Pierre Jean Van der Ouderaa

peintre et lithographe belge

Pierre Jean Van der Ouderaa (né à Anvers le et mort dans la même ville le ) est un peintre et lithographe belge. Son champ pictural couvre les sujets religieux, les scènes de genre, les portraits, les peintures orientalistes et les paysages.

Pierre Jean Van der Ouderaa
Autoportrait en 1879.
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Lieu de travail

Biographie

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Famille et formation

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Pierre Jean Van der Ouderaa est né à Anvers le . Il est le dixième des douze enfants d'Andreas Van der Ouderaa, boulanger d'origine néerlandaise, et de Laurentia van de Bergh[1]. Après des études primaires médiocres, il s'inscrit, en 1856, à l'âge de quinze ans à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers et étudie successivement auprès de Jacob Jacobs, Jozef Van Lerius et Nicaise de Keyser[2],[3],[1]. En 1861, l'Académie d'Anvers lui décerne plusieurs premiers prix : excellence, dessin d'après nature, expression, anatomie du squelette et anatomie des muscles[4].

Voyages d'études

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En quête d'exotisme, il accompagne Albert Cogels (1842-1884) lors d'un voyage qui mène les deux artistes à Alger, Tunis, Oran et en Espagne en 1865[1]. La même année, il reçoit le second prix en peinture au prix de Rome belge pour sa toile Les cadavres des Saints Pierre et Paul déposés par les chrétiens dans les catacombes[2]. Il reçoit une bourse de voyage pour trois ans, financée par le gouvernement belge, afin de parfaire son art. En , il part pour l'Italie, où il demeure durant dix-huit mois, il y étudie les peintures de Raphaël et l'anatomie[1]. Il réalise à cette époque le portrait de Jules II, d'après Raphaël (1865). À son retour en Belgique, il épouse, en 1869, après avoir obtenu une dispense papale, sa cousine germaine Johanna Antonia Van der Ouderaa (1841-1926)[5], dont il a plusieurs enfants, notamment une fille Clotildis (1873) qui deviendra artiste peintre spécialisée dans les représentations florales[6].

Carrière

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De retour en Belgique en 1869, il se consacre à la peinture d'histoire. Il produit des « fantaisies romantiques » dans le style de Henri Leys et de Nicaise de Keyser, ainsi que les compositions historiques et dramatiques à grande échelle, grâce auxquelles il se fait connaître. Les œuvres de cette période comprennent Le Sermon de Tanchelin (1870), Philippe Van Artevelde (1875), La Distribution des Roses (1878)[5]. En 1886, Van der Ouderaa devient professeur à l'institut supérieur des beaux-arts d'Anvers[6]. Il a notamment comme élève Cesar Geerinck auquel il enseigne la peinture d'histoire[7].

En 1890, il peint le triptyque académique Exposition du corps de Jean Berchmans pour la Cathédrale Notre-Dame d'Anvers. Après un voyage en Palestine en 1893, en compagnie de l'historien de l'art Max Rooses et du peintre Karel Ooms, sa facture artistique évolue vers l'orientalisme qui s'exprime dans bon nombre de ses toiles dont les sujets deviennent presque exclusivement religieux[3][8]. Il s'est fait connaître à Londres, lors de l'exposition internationale de 1874, à Lyon au salon de 1884, et à Bordeaux lors de l'exposition internationale de 1895, villes où il est décoré d'une médaille[3],[6].

Dernières années

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En 1911, il effectue un nouveau voyage d'études à Assise, afin d'y marcher sur les traces de Saint François qui lui inspire une ultime œuvre[6]. À la suite d'un refroidissement contracté lors de l'évacuation de la ville d'Anvers en 1914, Pierre Jean Van der Ouderaa meurt à Anvers le , à l'âge de 73 ans[1].

Œuvres

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Sélection

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Parmi ses œuvres, figurent[9] :

Réception critique

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Dans sa notice nécrologique, Emiel Van Heurck estime que Van der Ouderaa « ne fut pas un grand artiste, mais un maître habile, consciencieux, un peintre honnête comme il fut, dans toute l'acceptation du mot, un honnête homme. Académicien et traditionaliste irréductible, il resta étranger et hostile aux grands courants rénovateurs de l'art moderne. Sa peinture [est] savante, correcte et froide. […] Il a commis la grande erreur d'abandonner la peinture historique profane pour s'adonner à un genre [la peinture religieuse] qui exige du génie[10]. »

Au salon de Gand de 1871, une critique est publiée dans l'L'Indépendance belge : « Des deux tableaux exposés par M. Van der Ouderaa, l'un est très supérieur à l'autre. Le meilleur n'est pas le plus grand qui représente Albert Durer dessinant dans une rue d'Anvers ; il a un certain cachet d'époque, mais comme peinture nous préférons beaucoup La Charité représentée par une jeune fille faisant l'aumône à une vieille femme, au sortir d'une église. Type, expression, dessin, couleur, tout est distingué dans ce joli tableau[11]. »

Galerie

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Honneurs

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Références

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  1. a b c d et e van Heurck 1919, p. 34.
  2. a et b Académie royale, Annuaire, vol. 60, Bruxelles, F.Hayez, , 606 p. (lire en ligne), p. 151-152.
  3. a b et c Alain Jacobs, « Pierre Van der Ouderaa », sur peintres.kikirpa.be, (consulté le ).
  4. (nl) Rédaction, « Koninklycke Akademie », Het Handelsblad, no 105,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
  5. a et b van Heurck 1919, p. 35.
  6. a b c et d van Heurck 1919, p. 36.
  7. Th. van Haesendonck, Fêtes de la Presse - Exposition d'aquarelles, de pastels, de sépias, de gouaches et de dessins, Anvers, J.E. Buschman, , 48 p. (lire en ligne), p. 17.
  8. van Heurck 1919, p. 34-36.
  9. van Heurck 1919, p. 35-36.
  10. van Heurck 1919, p. 36-37.
  11. Rédaction, « Salon de Gand », L'Indépendance belge, no 303,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  12. Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 135,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  13. Moniteur, « Nominations », Moniteur belge, no 20,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • Émile van Heurck, « Notice nécrologique », Bulletin de l'Académie royale d'archéologie de Belgique, no 1,‎ , p. 34-37.

Liens externes

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