Requiem (Jean Gilles)

messe de requiem composée par Jean Gilles

Requiem de Jean Gilles
Genre Requiem
Musique Jean Gilles
Langue originale Latin
Dates de composition 1697
Création

Le Requiem de Jean Gilles est une messe de requiem pour solistes (soprano, alto, ténor et basse), chœur et orchestre composée par le compositeur français Jean Gilles et qui fut interprétée lors des funérailles de Jean-Philippe Rameau et de Louis XV[1].

Historique modifier

Le doute plane sur la datation et la destination exactes du Requiem mais il semble certain qu'il fut écrit dans les dernières années de la vie de Jean Gilles, peu après sa nomination à la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse en 1697[2] où il fut engagé après avoir été Maître de musique à la cathédrale Saint-Sauveur d'Aix-en-Provence et à la cathédrale Saint-Étienne d'Agde[3].

Le doute vient de témoignages discordants. D'un côté, Sir John Hawkins rapporte en 1776 que Jean Gilles chanta lui-même lors de la première représentation du Requiem mais, de l'autre, le premier biographe de Gilles, Bougerel, affirme que le Requiem fut interprété pour la première fois lors des propres funérailles de Jean Gilles[4].

Cette deuxième version semble confortée par l'édition de 1764 du Requiem, probablement écrite par Michel Corrette, qui raconte que la messe fut initialement écrite pour les funérailles d'un citoyen important de Toulouse, que Gilles voulut beaucoup plus de musiciens que ceux qui étaient en charge à Saint-Étienne et que les administrateurs de la cérémonie refusèrent de payer : ceci aurait irrité Gilles qui décida que sa messe ne serait entendue qu'après sa propre mort[4].

L'auteur des Sentiments d'un Harmoniphile (Morambert ou Laugier, 1756) donne une version plus détaillée de cette anecdote[4],[2]. Deux conseillers du Parlement de Toulouse étant décédés, leurs deux fils commandent une messe de Requiem à Jean Gilles. Gilles accepte en demandant un délai de six mois. Les commanditaires acceptent ce délai et lui payent une avance de dix louis d'or mais ils se rétractent lorsque la messe est écrite. « Eh !, bien, dit Gilles, elle ne sera exécutée pour personne et j'en veux avoir l'étrenne »[3],[2].

Jean Gilles décède prématurément à l'âge de 37 ans et la messe est chantée pour la première fois lors de ses funérailles le sous la direction d'André Campra, qui avait eu à Aix le même professeur que Jean Gilles[3].

Ce Requiem devient ensuite non seulement une des œuvres les plus jouées au Concert Spirituel, qui l'interprétera quinze fois jusqu'en 1770[2] mais également l'accompagnement obligé des funérailles de personnages importants comme Louis XV et Jean-Philippe Rameau en 1764[3].

Structure modifier

Ce requiem, qui ne comporte ni trait ni séquence, est composé de sept parties[3] :

Discographie modifier

  • Requiem, Soli, Chœurs & Orchestre, direction Louis Fremaux, avec Nadine Sautereau (Soprano), André Mallabrera (1er ténor), Rémy Corazza (2e ténor), Xavier Depraz (Basse) Anne-Marie Beckensteiner (Clavecin) et Marie-Claire Alain (Orgue) (Erato STU 70 253 - 1965)
  • Requiem (avec le Diligam Te, Domine), par le Chœur et orchestre de La Chapelle Royale, dirigés par Philippe Herreweghe, avec Agnès Mellon (soprano), Howard Crook (ténor), Hervé Lamy (ténor), Peter Kooy (basse) (Harmonia Mundi HMC 901341, 1990)
  • Requiem et motet Cantate Jordanis Incolae (2008), interprétés par Les Passions - Orchestre Baroque de Montauban et le chœur de chambre Les éléments (J. Suhubiette) sous la direction de Jean-Marc Andrieu. Version unique de ce Requiem dont la partition a été éditée par Jean-Marc Andrieu basée sur 3 manuscrits différents (dont celui de Duprat daté de 1731 à Toulouse) afin d'en comparer les variantes et d'en reconstituer une version si possible proche de l'original. Lidi 0202196-08. ; solistes : Anne Magouët, dessus. Vincent Lièvre-Picard, haute-contre. Bruno Boterf, taille. Alain Buet, basse-taille ; important travail qui s'est poursuivi sur l'enregistrement de 3 disques et l'édition d'un coffret réunissant les œuvres majeures du compositeur (Labal Ligia, 2013, Lidi 0202256-13)

Références modifier

  1. Gérard Pernon, Dictionnaire de la musique, éditions Jean-Paul Gisserot, 2007, p.239
  2. a b c et d Renaud Machart, notice du CD HMC 901341
  3. a b c d et e Luc Voirin, Un historique du Requiem, L'Harmattan, 2001, p.102-103
  4. a b et c Édition du Requiem de Jean Gilles par John Hajdu, A-R Editions, Inc., États-Unis, 1984, p.X

Liens externes modifier