Réseau radio du futur
Le réseau radio du futur (RRF) est un projet de réseau de télécommunications numérique ayant vocation à remplacer les réseaux de télécommunications utilisés par les services publics français (police, gendarmerie, pompiers, SAMU, administration pénitentiaire, douanes, OIV,...) à partir de 2024.
Il est conçu, développé et exploité par un établissement public dénommé ACMOSS (agence des communications mobiles opérationnelles de sécurité et de secours). Cette agence a été créée par le décret n° 2023-225 du 30 mars 2023.
Contexte
modifierLes services de sécurité et de secours français utilisent chacun des réseaux propres, non parfaitement interopérables (bien qu’en pratique connectés au sein de l’Infrastructure Nationale Partageable des Transmissions).
La police utilise ACROPOL, la gendarmerie RUBIS et CORAIL NG, les pompiers Antares (réseau), etc. Ils reposent la plupart sur la norme TETRAPOL et ont été développés par Airbus Defence and Space (Matra-Communications à l'origine). Cette technologie date des années 90 et serait désormais obsolète. D'après une étude du Sénat datant de 2022, le système est déjà saturé en région parisienne, et serait très difficile à maintenir au-delà de 2025[1].
Le projet de rénovation technique est lancé en 2016, et annoncé dès 2017. Le budget total du ministère de l'Intérieur pour ce projet est de 700 millions d'euros[1], mais pourrait coûter jusqu'à 2 milliards d'euros dans son ensemble[2]. Le projet s'inscrit dans le cadre de la loi d’orientation et de programmation du Ministère de l’Intérieur (Lopmi) 2022-2027[3].
Il doit être déployé dès 2024 (avant les Jeux Olympiques[4]), après une période d'essai de 19 mois[5].
Fonctionnement
modifierLe réseau radio du futur sera utilisé par les différents services de secours. Il s'agira d'un réseau hybride, qui utilisera principalement la 4G, puis la 5G, mais disposant également de capacités en radio sur la bande de fréquence 700 MHz[1]. Contrairement aux systèmes précédents, il permettra la géolocalisation en direct, d'envoyer des électrocardiogrammes, ou encore de passer des appels vidéos[5]. Il sera utilisé sur des téléphones portables dotés d'une carte SIM permettant la connexion au réseau RRF[1].
Il utilisera les infrastructures commerciales des réseaux d'Orange et de Bouygues Telecom[4], et bénéficiera d'un accès en itinérance (S8HR) avec les autres opérateurs nationaux, puis internationaux. Par ailleurs, dans un second temps, il utilisera les infrastructures de certains réseaux privés en itinérance (S8HR) ou en partage d'accès radio (RAN sharing en MOCN). Le système en lui-même sera principalement réalisé par un consortium d'Airbus et de Capgemini[6], et le système d'information sera réalisé par Atos[7].
Notes et références
modifier- « projet de loi d'orientation et de programmation du ministère de l'intérieur (étude d'impact) », sur Sénat (consulté le ).
- « Un réseau radio du futur piloté par Orange Business Services » (consulté le )
- « Coup d’envoi au Réseau radio du futur », sur Le Figaro, (consulté le ).
- Raphaële Karayan, « Coup d'envoi pour le "réseau radio du futur", opérationnel en 2024 », L'Usine digitale, (lire en ligne , consulté le ).
- « Lancement du projet "Réseau Radio du Futur" (RRF), le réseau très haut-débit souverain des services de sécurité et de secours », sur ministère de l'Intérieur et des Outre-mer (consulté le ).
- « Ce que le « réseau radio du futur » va changer pour les sapeurs-pompiers », sur La Gazette des communes (consulté le ).
- « Le ministère de l'Intérieur lance le chantier de son futur réseau radio 4G/5G », sur Le Monde informatique (consulté le )