Quatre romances, op. 3 (Rimski-Korsakov)
Les Quatre romances, op.3, constituent un ensemble de mélodies de Nikolaï Rimski-Korsakov, composé en 1866.
Quatre romances | |
Genre | Mélodies |
---|---|
Musique | Nikolaï Rimski-Korsakov |
Texte | Poèmes de Heine,Nikolay Shcherbina (en),Lermontov etPouchkine |
Langue originale | Russe |
Effectif | soprano et piano |
Durée approximative | |
Dates de composition | 1866 |
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Présentation
modifier- Ель и пальма (« Le Pin et le palmier ») de Heinrich Heine[1], traduit par Mikhaïl Mikhaïlov, dédié à Alexandre Borodine.
Larghetto (= 72), à
en mi mineur ;
- Южная ночь (« Nuit du Sud ») de Nikolay Shcherbina (en), dédié à Mili Balakirev.
Allegro (= 72), à
en si mineur ;
- Ночевала тучка золотая (« Un nuage doré sommeillait ») de Mikhaïl Lermontov.
Andante (= 69), à quatre temps (noté
) en sol dièse mineur ;
- На холмах Грузии (« Sur les collines de Géorgie ») d'Alexandre Pouchkine, dédié à Sofia Belenitsina.
Moderato (= 80), à
en do dièse mineur.
Composition
modifierCes quatre mélodies sont composées par Nikolaï Rimski-Korsakov en 1866[2].
Analyse
modifierLa première mélodie est « un intéressant essai de déclamation mélodique et d'opposition entre un climat nordique et une évocation méridionale ; l'accompagnement est manifestement pensé en termes d'orchestre[2] ».
Le philosophe et musicologue Vladimir Jankélévitch identifie précisément, « pour la musique russe comme pour les musiciens français de la fin du XIXe siècle, l'attrait du Sud [comme] tropisme fondamental. Mais le Midi lui-même est en quelque sorte l'Orient des pauvres, le timide avant-goût, pour ceux qui ne peuvent aller bien loin, du soleil exotique et des ivresses australes : l'Orient, ce grand Est qui est un grand Sud, apparaît ainsi comme l'accomplissement du Midi ou comme l'extrême Midi de nos langueurs septentrionales ; au-delà de la lumière méridienne et plus loin que le proche Levant, il y a une contrée baroque, exubérante et monstrueuse, une terre des parfums qui est à l'Est de tout Est et qu'on pourrait appeler l'Orient absolu[3] ».
Si André Lischke trouve « un peu quelconque » la troisième mélodie « eu égard à la beauté et à la notoriété du texte poétique », la seconde mélodie est « une sorte de nocturne fiévreux[2] ».
Postérité
modifierLe premier poème, de Henri Heine, est également mis en musique par Liszt (Ein Fichtenbaum steht einsam, S 309[4]) et Maurice Delage (Quatre poèmes hindous).
Les mélodies de Liszt et de Rimski-Korsakov évoquent « plutôt le songe nostalgique du sapin, et non celui du palmier — mais en fait les deux langueurs symétriques se font écho l'une à l'autre[5] », suggère Vladimir Jankélévitch : « Peut-être le palmier fut-il jadis sapin dans les forêts du Nord, peut-être le sapin fut-il jadis palmier dans la lumière… Ainsi éprouvent-ils l'un et l'autre la nostalgie d'un ailleurs[5] ».
Références
modifier- « Ein Fichtenbaum steht einsam », poème no 33 du Lyrisches Intermezzo, traduit par Gérard de Nerval.
- Lischke 1994, p. 550.
- Jankélévitch 1974, p. 84-85.
- Jankélévitch 1953, p. 85.
- Jankélévitch 1974, p. 342.
Bibliographie
modifier : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Vladimir Jankélévitch, La Musique et les heures : De l'aube à midi, Paris, Seuil, coll. « Points » (no 952), (1re éd. 1953), 294 p. (ISBN 2-02-010188-2 et 978-2-7578-9907-6), p. 71-212.
- Vladimir Jankélévitch, L'irréversible et la nostalgie, Paris, Flammarion, coll. « Champs essais » (no 123), (1re éd. 1974), 392 p. (ISBN 978-2-0812-5244-8, ISSN 0768-1011).
- André Lischke, Brigitte François-Sappey et Gilles Cantagrel (dirs.), Guide de la mélodie et du lied, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 916 p. (ISBN 2-213-59210-1, OCLC 417117290, BNF 35723610), « Nikolaï Rimski-Korsakov », p. 548–557.
Liens externes
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- Ressources relatives à la musique :