Rezistans ek Alternativ

parti politique mauricien

Rezistans ek Alternativ (en français : Résistance et Alternative ; abrégé en ReA) — également surnommé le Parti Papillon[3] — est un parti politique mauricien fondé en 2005.

Rezistans ek Alternativ
(fr) Résistance et Alernative
Image illustrative de l’article Rezistans ek Alternativ
Logotype officiel.
Présentation
Porte-parole Ashok Subron
Fondation Mars 2005
Scission de Lalit (en)
Positionnement Gauche
Idéologie Anti-communalisme
Écosocialisme[1]
Politique écologique[2]
Affiliation nationale Alliance du changement (depuis 2024)
Couleurs Vert et Jaune
Représentation
Députés
3  /  66

Engagé depuis sa création contre le communalisme présent dans le système électoral mauricien, le parti entre pour la première fois à l'Assemblée nationale avec trois députés, après sa victoire au sein de l'Alliance du changement lors des élections législatives de 2024.

Historique

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Fondation

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Rezistans ek Alternativ est fondé en mars 2005 par un groupe dissident du parti Lalit (en)[4].

Première victoire électorale

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En vue des élections législatives de 2024, le porte-parole de ReA, Ashok Subron, appelle au rassemblement des partis d'opposition pour vaincre le Premier ministre sortant Pravind Jugnauth du Mouvement socialiste militant et ses alliés. Des discussions sont alors entamés avec les partis d'opposition du Parti travailliste mauricien (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM) et des Nouveaux démocrates (ND) afin de former un alliance électorale[5],[6]. Cela abouti le 13 septembre 2024 à la formation de l'Alliance du changement, afin de présenter des candidatures uniques dans chaque circonscriptions électorales[7].

Au sein de cette nouvelle coalition des divergences apparaissent avec ReA sur le nombre d'investiture de candidats qui lui est donné, ce dernier en demandant trois alors que la coalition lui en donne deux. Après de longues négociations le parti se voit accorder le 9 octobre 2024 ses trois candidatures[8],[9]. Le 10 octobre, il confirme dans la foulée sa participation au scrutin au sein de l'Alliance du changement par la signature officielle de l'accord entre les quatre partis composantes, en vue de son enregistrement auprès de la commission électorale[10]. À l'issue des résultats des législatives du 10 novembre, la coalition remporte une victoire écrasante avec 60 des 62 sièges à pourvoir, permettant à ReA de faire son entrée à l'Assemblée nationale avec l'élection de ses trois candidats.

Le parti fait son entrée en novembre 2024 dans le troisième gouvernement de Navin Ramgoolam avec la nomination de son porte-parole, Ashok Subron, en tant que ministre de l'Intégration sociale, de la Sécurité sociale et de la Solidarité nationale[11].

Positionnement et idéologie

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Dans son manifeste pour les élections législatives de 2014, Rezistans ek Alternativ se définit comme un « mouvement de gauche » avec des « valeurs humanistes, et de respect de la nature ». Le parti souhaite également l'établissement d'une démocratie participative[12]. Il est positionné à gauche de l'échiquier politique par L'Express et Le Mauricien, les deux principaux quotidiens francophones du pays[13],[14].

Le parti reste opposé à la domination du Royaume-Uni et à l'existence d'une base militaire américaine sur l'archipel des Chagos que Maurice revendique[15].

Opposition au communalisme

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Rezistans ek Alternativ se démarque par sa forte opposition au communalisme présent dans le système électoral à l'Assemblée nationale, le parlement mauricien. En effet, huit sièges sont attribués par la Commission électorale selon le système dit des « meilleurs perdants » afin de favoriser la représentativité des différentes communautés de l'île[16].

Depuis sa fondation en 2005, le parti dénonce la disqualification des candidatures qui refusent d'indiquer leur appartenance ethnique notamment par la voie judiciaire. Lors de sa première participation lors des élections législatives de 2005, les onze candidats du parti sont rejetés par la commission en raison de ce refus, cependant en juin 2005 un jugement de la Cour suprême ordonne leur réintégration dans la campagne[4]. Cependant la Commission électorale fait appel de cette décision, et la Cour suprême réunie en assemblée plénière lui donne raison quelques jours plus tard contraignant les candidats de ReA à indiquer leur communauté. Le parti porte alors sa plainte devant le Comité des droits de l'homme[17]. Le parti réitère en 2010, en portant un appel devant le Comité judiciaire du Conseil privé après la disqualification, par la Commission électorale puis par la Cour suprême, de 104 candidatures qui avaient refuser d'indiquer leur appartenance ethnique[18].

Lors des élections législatives de 2019, Rezistans ek Alternativ, opposé au système, entreprend d'utiliser le droit récemment acquis en 2014 de se présenter sans classification ethnique, bien que cette action les rend inéligibles à l'obtention d'un siège de « meilleurs perdants »[19]. La commission électorale rejette cependant les candidatures de ces vingt postulants en leurs intimant d'y indiquer leur communauté d'origine[20]. Le Premier ministre sortant Pravind Jugnauth est accusé d'être derrière cette décision, contre laquelle les postulants saisissent la Cour suprême[21]. Le 26 octobre, la Cour suprême juge inconstitutionnelle les candidatures en tant que « mauricien », la Constitution ne mentionnant que les quatre communautés du système communaliste[22].

Résultats électoraux

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Année Voix % Sièges +/– Gouvernement
2005 2 964 0,15
0  /  70
en stagnation Extraparlementaire
2014 23 117 1,13
0  /  69
en stagnation Extraparlementaire
2024 au sein de l'Alliance du changement
3  /  66
en augmentation 3 Ramgoolam III (2024-)

Notes et références

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  1. « Rezistans ek Alternativ – Ashok Subron : « On alignera des candidats lors des prochaines élections » », sur lemauricien.com, Le Mauricien, (consulté le ).
  2. « Rezistans ek Alternativ intégrera-t-il l'alliance PTr/MMM/ND ?: Les trois valeurs du mouvement de gauche au cœur des négociations, selon Ashok Subron », sur topfm.mu, TopFM, (consulté le ).
  3. « Politique : le bloc PTr-MMM-ND-ReA baptisé « Alliance du Changement » », sur defimedia.info, Défi Media, (consulté le ).
  4. a et b « Rezistans ek Alternativ intensifie son combat politique », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  5. « Ashok Subron : « Il ne s’agit pas de changer de gouvernement, mais de système politique ! » », sur lemauricien.com, Le Mauricien, (consulté le ).
  6. « Rezistans ek Alternativ : rencontre avec les dirigeants de l'opposition », sur lemauricien.com, (consulté le ).
  7. « Le bloc PTR-MMM-ND-REA baptisé l’alliance du changement », sur r1.mu, Radio One, (consulté le ).
  8. Rédaction, « Rezistans ek Alternativ doit décider s'il quitte l'Alliance du changement », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  9. « L'accord politique entre ReA et l’Alliance du Changement scellé ce matin », sur ionnews.mu, Indian Ocean Network News, (consulté le ).
  10. (en) « Historic Alliance Formed Ahead of Upcoming Elections » [« Une alliance historique formée à l'approche des prochaines élections »], sur newsmoris.com, NewsMoris, (consulté le ).
  11. Vashish Nuckchhed, « Ashok Subron : Une nouvelle ère pour le ministère de l'Intégration sociale et Rezistans ek Alternativ », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  12. Rezistans ek Alternativ, « Manifeste de Rezistans ek Alternativ dans le cadre des élections législatives de la République de Maurice 2014 », sur electionsmauritius.com, Commission électorale de Maurice, (consulté le ).
  13. « Législatives: Rezistans ek Alternativ fait son autocritique », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  14. « Rezistans ek Alternativ allègue que « Maurice était à deux doigts de se retrouver face à une pénurie de carburant » », sur lemauricien.com, Le Mauricien, (consulté le ).
  15. Vel Moonien, « Négociations de la rétrocession des Chagos : Rezistans ek Alternativ plaide pour que l'océan Indien soit décrété zone de paix », sur lequotidien.re, Le Quotidien de La Réunion, (consulté le ).
  16. Laurie Merigeaud, « Statut des langues et des communautés », sur monde-diplomatique.fr, Le Monde diplomatique, (consulté le ), p. 6.
  17. « La plainte de Rezistans ek Alternativ devant le Comité des droits humains de l'ONU en mars », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  18. « Elections : Le jugement du Privy Council sur la déclaration ethnique attendu jeudi après-midi », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  19. (en) « Mauritius », sur electionpassport.com, Election Passport (consulté le ).
  20. Suresh Moorlah et Shelly Carpayen, « Bataille légale: Rezistans ek Alternativ exige que ses candidats figurent sur le bulletin de vote », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  21. Michaëlla Seblin, « Quand la classification ethnique remporte les elections », sur lexpress.mu, L'Express, (consulté le ).
  22. (en) Jess Auerbach, « Mauritius’ micro-politics: Everybody needs good neighbours - African Arguments », sur africanarguments.org, African Arguments, (consulté le ).

Liens externes

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