Pierre Rondot

général français

Pierre Rondot, né le 2 juin 1904 à Versailles (Yvelines) et mort le 6 avril 2000 (7e arrondissement de Lyon), est un général français, spécialiste du Proche-Orient. Il est l'un des précurseurs des études kurdes.

Pierre Rondot
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Biographie
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Pierre Louis Marie Antoine RondotVoir et modifier les données sur Wikidata
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Grade militaire
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Biographie modifier

Jeunesse et études modifier

Pierre Rondot est né le à Versailles et mort le à Lyon dans sa 97e année[2]. Il est le fils d'Augustin Georges Eugène Rondot, capitaine d'artillerie et officier d'ordonnance du général commandant le département de Seine-et-Oise au moment de la naissance de son fils, et de Jeanne Violaine Adèle Lesay[3].

Pierre Rondot entre à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1922. Il soutient, en 1946, une thèse de doctorat en droit droit sur « les Institutions politiques au Liban, des communautés traditionnelles à l’État moderne », publiée un an plus tard par les éditions Maisonneuve.

Pierre Rondot épouse Fanny Eliane Fradet le à Beyrouth[3]. Leur fils Philippe Rondot[4], également arabisant, devient général de division des renseignements français, mis sur le devant de la scène médiatique au cours de l'affaire Clearstream 2. Après le décès de son épouse, Pierre Rondot épouse en secondes noces Mathilde Alexandrine Chanavat à Lyon le [3].

Il est le père du général Philippe Rondot (1936-2017), conseiller en renseignements de plusieurs ministres de la Défense.

Parcours professionnel modifier

Il rejoint la Légion étrangère en 1926. Intégré en 1928 dans les services de renseignements du Haut-Commissariat de la France en Syrie et au Liban, il est nommé à Beyrouth[5].

Pierre Rondot faisait partie du « R1 » (le Service action de l'époque)[6], et a servi au Proche-Orient. Il a notamment participé à la création des services de renseignement syriens et libanais pendant le mandat français..[Information douteuse][7].

À Hassaké, en , il assiste, consterné, à l’arrivée des réfugiés assyro-chaldéens rescapés des massacres en Irak. Il écrira de nombreuses études sur ces communautés, et sur les chrétiens d’Orient en général[5].

Il est observateur de l’ONU en Palestine en 1949 et Directeur de l’administration centrale de l’armée tunisienne jusqu’à l’indépendance de ce pays en 1956. Le sociologue du Monde Arabe, Robert Montagne - alors directeur de l’Institut d’Études Arabes de Damas, et ensuite directeur du Centre des hautes études sur l'Afrique et l'Asie modernes (CHEAM), lui propose de faire partie de son équipe de recherche sur le monde arabe. Pierre Rondot lui succédera à la direction du CHEAM en 1955 qu’il dirige jusqu’en 1967[5].

À partir de cette époque, Pierre Rondot enseigne dans divers Institut d'études politiques (Institut d'études politiques de Paris[8], IEP de Lyon et de Grenoble). Il conclut en sa carrière militaire avec le grade de général de brigade. Il est Commandeur de la Légion d’Honneur, officier de l’Ordre du Cèdre, et Croix de Guerre. Il décède à Lyon, le [5].

Un ami des Kurdes modifier

Dès les débuts de sa mission à Beyrouth, il se met à étudier de manière approfondie le pays où il se trouve. C'est à cette époque qu’il fait la connaissance des princes Celadet et de Kamuran Bedir Khan. Il apprend le kurde, appuie le mouvement littéraire et culturel kurde de l’« École de Damas » et collabore à la revue Hawar (1932-1943)[5].

Tout comme le diplomate et linguiste Roger Lescot et le père Thomas Bois, Pierre Rondot compte parmi les premiers « amis français » des Kurdes. Comme eux, il ne s'est pas limité à chercher à instrumentaliser la cause kurde dans un sens politique, mais s'est aussi consacré à des études et des recherches ethnologiques et sociologiques sur le peuple kurde[9].

Publications et travaux modifier

Pierre Rondot publie de nombreux ouvrages savants et des dizaines d’études et d’articles qu’il fait paraître dans divers journaux et revues (Le Monde Diplomatique, La Croix, Réforme, Défense nationale, France-Pays arabes, etc.) qui s’imposent rapidement comme référence pour comprendre les Kurdes, le monde arabe, les chrétiens d’Orient et les Arméniens[9],[5]. On peut notamment citer :

  • « Quelques problèmes politiques du Proche Orient », Becid Basimevi, Istanbul, 1944, 32 p.
  • « Les Tribus montagnardes de l'Asie antérieure », Bulletin d' ethnologie orientale de l'Institut français de Damas, VI, 1937, p. 1-50.
  • « Les Kurdes de Syrie », La France méditerranéenne et africaine, II/2, Sirey, Paris, 1939, p. 81-126.
  • « Les Kurdes », Bibliothèque du Centre CHEAM de l'université de Paris, 1937, 45 p. [non publié]
  • « Les chrétiens d’Orient », Cahiers d’Afrique et d’Asie, IV, Peyronnet, 1955
  • L’Islam et les Musulmans d’aujourd’hui, Éditions de l’Orante, 1958
  • Destin du Proche-Orient, Les éditions du Centurion, 1959
  • « La nation kurde en face des mouvements arabes », Orient, no 7, 1958.

Notes et références modifier

  1. « https://francearchives.fr/fr/file/ad46ac22be9df6a4d1dae40326de46d8a5cbd19d/FRSHD_PUB_00000355.pdf »
  2. « Pierre Rondot », sur bibliomonde.com via Wikiwix (consulté le ).
  3. a b et c Registre des naissances de la ville de Versailles pour l'année 1904, archives départementales des Yvelines, consultable en ligne, consulté le 31 décembre 2017.
  4. La Croix, « Le général Pierre Rondot est décédé », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. a b c d e et f Joyce Blau, « Pierre Rondot », Études kurdes, no 2,‎ , p. 101-102 (ISSN 1626-7745, lire en ligne).
  6. Siramy, Pierre., 25 ans dans les services secrets, Flammarion, (ISBN 978-2-08-123261-7 et 2-08-123261-8, OCLC 587016058, lire en ligne)
  7. Nicolas Beau et Olivier Toscer, L'histoire secrète du compte japonais de Jacques Chirac, Les Arènes, , 250 p. (ISBN 978-2352040552)
  8. Marie Scot, Sciences Po, le roman vrai, Sciences Po, les presses, (ISBN 978-2-7246-3915-5)
  9. a et b Gérard Chaliand, Abdul Rahman Ghassemlou et al., Les Kurdes et le Kurdistan : la question nationale kurde au Proche-Orient, Paris, François Maspero, coll. « Petite collection Maspero », , 369 p. (ISBN 2-7071-1215-1), p. 309-310.