Pisy

commune française du département de l'Yonne

Pisy
Pisy
Le château.
Blason de Pisy
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Avallon
Intercommunalité Communauté de communes du Serein
Maire
Mandat
Guy Gueniffey
2020-2026
Code postal 89420
Code commune 89300
Démographie
Population
municipale
81 hab. (2021 en augmentation de 24,62 % par rapport à 2015)
Densité 6,7 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 33′ 22″ nord, 4° 08′ 33″ est
Altitude Min. 227 m
Max. 391 m
Superficie 12,08 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Avallon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Chablis
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Pisy

Pisy est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.

Géographie modifier

Situé à 376 mètres, Pisy est le plus haut village du canton de Guillon et la vue porte très loin du côté du Sud sur la Terre-Plaine, puisque le village est situé à l'extrême-sud du plateau du Tonnerrois. Au Nord, par contre, le sol est ondulé et ne permet pas un aussi vaste panorama.

« En avant du village, du côté Sud, s'élève isolément le château-fort de Pizy, qui domine le versant d'une profonde dépression de terrain qui s'abaisse graduellement jusqu'au niveau du Serein entre Guillon et Montréal[1] ».

Le territoire de Pisy (ou Pizy dans les livres datant de 1870) est arrosé par de nombreuses fontaines : citons entre autres celle de la Côte-des Longmards (cette fontaine ne semble pas se trouver sur la commune de Pisy, erreur de Victor Petit ?).

Géologie modifier

«  Le village de Pisy est bâti sur le calcaire à entroques. Dans la partie inférieure, c'est une roche dure, résistante, à grains serrés,d'un gris noirâtre avec taches bleues ; on y rencontre quelques empreintes de bivalves, quelques débris de pentacrinites reconnaissables à leur texture brillante et lamelleuse. Au-dessus de cette assise, le calcaire à entroques est moins résistant ; il forme des bancs moins épais, et sa couleur devient plus rougeâtre. Un peu plus haut, vers le moulin, se montrent les calcaires inférieurs de la grande-oolite, représentés, comme dans toute la contrée, par des calcaires blancs, jaunâtres, argileux, à Pholadomya vezelayi »[1].

Pisy est à moins d'un kilomètre de la ligne séparant l'Yonne de la Côte-d'Or.

Communes limitrophes modifier

Climat modifier

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 879 mm, avec 11,6 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « St André », sur la commune de Saint-André-en-Terre-Plaine à 10 km à vol d'oiseau[4], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 849,9 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 41,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme modifier

Typologie modifier

Pisy est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Avallon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 74 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].

Occupation des sols modifier

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (69,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (36 %), prairies (31,8 %), forêts (23,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (7,5 %), zones agricoles hétérogènes (1,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire modifier

Pisy est cité au VIIe siècle sous le nom Piciacum. En 621, l'évêque d'Auxerre saint Didier en aurait fait don à son chapitre[15].

La première mention des sires de Pizy remonte à 1189 : elle concerne Jean d'Arcis. Celui-ci, avant son départ en croisade, octroya une charte à l'abbaye des Escharlis. En 1235, Guy d'Arcis, seigneur de Pisy, y fit bâtir une maison forte avec l'aval de son suzerain Anséric de Montréal. Cette famille étendit considérablement son domaine avec les villages de Vault-de-Lugny, Pontaubert, Lucy-sur-Cure.

Des familles diverses se succédèrent à Pisy : les Grancey, les Surienne. Rappelons François de Surienne dit L'Aragonais, au surnom évocateur de Polyorcète (le preneur de ville).

On dit que « les seigneurs d'Époisses, de Pizy, de Montelon, de Thizy, de Montréal et de Montjalin, pouvaient correspondre entre eux durant la nuit à l'aide de feux, et durant le jour par la fumée. Ces différentes forteresses sont, en effet, placées de manière à échanger des signaux pouvant ainsi parvenir aux grands châteaux de Semur-en-Auxois et d'Avallon, desquels elles dépendaient[1]. »

Économie modifier

Politique et administration modifier

Liste des maires depuis la Libération
Période Identité Étiquette Qualité
1929 mai 1953 Lucien Jeannin    
mai 1953 mars 1971 Fernand Gueniffey    
mars 1971 1988 Jean-Paul Barault DVG  
1988 mars 2008 Bernard Jeannin    
mars 2008 en cours Guy Gueniffey[16]    

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].

En 2021, la commune comptait 81 habitants[Note 4], en augmentation de 24,62 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
407386397357403384390389405
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
386376360335331295299283260
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
239239237216200188190172166
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
1511301051079080686663
2017 2021 - - - - - - -
7681-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[19] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments modifier

Le château fort est l'un des édifices les plus importants de la région après la forteresse de Semur-en-Auxois. Les différents corps de logis donnent une idée assez exacte de ce que fut une maison-forte au Moyen Âge : la grande façade de l'est et ses contreforts, la courtine au sud qui ferme la cour, les tourelles d'escaliers, la chapelle (milieu du XIIIe siècle), fenêtres à croisillons, meurtrières du chemin de ronde. La muraille crénelée au midi était bordée et défendue par un fossé rempli d'eau. La vaste cour, délimitée par les trois bâtiments placés en retour d'équerre, permettait de réunir les vassaux retrayants.

On accédait aux étages par des escaliers en pierre logés dans les tourelles. Au premier étage les habitations du seigneur, de sa famille et de sa suite. De grandes cheminées de pierre distribuaient une maigre chaleur. Au troisième étage se trouvait le chemin de ronde, construit sur l'épaisseur même des murs.

Au rez-de-chaussée les salles étaient destinées aux vassaux retrayants et à la garnison : les provisions étaient entassées dans les caves.

La chapelle du château par ses dimensions nous laisse entrevoir l'importance du nombre de gens vivant dans l'enceinte de la fortification.

Les guerres du XVe anéantirent le château et Eudes de Ragny le fit presque entièrement reconstruire en 1480 : de cette époque, datent les armoiries de la Chambre Rouge. Au moment de la Ligue, ce site fut très convoité par les deux partis en présence.

Pisy appartint aux XVIIe et XVIIIe siècles aux Brulart de Genlis, aux d'Harcourt, et aux Estiennot.

La maison est aujourd'hui une propriété privée. Depuis 1944 elle est inscrite aux monuments historiques (inscription par arrêté du ). Elle a servi de cadre à plusieurs films historiques (voir ci-dessous)

L'église paroissiale Saint-Germain a connu différentes époques de construction. Le chœur et la croisée (sous le clocher) remontent au XIIe siècle. Les deux chapelles de part et d'autre du clocher ont été reconstruites au XVe siècle tandis que la nef l'a vraisemblablement été à la fin du XVIIe siècle, comme le montre le décor sobre de la façade. L'abside est en cul-de-four et couverte en lave. L'église possède également deux portes sculptées des XVe siècle-XVIe siècle.

Personnalités liées à la commune modifier

  • Les d’Arcy, premiers seigneurs de Pisy. Leurs descendants habitent désormais en Suisse.
  • Pierre Saint-Paul, peintre plutôt abstrait, il achète le château de Pisy en 1980 pour le revendre en 2000. Il habite depuis dans une maison du village et continue à peindre.

Pisy et le cinéma modifier

Pisy a accueilli le tournage de :

Pour approfondir modifier

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Sources archivistiques modifier

Les Archives nationales de France conservent sous la cote MC/ET/CXVII/1073 des documents concernant les anciennes seigneuries de Bourgogne (documents du XIVe siècle) sur Island (autrefois Island-le-Saulsois), Pisy (autrefois Pizy), Champ-Gachot, et autres lieux dans l’arrondissement de l’actuel Avallon (Yonne) : titres de propriété, vente des seigneuries, reconnaissance des droits de justice de la seigneurie d’Island-le-Saulsois, bail à cheptel, à moitié de bétail et d’abeilles, etc.

Bibliographie modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes modifier

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références modifier

  1. a b et c Victor Petit : Description des villes et campagnes du département de l'Yonne, Voillot, Avallon, 2001
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Pisy et Saint-André-en-Terre-Plaine », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « St André », sur la commune de Saint-André-en-Terre-Plaine - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « St André », sur la commune de Saint-André-en-Terre-Plaine - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Avallon », sur insee.fr (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Le Guide des châteaux de France : YONNE, Paris/1986, Hermé, , 138 p. (ISBN 978-2-86665-028-5 et 2-86665-028-X).
  16. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 27 décembre 2013.
  17. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  18. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  19. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.