Place du Souvenir
La place du Souvenir, anciennement appelée place des Martyrs, est une place de la ville de Cotonou, au Bénin, située dans le quartier Haie Vive. Elle occupe l'angle entre la rue 390 et la route de l'aéroport.
Place du Souvenir | |
La place du Souvenir (ancienne place des Martyrs) | |
Situation | |
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Coordonnées | 6° 21′ 15″ nord, 2° 24′ 17″ est |
Pays | Bénin |
Région | Littoral |
Ville | Cotonou |
Quartier(s) | Haie vive (Cotonou) |
Morphologie | |
Type | Place fermée |
Histoire | |
Création | 16 Janvier 1977 |
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Historique
modifier« L’opération Crevette »
modifierAu petit matin du dimanche un avion se pose à l'improviste sur l'aéroport de Cotonou. L'« opération Crevette » contre le président marxiste-léniniste Mathieu Kérékou a commencé. Quelques instants après, un groupe d’environ 80 mercenaires fortement armés, africains et européens, déchargent de mystérieuses caisses. Très vite, les premiers coups de canon et de mortier tonnent aux alentours de l’actuel site de Bénin Marina Hôtel, de l’aéroport international de Cotonou et du camp militaire Ghézo. D’une voix grave depuis la Radio Bénin, le lieutenant-colonel Mathieu Kérékou, appelle le peuple béninois à défendre la patrie par les moyens à sa disposition en ces termes[1],[2] :
« Ainsi donc, un groupe de mercenaires à la solde de l’impérialisme international aux abois, a déclenché depuis ce matin à l’aube une agression armée contre le peuple béninois héroïque et sa révolution démocratique et populaire en attaquant la ville de Cotonou.(…) En conséquence, chaque militante et militant de la Révolution béninoise où qu’il se trouve, doit se considérer et se comporter comme un soldat au front, engagé dans un combat sacré pour sauver la patrie en danger »[1].
L’alerte générale est ainsi donnée dans tout Cotonou. Conscientes que de leur riposte dépendra l’avenir de la Révolution démocratique et populaire du pays, les populations de Cotonou et l’armée béninoise vont contenir les assaillants pendant trois heures de combats en utilisant machettes et gourdins contre des coups de canon. A 10h, les agresseurs décident d’entamer un repli stratégique vers l’aéroport et remontent rapidement dans l’avion aux hélices encore vrombissantes en direction de Franceville au Gabon[1].
Renforts nord-coréens
modifierGrâce notamment aux éléments nord-coréennes présents à Cotonou en vertu d’accords de coopération entre républiques socialistes, les premiers affrontements sérieux ont lieu sur le tarmac de l’aéroport, pendant que les mercenaires français se dirigent vers le centre de la ville de Cotonou[1], jusqu'aux abords du Palais présidentiel.
Bilan du côté des putschistes français
modifier- Une dizaine de mercenaires blessés et des morts ;
- Un mercenaire capturé vivant par les éléments des Forces armées populaires du Bénin. Il s’agit de Bah Alpha Oumarou ;
- Un arsenal de munitions et d’armes perfectionnées, des obus, etc.
- Des liasses de billets de banque abandonnées ;
- Une caisse donnant de précieux renseignements au régime de Kérékou sur l’identité des pays ayant soutenu ou commandité la tentative de putsch. Il s’agit notamment du Gabon de Omar Bongo, du Maroc du roi d’Hassan II, de la France et de son Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE)[1],[2].
Bilan du côté des soldats béninois et des civils
modifierSept personnes dont six militaires et un civil ont payé le prix de leur vie pour une victoire qui change le cours de l’histoire du Bénin. Il s’agit de[1],[2] :
- Thotho Paulin ;
- M’po Pascal ;
- Bambotché Abiodun ;
- Comlan Sylvain ;
- Lassissi Yessoufou ;
- Alassan Kassim ;
- Mathieu M. Tossou.
La place des martyrs
modifierLe nom la place des martyrs a été donné au monument en l’honneur des sept Béninois (six militaires et un civil) qui ont péri lors de l’agression mercenaire contre le Bénin, dirigée par le Français Bob Denard le [3].
La place du souvenir
modifierArchitecture et description
modifier- Réalisé avec l’appui de la république populaire démocratique de Corée et inaugurée le la place du souvenir est le symbole de la défense de la patrie par des hommes et femmes du Bénin partant au combat ;
- Trois personnes dont deux hommes et une femme tenant en main des armes et le drapeau du Bénin. Le nu, l’expression marquée des visages et le mouvement des statues des trois personnes réalisées en béton expriment bien le mélange du style antique à celui de la révolution ;
- Par-dessous du monument, passe un tunnel pour les véhicules où il est érigée une petite galerie où sont exposées des photos et les œuvres de certains artistes ;
- La place du souvenir est située à Cadjèhoun à Cotonou dans l’angle entre la rue 390 et la route de l’aéroport au nord-est du quartier de la Haie vive[4].
Notes et références
modifier- Matthieu Kairouz, « Ce jour-là : le 16 janvier 1977, Bob Denard lance l’« Opération crevette » contre Kérékou au Bénin », sur JeuneAfrique.com, (consulté le ).
- « 38 ans après le 16 janvier 1977:Gloire immortelle aux martyrs de l’agression contre le Bénin ! », sur www.lanationbenin.info (consulté le ).
- admin, « COMMÉMORATION DU 16 JANVIER 2017 : L’Armée béninoise se souvient de ses martyrsMinistère de la Défense Nationale du Bénin | Ministère de la Défense Nationale du Bénin » (consulté le )
- « La place du souvenir, un témoignage vivant du patriotisme » (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Bob Denard et Georges Fleury, Corsaire de la République, Robert Laffont, , 437 p. (ISBN 2-87645-215-4)