y meurt le .
Union et descendance
modifierMarié le à Jeanne Louise Valentin de Serpe, à Saint-Benoît (La Réunion), il a deux enfants :
- Jean-Marie Philippe, né en 1783
- Louise Antoinette, née en 1786
Distinctions
modifierPhilippe-Antoine Jacob de Cordemoy est fait chevalier de Saint-Louis en 1777.
Le 19 juillet 1804, le général Jacob est fait membre de la Légion d'honneur.
Notes et références
modifier- « Réunion Saint-Benoit 1782 » (État civil), sur ANOM (consulté le ), p. 7
- « Mouvements abolitionnistes : Les abolitions de l’esclavage et le cas réunionnais », sur Portail Esclavage Réunion (consulté le )
- « Philippe Antoine Jacob de Cordemoy - Gouverneur de l'île », sur Île de la Réunion (consulté le )
- « Philippe Antoine Jacob de Cordemoy », sur Mi aime a ou (consulté le )
- « Philippe Antoine Jacob de Cordemoy » [PDF], sur Le Boucan -Académie de La Réunion (consulté le ), p. 3-4
Bibliographie
modifier- Jacob de Cordemoy (Philippe-Antoine), Joël Eymeret, dans Jean Tulard (dir.), Dictionnaire Napoléon, vol. I-Z, Paris, Fayard, , 1000 p. (ISBN 2-213-60485-1)