Abbaye Saint-Pierre de Nantua

abbaye, puis prieuré

L'abbaye Saint-Pierre de Nantua est une ancienne abbaye clunisienne, fondée très probablement au VIIIe siècle, devenue prieuré au début du XIIe siècle, située sur la commune de Nantua, dans le département de l'Ain.

Abbaye Saint-Pierre
Prieuré de Nantua
Abbatiale restaurée.
Présentation
Type
Abbaye, Prieuré clunisien
Rattachement
Fondation
Vers le VIIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Logo monument historique Classé MH (1907, Eglise)
Logo monument historique Inscrit MH (2015, Clocher)
Localisation
Département
Commune
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En 1791, l'église Saint-Pierre devient paroissiale et elle prend le nom de l'ancienne église qui était placée sous le nom de Saint-Michel.

Géographie

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L'abbaye est installée dans la cluse de Nantua, dans la région historique du Bugey, entre Genève et Lyon.

Elle est implantée « au nord de [la] vallée, c'est-à-dire bien exposé au soleil du midi, à l'abri des vents du nord, et […] dernière paroisse à l'extrémité du diocèse de Lyon »[1].

Histoire

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Origines

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Les « origines du monastère de Nantua sont obscures », selon les mots de l'historien Jacques Dubois[1]. Selon une tradition, transmise par Samuel Guichenon (XVIIe siècle)[2], la fondation est attribuée à saint Amand de Maastricht[3]. Honoré Fisquet (1867) indique « Il n'est point douteux que, trompés par la similitude du nom, les religieux de Nantua n'aient confondu leur monastère avec celui de Nant, au diocèse de Vabres, véritablement fondé par saint Amand » (cf. Saint-Amand-les-Eaux )[4].

L'abbaye est attestée au milieu du VIIIe siècle[5]. Ainsi le plus ancien acte conservé correspond à un diplôme du roi des Francs, Pépin le Bref, daté du [2],[1] ((la) Diplomata (Pippinus Francorum), « XVII. Diploma Pippini regis pro monasterio Nantuacensi (anno 757) », « monasterii Nantoaci »), par lequel il concède l'immunité au monastère[5]. Le diplôme répond à une requête de l'abbé Syagrius (Siagrii abbatis).

La liste abbatiale, présentée notamment dans la Gallia christiana, reconnaît cependant deux abbés, Této et Pons, comme prédécesseurs de Syagrius, sans toutefois que l'on ne puisse avoir d'éléments sur leur vie[6],[7].

Le monastère semble placé « sous le vocable de la Sainte Vierge, de saint Pierre, de saint Michel et des apôtres »[4].

Abbaye royale

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En 819, elle figure, aux côtés de Saint-Claude et Savigny, dans la Notitia de servitio monasteriorum, qui répertorie les monastères qualifiés de royaux[5]. Elle est mentionnée sous les formes Nantuadenses monachi, en 829, et Nantoadense monasterium, en 878[8]. L'abbaye est placée, tout comme celle de Savigny, en 852, par Lothaire Ier, roi de Lotharingie, sous l'autorité du métropolitain de Lyon, Rémi[2],[5].

Elle accueille plusieurs années le corps de l'empereur d'Occident, Charles II le Chauve, qui décède en , lors de la traversée des Alpes, avant son transfert à Saint-Denis[1].

Au début de l'an mil, elle est placée sous la dépendance de Cluny[9].

En 1100, le pape Pascal II la réduit au rang de prieuré[9].

Prieuré

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Période contemporaine

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Lors de la période révolutionnaire, les bâtiments sont vendus[10]. Ils subissent des dégradations. En 1791, l'église priorale devient l'église paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Michel[10]. En 1793, l'église est pillée, tandis que le clocher et la tour sont détruis, comme pour l'ensemble des édifices religieux de la région[10].

En 1803, les toitures et les bâtiments conventuels sont dégradés en raison d'un incendie[10].

L'église Saint-Michel est classée au titre des monuments historiques en 1907.

Description et architecture

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Abbatiale, vue des falaises de la ville.

L'actuelle église paroissiale Saint-Michel correspond à l'ancienne priorale clunisienne Saint-Pierre[11]. Il s'agit d'un « édifice roman d'une grande sobriété architecturale, dont le vaisseau central est couvert de voûtes d’ogives. »[11]

Archéologies

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Le site de l’ancienne priorale fait l'objet de plusieurs campagnes de fouilles : 1992 ; 1994 ; 2005 ; 2006 et 2013[12].

Prieurs et abbés de Nantua

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Liste établie d'après la Gallia Christiana (t. 4)[6]. Reprise et commentée par Georges Debombourg (1858)[6].

Notes et références

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  1. a b c et d Dubois, 1971, p. 18.
  2. a b et c Reveyron, 2013, p. §2.
  3. RTA, 1991, p. 79-80.
  4. a et b Honoré Fisquet, La France pontificale (Gallia christiana). Métropole de Lyon et de Vienne. Lyon, Paris, E. Repos, , 800 p. (lire en ligne), p. 709-711.
  5. a b c et d Michel Rubellin, « Monastères et évêques dans le diocèse de Lyon aux IXe et Xe siècles », dans Michel Rubellin, Église et société chrétienne d'Agobard à Valdès, Lyon, Presses universitaires de Lyon, coll. « d’histoire et d’archéologie médiévales. 10 », , 552 p. (ISBN 978-2-72971-077-4, lire en ligne), p. 245-264.
  6. a b et c Gallia christiana, p. 216-217
  7. Debombourg, 1858, p. 34.
  8. RTA, 1991, p. 29.
  9. a et b Reveyron, 2013, p. §3.
  10. a b c et d Reveyron, 2013, p. §5.
  11. a et b Reveyron, 2013, p. §7.
  12. Reveyron, 2013, p. §6.

Voir aussi

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Bibliographie

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Ouvrages, articles généraux

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  • coll., Richesses touristiques et archéologiques du canton de Nantua : Nantua, Apremont, Brion, Charix, Geovreissiat, Lalleyriat, Le Poizat, Les Neyrolles, Maillat, Montréal-La Cluse, Port, Saint Martin du Fresne, Association Histoire, monuments, sites du Haut-Bugey, coll. « Richesses touristiques et archéologiques », , 336 p. (ISBN 978-2-90765-621-4), chap. 17, p. 243.

Ouvrages, articles spécialisés

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  • (la) Gallia christiana t.4 Province de Lyon (évêchés d'Autun, Langres, Chalon-sur-Saône, Mâcon), (lire en ligne), p. 215-217
  • Georges Debombourg, Histoire de l'abbaye et de la ville de Nantua, F. Dufour, , 398 p. (lire en ligne).
  • Jacques Dubois, « L'implantation monastique dans le Bugey au Moyen Âge », Journal des savants, no 1,‎ , p. 15-31 (lire en ligne).

Sources archéologiques

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  • Anne Baud, « Le prieuré clunisien de Nantua », Cluny, à la découverte des sites clunisiens. Dossiers d'archéologie, no 275,‎ , p. 64-65.
  • Nicolas Reveyron, « Le prieuré clunisien de Nantua : analyse morpho-spatiale et organisation de l'espace ecclésial », dans Nicolas Reveyron, Olivia Puel et Charlotte Gaillard (dir.), Architecture, décor et organisation de l'espace : les enjeux de l'archéologie médiévale. Mélanges d'art et d'archéologie du Moyen Âge offerts à Jean-François Reynaud, Lyon, Alpara, MOM Éditions, , 304 p. (ISBN 978-2-35668-192-8, lire en ligne), p. 203-213.

Fonds d'archives

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En 1793, pas moins de 10 000 documents ont été brûlés.

Articles connexes

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Liens externes

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