Place du Palais-Royal
La place du Palais-Royal est une place située dans le 1er arrondissement de Paris.
1er arrt Place du Palais-Royal
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Situation | |||
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Arrondissement | 1er | ||
Quartier | Palais-Royal | ||
Début | 168, rue de Rivoli | ||
Fin | 155, rue Saint-Honoré | ||
Historique | |||
Création | 1648 | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 6923 | ||
DGI | 7010 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 1er arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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Situation et accès
modifierAvec la place André-Malraux et la place Colette, c'est une des trois places qui bordent les jardins du Palais-Royal et la Comédie-Française. Elle est délimitée au nord par la rue Saint-Honoré et le Palais-Royal ; au sud par la rue de Rivoli et le palais du Louvre.
Origine du nom
modifierCette place doit son nom à sa situation, devant le Palais-Royal.
Historique
modifierLa place est créée devant le Palais-Royal après la démolition de l'hôtel de Sillery en 1648[1]. Elle était délimitée à l'est par la rue Froidmanteau et à l'ouest par la rue Saint-Thomas-du-Louvre[2].
En 1713, Philippe d'Orléans décide de faire construire le château d'eau du Palais-Royal face à l'entrée du Palais-Royal. Le dessin du monument est confié à Robert de Cotte. L'opération étant financée par l'administration des Bâtiments du Roi, ses plans sont approuvés le 7 mai 1714, par Louis-Antoine de Pardaillan de Gondrin, son directeur. Les travaux sont achevés en 1719[3].
En 1769, il est décidé d'agrandir la place vers l'ouest par la démolition d'immeubles jouxtant l'hôpital des Quinze-Vingts. Les deux angles avec la rue Saint-Honoré doivent former un pan coupé. Il est prévu que les immeubles reconstruits soient édifiés en pierre de taille et non en moellons ou en meulière. Ces constructions sont terminées en 1776[1]. Il est également prévu de détruire le château d'eau[1], mais ce projet n'est pas réalisé. En 1779, des lettres-patentes ordonnent le percement de la rue de Chartres-Saint-Honoré entre la place du Palais-Royal et la place du Carrousel, à l'emplacement de l'hôpital des Quinze-Vingt transféré à son emplacement actuel[4].
Le 24 février 1848, lors des événements insurrectionnels, la voie fut le théâtre d'affrontement entre les insurgés et la troupe. Le château d'eau est alors détruit par un incendie.
La place prend sa configuration actuelle lors du prolongement de la rue de Rivoli et la construction de la galerie nord du Louvre. Le 23 décembre 1852, un décret déclare en effet d'utilité publique la construction de maisons uniformes avec arcades sur les deux côtés de la place[5]. La destruction des immeubles de la place est déclarée d'utilité publique l'année suivante[6],[7],[8]. Dans les années 1870-1880, sont érigés à l'ouest l'hôtel du Louvre et à l'est les Grands Magasins du Louvre (Louvre des antiquaires depuis 1978).
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Incendie du château d'eau en 1848 (Carnavalet).
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La place après son réaménagement.
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Les Grands Magasins du Louvre vers 1890.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoires
modifier- Au sud de la place, se trouvait le château d'eau du Palais-Royal, construit entre 1714 et 1719 par Robert de Cotte. Il a été détruit le 24 février 1848 par un incendie provoqué par les émeutiers de la révolution française de 1848.
- À l'angle de la rue de Valois et de la rue Saint-Honoré se situait la salle de théâtre du Petit Cardinal, où Molière jouant Argan, dans Le Malade imaginaire, fut pris d'un malaise mortel le .
- Le Louvre des antiquaires est un centre commercial spécialisé unique en son genre, regroupant dans son vaste bâtiment de style haussmannien des commerces d'antiquités, dans le quartier du Palais-Royal du 1er arrondissement de Paris. Ce centre commercial a été inauguré en octobre 1978 à l'emplacement des anciens Grands Magasins du Louvre. C'est-ici que se trouvait le Café militaire ou Café élevé, en 1762, au rez-de-chaussée d'un immeuble de la rue Saint-Honoré ; le Café militaire était réservé aux officiers. Son décor est l'une des premières commandes parisiennes de Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806). En janvier 1811, les architectes Percier et Fontaine commencent la construction d'une vaste chapelle Saint-Napoléon, construction abandonnée après la campagne de Russie[réf. nécessaire].
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Le Louvre des antiquaires avant les travaux lancés en 2020.
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Entrée du Conseil d'État, place du Palais-Royal.
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La place vue en direction de la rue de Rivoli. Sur la droite, le grand hôtel du Louvre.
Dans son roman Quatrevingt-treize (1874), Victor Hugo évoque la place sous la Révolution : « Sur la place du Palais-Royal, l’inscription de la fontaine : Quantos effundit in usus ! était cachée par deux grandes toiles peintes à la détrempe, représentant l’une, Cahier de Gerville dénonçant à l’Assemblée nationale le signe de ralliement des « chiffonnistes » d’Arles ; l’autre, Louis XVI ramené de Varennes dans son carrosse royal, et sous ce carrosse une planche liée par des cordes portant à ses deux bouts deux grenadiers, la bayonnette au fusil »[9].
Une scène de la troisième saison de la série télévisée Baron noir (2020) est tournée sur la place.
Notes et références
modifier- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 519 [lire en ligne].
- Plan de Turgot.
- BNF 40274429.
- Félix et Louis Lazare,op. cit. , p. 127 [lire en ligne].
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 23 décembre 1852 », p. 269.
- Ibid., « Décret du 15-22 novembre 1853 », p. 277 [lire en ligne].
- Prolongement des arcades de la rue de Rivoli [le long du Louvre et des Tuileries], 1853, [lire en ligne].
- Réduction du projet d'ensemble de la rue de Rivoli avec arcades : déposé à l'enquête du 4e arrondissement, par M. Brouty Arch[itec]te ; gravé chez Erhard, 1853 [lire en ligne] et [lire en ligne].
- Victor Hugo, Quatrevingt-treize, 1874, Gallimard, Folio classique, édition d'Yves Gohin, 2002, p. 142-143.