Rauchingue est un Dux Francorum (duc des Francs) du VIe siècle. Il est cité par Grégoire de Tours dans le livre IX de ses Decem libri historiarum[1].

Apparitions modifier

La conjuration de Rauchingue modifier

Le texte traitant de la conjuration de Rauchingue contre le roi Childebert II s’ouvre sur le plan de ladite conjuration pour s’emparer du trône de tous les royaumes qui constituent le Regnum Francorum. Childebert est mis au courant par Gontran, et après avoir reçu Rauchingue lors d’une entrevue, le fait assassiner et envoie des hommes piller les richesses de Rauchingue, qui sont considérables. Sa femme est informée, puis ses alliés Ursion et Berthefried, qui se réfugient dans la forteresse de Vaivres, bien que Brunehaut conseille à ce dernier de fuir. La bataille éclate alors entre l’armée royale menée par Godégisile et celle d’Ursion qui y meurt après avoir causé de lourdes pertes. Godégisile laisse la vie sauve à Berthefried qui se réfugie chez l’évêque de Verdun, mais Childebert menace de punir Godégisile pour cet acte. Il y envoie donc son armée pour assassiner Berthefried, qui est tué dans l'éboulement de la toiture de l’oratoire, l'évêque empêchant ses ennemis d'entrer, en vertu du droit sacré d'asile.

Remarques modifier

On ignore où se trouve Vaivres. Trois communes du Centre-est de la France correspondent à ce toponyme.

La date de l'évènement n'est pas connue, cependant le livre IX dont il est tiré se concentre sur les années 587 à 589. On peut donc supposer que l'évènement se déroule entre ces deux dates.

Il se pourrait que la conspiration n'ait pas eu lieu, mais ait été un prétexte inventer par Childebert II pour s'emparer des nombreuses richesses de Rauchingue.

Les amants modifier

Grégoire de Tours expose le traitement d'esclaves par Rauchingue. Deux de ses esclaves s’aiment et se réfugient dans une église. Rauchingue promet au prêtre de ne pas les séparer, et celui-ci les rend. Rauchingue les enterre vivant ensemble, pour tenir sa promesse. Quand le prêtre l’apprend, il les fait déterrer, mais seul l’homme a survécu. Rauchingue est décrit dans ce texte comme « rempli de toute sorte de vanité, gonflé d'orgueil et d'une insolente fierté », « méchant », « fou ».

Remarque modifier

Le terme d'esclave utilisé ici est une traduction de servus. Cependant on ne sait pas exactement quelles réalités recouvraient ce terme, qui s'avait vraisemblablement évolué par rapport au sens classique.

Problème des sources modifier

La seule source disponible sur ces évènements sont les Decem libri historiarum de Grégoire de Tours, qui est une source à utiliser avec précaution, d'autant plus ici qu'il était grandement favorable à l'Austrasie de Childebert II et de sa mère Brunehaut.

Notes et références modifier

  1. Grégoire de Tours, Histoire des Francs [« Decem libri historiarum »], vol. IX