Pierre de Savoie (archevêque de Lyon)

archevêque de Lyon
Pierre de Savoie
Fonctions
Archevêque de Lyon
-
Archevêque catholique
Archidiocèse de Lyon
à partir du
Biographie
Naissance
Lieu inconnuVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Famille
Père
Fratrie
Philippe Ier de Savoie-Achaïe
Guillaume de Savoie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Pierre de Savoie, mort en , est un prélat savoyard du XIVe siècle issu de la maison de Savoie. Archevêque de Lyon, primat des Gaules, il est surnommé Pierre III.

Biographie modifier

Origines modifier

La date de naissance de Pierre de Savoie n'est pas connue. Il est le fils de Thomas III de Piémont et de Guyonne de Bourgogne-Comté[1],[2]. Sa date de naissance n'est pas connue. Il est toutefois mentionné, avec ses frères, dans le testament de son père, le ("Philippum de Sabaudia filium meum primogenitum [...] aliis filiis meis Petro, Thomæ, Amedeo et Guillermo fratribus suis"), ainsi que dans une charte du ("Philippi Petri Thome Amedei et Guillelmi")[2].

Début de carrière religieuse modifier

Il est doyen de Salisbury (Angleterre) et chanoine de Lyon[1],[2].

Adolphe Vachet (1897) indiquait qu'il est reçu chanoine-comte de Lyon en 1296[3]. Le site Internet de généalogie Foundation for Medieval Genealogy donne l'année 1304[2].

Archevêque de Lyon modifier

En , il est nommé archevêque de Lyon et primat des Gaules[4] et le reste jusqu'en 1332. Il succède à Louis de Villars.

Troubles politiques durant son séjour lyonnais modifier

Contrairement à son prédécesseur, Pierre de Savoie n'accepte pas la mainmise progressive du royaume de France sur Lyon[5]. Il incite donc les habitants à la révolte[6], les incite à fortifier la ville[7], met de côté le désaccord historique entre l'archevêché et le chapitre cathédral[8], conteste la présence du gardiateur imposé par Philippe le Bel, ce qui fournit un prétexte à ce dernier pour envoyer son fils Louis, roi de Navarre, et son frère Charles de Valois conduire une armée qui assiège Lyon en 1310.

La guerre est terminée par l'intervention de l'oncle de l'archevêque, Amédée V de Savoie, qui se range à contrecœur du côté du roi pour ne pas en être la prochaine victime[9]. Un traité est signé le . L'archevêque Pierre perd la justice de Lyon au profit de la justice royale et doit consentir au rattachement de Lyon au royaume de France[10]. Un traité définitif avec le nouveau roi Philippe V le Long du transporte à l'archevêque la juridiction de la ville. L'archevêque a la seigneurie de Lyon et le roi la souveraineté. Les habitants de Lyon reçoivent plusieurs droits et franchises dans la charte sapaudine du 21 juin 1320, comme le droit d'élire leurs représentants, de conserver leurs archives et d'établir des taxes pour le service de la ville.

En contrepartie, le roi refuse les demandes d'indemnisation de l'archevêque pour les déprédations commises par ses troupes durant le siège, ainsi que pour les mauvais traitements infligés aux habitants de Lyon et plus particulièrement aux clercs. Celles-ci font l'objet de deux mémoires rédigés, l'un par des clercs lyonnais entre l'ouverture du concile de Vienne le et le traité du , nommé Grauamina, l'autre par le procureur du bailli de Mâcon, entre ce traité et la fin de l'année 1312, et nommé Avisamenta[11]. Le premier cherche à démontrer que les déprédations royales ont été colossales, en les estimant à 150 000 livres tournois ; le second les minimise au contraire, ramenant leur coût à 10 000 livres tournois seulement. De cette somme, le trésor royal ne donnera en fait que 2 000 livres tournois, auxquelles le roi ajoutera, par « munificence royale » (de sua regalis munificentia) 500 autres livres[12]. Ces compensations sont versées à l'archevêque le [12].

Autres faits notables modifier

Pendant son gouvernement, l'abbaye de Chazaux de l'ordre de Sainte Claire est fondée à Firminy. En 1316, il voit l'élection et le couronnement du pape Jean XXII dans sa ville.

Notes et références modifier

  1. a et b Samuel Guichenon, Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie ou Histoire généalogique de la Royale Maison de Savoie justifiée par titres, fondations de monastères, manuscrits, anciens monuments, histoires, et autres preuves authentiques, vol. 1, chez Jean-Michel Briolo, , 439 p. (lire en ligne), p. 313-314.
  2. a b c et d (en) Charles Cawley, « Pierre de Savoie », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ).
  3. Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 287.
  4. Antoine Péricaud, Note et documents pour servir à l'histoire de Lyon depuis l'origine jusqu'à l'année 1349, Lyon, Pélagaud, Lesne & Crozet, , 339 p. (OCLC 457438525, lire en ligne), p. 59.
  5. Calendrier historique de la ville de Lyon pour l'an de grâce 1723, Lyon, A. Laurens, , 66 p., « Abrégé de l'histoire de Lyon », p. 157-161 :

    « Pierre de Savoye, qui étoit d'un naturel bouillant, & jaloux de son autorité, apuyé de son Oncle, qui étoit fort considéré du Roi, commença de vexer les Habitants, ensuite de menacer, de troubler & de vouloir empêcher les Officiers du Roi d'executer les ordres qu'ils avoient. »

  6. M. Peyraud, « La Savoie aux portes de Lyon au Moyen Âge (XIIe au XIVe siècle) », sur umas.pagesperso-orange.fr, Savoyards du monde, (consulté le ).
  7. Jean de Sismondi 1836, Chapitre XXIII, « Dernières années et mort ed Philippe-le-Bel. — 1310-1314 », p. 443.
  8. « Pierre de Savoie †1332 », sur museedudiocesedelyon.com, Musée du Diocèse de Lyon (consulté le ).
  9. Gerbaix de Sonnaz & Sangiuliani di Gualdana 1902, p. 52.
  10. Bruno Galland, « La « réunion » de Lyon à la France, quarante années pour un rattachement pacifique », dans Se donner à la France ? : Les rattachements pacifiques de territoires à la France (XIVe – XIXe siècle), Publications de l’École nationale des chartes, coll. « Études et rencontres », (ISBN 978-2-35723-111-5, DOI 10.4000/books.enc.318, lire en ligne), p. 9–29
  11. Alexis Charansonnet 2012, § 1, « Les documents du Trésor des chartes comme sources pour l’étude des négociations entre le roi et l'archevêque de Lyon », p. 443.
  12. a et b Alexis Charansonnet 2012, § 2, « “Enquêtes” sur Lyon ? Des objets textuels mal identifiés », p. 443.

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Franck Thénard-Duvivier, Images sculptées au seuil des cathédrales. Les portails de Rouen, Lyon et Avignon (XIIIe – XIVe siècle), Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, , 348 p. (ISBN 978-2-87775-523-8, lire en ligne), p. 88-90
  • [Alexis Charansonnet 2012] Alexis Charansonnet, « Les tractations du roi, du pape et de l'archevêque concernant le rattachement de Lyon à la France (1311–1312) », Francia. Forschungen zur westeuropäischen Geschichte, no 39,‎ , p. 439-471 (ISSN 0937-7743, lire en ligne, consulté le ) ;
  • [Gerbaix de Sonnaz & Sangiuliani di Gualdana 1902] Carlo Alberto Gerbaix de Sonnaz et Antonio Cavagna Sangiuliani di Gualdana, Un incident peu connu de l'histoire de Savoie au commencement du XIVe siècle : le comte Amé V de Savoie & les Savoyards à l'expédition de l'empereur Henri VII de Luxembourg en Italie et à Rome, 1308-1313, Thonon-les-Bains, A. Dubouloz, , 222 p. (ISBN 978-1-103-89277-8, lire en ligne) ;
  • [Jean de Sismondi 1836] Jean de Sismondi, Histoire des Français, vol. 6, Bruxelles, H. Dumont, , 551 p. (lire en ligne), p. 163-165 ;

Articles connexes modifier

Liens externes modifier