Réserve naturelle de Dahliafleur

réserve en côte d'ivoire

La Réserve naturelle de Dahliafleur est une réserve naturelle en Côte d’Ivoire créée le 14 octobre 2004. Elle est située dans la commune de Bingerville, dans le district d’Abidjan, et s’étend sur une superficie de 148 hectares.

Réserve naturelle de Dahliafleur
L'entrée de la réserve naturelle de Dahliafleur
Géographie
Pays
Région
Lagune
Coordonnées
Ville proche
Superficie
148 ha
Administration
Type
Catégorie UICN
IV
Création
Administration
Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR)
Carte

Histoire modifier

Dans les années 60, un botaniste italien du nom Barbeta s’installe sur ce site. Le président Felix Houphouët Boigny lui céda, le 25 janvier 1994, en lettre manuscrite ce terrain qui avait à l’époque 200 ha[1]. Sur son domaine, Barbeta construit sa maison et monte un laboratoire de fleur, de greffe et de croisement entre plusieurs variétés de fleur et lui donnera le nom de Dahlia, sa fleure préférée. A sa mort en 2001, il est enterré dans la réserve. Sa tombe et son laboratoire sont encore dans ce domaine. Une partie de la réserve est rattrapé par l’urbanisation rapide de la ville d’Abidjan[2].

Pour préserver cet espace naturel, l’État ivoirien déclare en 2004 la réserve de Dahliafleur « domaine d’utilité publique » par le décret n°2004-566 du 14 octobre 2004. En 2007, le décret n°00895/MINEEF/ du 17 octobre 2007 déclare encore une fois la réserve de domaine d’utilité publique avec la dénomination “Réserve Naturelle Partielle de Dahliafleur, avec une superficie d’environ 148 hectares, et est gérée par l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR)[3].

En février 2013, un autre décret va renforcer la protection de ce domaine en l’érigeant au rang de réserve naturelle partielle[4],[3].

Description modifier

La réserve naturelle de Dahliafleur est localisée dans la commune de Bingerville, située dans le district d'Abidjan, au sud de la Côte d'Ivoire. Plus précisément, elle se trouve dans le quartier Abatta, couvrant une superficie de 148 hectares[5]. Ses limites sont définies au nord par des villages, à l'est par la lagune Ebrié. Les frontières sud et ouest de la réserve sont délimitées par différents titres fonciers[1].

végétation modifier

On y trouve une forêt secondaire dégradée au premier niveau, principalement dans la partie centrale dû à d'intenses activités horticoles qui ont été abandonnées depuis 2001[6]. Le deuxième niveau de dégradation, observable dans les parties périphériques, est principalement causé par la proximité des populations riveraines qui pratiquent des activités agricoles. La section de la réserve située entre ces deux zones est la mieux préservée de l'ensemble de la réserve. Ainsi, on peut diviser la végétation de la réserve naturelle partielle de Dahliafleur en trois biotopes en fonction de leur niveau de dégradation[5]. Sa végétation est à la fois composée de forêt marécageuse et de brousse basse[7].

La diversité de végétation est favorable à la recherche scientifique, notamment grâce à 91 hectares de forêt bien conservée[4].

Relief et climat modifier

Le relief de la réserve est relativement accidenté, et elle se trouve dans le secteur ombrophile du domaine guinéen[5]. Le climat y est caractérisé par des températures de faibles amplitudes, variant de 25 °C à 28,9 °C, ainsi que par des précipitations abondantes atteignant 292,61 mm en octobre, selon les données de Sodexam en 2019[8].

Faune modifier

On retrouve dans la réserve la présence de quelques mammifères, tels que le Guib harnaché, le Céphalophe de Maxwell, et l'antilope royale, ainsi que de nombreux autres animaux[8]. Dahliafleur abrite aussi des civettes (civettictis civetta), des cerfs et biches (cervidae), de gazelles (gazella), des varans (varanus), des rats (rattus), des écureuils (sciurus vulgaris), pangolin (pholidota), mangouste (herpestidae)[2].

Au total 15 espèces de mammifères[4] avec 142 espèces d’oiseaux reparties en 43 familles et 18 ordres ont été recensées dans la réserve naturelle de Dahliafleur[5].

Domaine bini modifier

En collaboration avec l’Office Ivoirien des Parcs et Réserves (OIPR), le domaine Bini gère la réserve naturelle de Dahliafleur depuis février 2021[9], avec un concept écotouristiques préservateur de l’écosystème[2]. Proposant des activités tels que : camper en forêt, faire du vélo, randonnée, marche et pique-nique[10].

Affaire Dahliafleur : Menace de destruction modifier

En 2022 un projet de construction d’un complexe hôtelier de 1000 chambres sur le site de Dahliafleur menacerait la suivie de la réserve naturelle[11]. Le géant de l’hôtellerie de luxe Accor est présenté comme porteur de ce projet d’aménagement. Créant ainsi une vaque de contestation chez les défenseurs de l’environnement[12],[13],[14]. Le ministère du tourisme produit un communiqué dans lequel il reconnait l’existence du projet qui « vise essentiellement la mise en valeur touristique du site en y intégrant intelligemment des modules écologiques qui contribueront à donner une vie à la réserve et à la protéger de la pression urbaine. »[15],[16].

Galerie modifier

Notes et références modifier

  1. a et b « Rezo-Ivoire .net | la reserve naturelle de dahliafleur a bingerville », sur rezoivoire.net (consulté le )
  2. a b et c desirenimubona, « Côte d’Ivoire : Une forêt urbaine propice aux recherches menacée par un projet hôtelier », sur Nouvelles de l'environnement, (consulté le )
  3. a et b Journal officiel de la république de Côte d'Ivoire, « Décret portant création de la réserve naturelle de Dahliafleur » Accès libre [PDF], sur faolex.fao.org, (consulté le )
  4. a b et c « Réserve naturelle Partielle de Dahliafleur », sur www.oipr.ci (consulté le )
  5. a b c et d Saint Guillaume Kadio Odoukpe, Narcisse Koffi Kouassi, Savorgnan Esse Assa et Michel Weblegnon Zrehon, « Etat des connaissances de l’avifaune pour une gestion intégrée de la Réserve Naturelle de Dahliafleur (Côte d’Ivoire) », Sciences de la vie, de la terre et agronomie, vol. 10, no 2,‎ (ISSN 2424-7235, lire en ligne, consulté le )
  6. Ebah Estelle Asseh, Konan Yao et Emma Aké-Assi, « Diversité et Connaissance Ethnobotanique des Espèces de la Famille des Acanthaceae de la Réserve Naturelle Partielle de Dahliafleur, Côte d’Ivoire », European Scientific Journal, vol. 15, no 9,‎ , p. 447 (ISSN 1857-7881, lire en ligne Accès libre)
  7. Rapport sur l'Etat de l'Environnement en Côte d'Ivoire, , 224 p. (lire en ligne)
  8. a et b (en) Konan Akissi Elise, Koffi Kouadio Arsène Dieudonné, Kouassi Konan Edouard et Silue Pagadjovongo Adama, « Land Use and Plant Diversity of the Dahliafleur Reserve of Bingerville (South of Côte d’Ivoire) », International Journal of Sciences, vol. 10, no 06,‎ , p. 29–39 (ISSN 2305-3925, DOI 10.18483/ijSci.2461, lire en ligne, consulté le )
  9. « À la découverte du Domaine BINI », Juillet-Septembre 2022,‎ , p. 43 (lire en ligne Accès libre [PDF])
  10. « À la découverte de la réserve naturelle de Dahliafleur ! » Accès libre, (consulté le )
  11. « Réserve de Dahliafleur/Construction d’un réceptif hôtelier : Le ministre du Tourisme restitue la vérité | FratMat », sur www.fratmat.info (consulté le )
  12. « Réserve naturelle partielle de Dahliafleur en Côte d'Ivoire », sur Sénat, (consulté le )
  13. « Réserve Dahlia Fleur, la grogne monte sur les réseaux sociaux, le ministère réagit | 7info », sur | 7info, (consulté le )
  14. Pierre Laurent, « L'un des derniers espaces verts de la ville d'Abidjan doit être préservé de la cupidité des multinationales - Projet d'aménagement de la réserve naturelle partielle de Dahliafleur en Côte d'Ivoire - Groupe CRCE », sur Groupe Communiste, Républicain, Citoyen et Écologiste, (consulté le )
  15. « Côte d’Ivoire-AIP/La réserve naturelle de Dahliafleur sera aménagée et non détruite (Communiqué) – AIP – Agence Ivoirienne de Presse de Côte d'Ivoire », (consulté le )
  16. « Côte d'Ivoire: un projet d'hôtel près d'une réserve naturelle d'Abidjan fait polémique », sur RFI, (consulté le )

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier