Polymnie

divinité de la mythologie grecque, muse de la rhétorique

Dans la mythologie grecque, Polymnie ou Polhymnie (en grec ancien Πολυμνία / Polymnía ou Πολύμνια / Polymnia) est la Muse de la Rhétorique, donc de l'éloquence. On lui prêtait la faculté d'inspirer les aèdes et auteurs des poèmes et des récits les plus admirables. Elle est couronnée de fleurs, quelquefois de perles et de pierreries, avec des guirlandes autour d'elle, et habillée de blanc. Sa main droite est en action comme pour haranguer. Elle tient de la main gauche tantôt un sceptre, tantôt un rouleau sur lequel est écrit le mot latin suadere (persuader). Elle est la fille de Mnémosyne et Zeus[1].

Polymnie
Mythologie grecque
PolymnieStatue romaine du IIe siècle, découverte à la villa de Cassius, près de Tivoli en 1774, Musée du Vatican.
Polymnie
Statue romaine du IIe siècle, découverte à la villa de Cassius, près de Tivoli en 1774, Musée du Vatican.
Caractéristiques
Fonction principale Patronne du Chant et de la Rhétorique, de l'éloquence
Résidence Mont Olympe
Lieu d'origine Grèce antique
Période d'origine Antiquité gréco-romaine
Groupe divin Muses
Compagnon(s) Apollon
Famille
Père Zeus
Mère Mnémosyne
Fratrie Calliope, Clio, Érato, Melpomène, Euterpe, Terpsichore, Thalie, Uranie
Symboles
Attribut(s) couronne de perles, de fleurs ou de pierreries, orgue, sceptre, rouleau sur lequel est écrit le mot latin suadere « persuader » ;
Couleur blanc

Évocations antiques

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Dans l’œuvre de Platon

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Dans Le Banquet, Platon fait entendre des voix différentes pour parler d'amour, et de beauté, qui sont affaires du Bien[2]. Dans ce dialogue, Éros est représenté différemment en fonction des personnages du dialogue. Dans le Phèdre[3], Éros est une divinité primordiale, « celui qui fait le plus de bien aux hommes, il inspire de l'audace, « est le plus ancien, le plus auguste, et le plus capable de rendre l’homme vertueux et heureux durant sa vie et après sa mort ». Pausanias fait la distinction entre deux amours et relations sexuelles. Comme il y a deux Aphrodite, l'Aphrodite céleste, plus âgée, née d'Ouranos, et l'Aphrodite née du mâle et de la femelle, Zeus et Dioné, plus jeune et appelée Aphrodite triviale ou populaire ; il y a deux Éros, un Éros populaire, « c’est l’amour qui règne parmi les gens du commun. Ils aiment sans choix, non moins les femmes que les jeunes gens, plutôt le corps que l’âme, ils n’aspirent qu’à la jouissance ; pourvu qu’ils y parviennent, peu leur importe par quels moyens » et un Éros fidèle, qui « ne recherche que les jeunes gens », qui n'aime que le sexe masculin, « naturellement plus fort et plus intelligent ». Suit un éloge de l'amour vertueux, fidèle, non attaché au corps. Faisant parler Éryximaque, Platon approuve la distinction des deux Éros faite par Pausanias et la complète : l'Éros ne réside pas seulement dans l'âme mais aussi dans la beauté, « dans les corps de tous les animaux, dans les productions de la terre, en un mot, dans tous les êtres ». L'Éros légitime et céleste est celui de la muse Uranie. « Mais pour celui de Polymnie, qui est l'Éros vulgaire, on ne doit le favoriser qu’avec une grande réserve, en sorte que l’agrément qu’il procure ne puisse jamais porter au dérèglement »[4].

Dans l’œuvre de Diodore de Sicile

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Dans Bibliothèque historique, rédigée en grec au Ier siècle av. J.-C., Diodore de Sicile évoque combien les grandes louanges de Polymnie donne de la distinction aux écrivains dont les œuvres ont conquis une renommée immortelle.

Évocations modernes

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Charles Meynier, Statue de Polymnie sur fond de paysage,
(musée de la Révolution française).

Dans l’œuvre de Dante

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Elle est nommément évoquée avec le groupe des muses au chant XXIII du Paradis de la Divine Comédie de Dante, où il est dit qu'elle et ses sœurs ont nourri de leur lait les récits modernes du passé.

Dans l’œuvre de Claudel

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Muse du Chant, Polymnie est utilisée dans la poésie, comme dans ce poème de Paul Claudel, dans la première des Cinq Grandes Odes[5] : « Et maintenant, Polymnie, ô toi qui te tiens au milieu de tes sœurs, enveloppée dans ton long voile comme une cantatrice, / Accoudée sur l'autel, accoudée sur le pupitre, / C'est assez attendu, maintenant tu peux attaquer le chant nouveau ! maintenant je puis entendre ta voix, ô mon unique ! »

Voir aussi

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Bibliographie

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Article connexe

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Lucien de Samosate 2015, p. 667.
  2. En grec ancien : ἀγαθοῦ.
  3. Brisson 2008, p. 1267-1268.
  4. Brisson 2008, p. 120.
  5. 1910, NRF, Gallimard.