Robert Odic est un général d'aviation né à Neufchâtel-en-Bray le et mort à Paris 5e le . Brièvement chef d'état-major de l'Armée de l'air en 1940, il émigre à Londres fin 1941 puis aux États-Unis, où il s'oppose au Général de Gaulle à qui il reproche de « faire la guerre plus à Vichy qu'à l'Allemagne ».

Biographie

modifier

Robert Odic naît en 1887 dans une famille lorraine. Bénéficiaire d'une bourse, il est admis en 1906 à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, dont il sort dans l'Infanterie coloniale. Pendant la Grande Guerre, d'abord chef de bataillon de tirailleurs sénégalais, il devient aviateur et termine la guerre comme capitaine, commandant l'aéronautique du 4ème corps d'armée.

Pendant l'entre-deux-guerres, il sert notamment au Maroc comme adjoint au commandant de l'Air.

En 1939, le Général Vuillemin lui confie l'inspection de l'aviation de renseignement, puis le commandement de la zone d'opérations aériennes Sud. Après l'armistice, il est chef de la région aérienne de Chateauroux. Le 4 septembre 1940, le ministre de l'Air, le général Pujo le nomme chef d'état-major général, mais Pujo est immédiatement remplacé par le général Bergeret, qui lui est hostile et l'éloigne à Alger dès le 25 septembre, comme commandant supérieur de l'Air en Afrique du Nord, commandement qu'il exerce pendant près d'un an, sous les ordres du général Weygand. Il s'oppose au général Bergeret sur l'application militaire des protocoles de Paris et la crise de Syrie, et est mis en congé du personnel navigant le 9 août 1941[1]. Il est remplacé par le général Mendigal.

Sur le coup de l'éviction de Weygand, il s'enfuit en novembre aux États-Unis et annonce qu'il va rejoindre le Général de Gaulle. Il parvient à Londres le 12 décembre, s'engage dans les FFL et rencontre à plusieurs reprises le général de Gaulle. Mais les deux généraux ne s'entendent pas du tout, notamment à propos de Weygand, que De Gaulle qualifie de traitre, comme Pétain. Odic défend une attitude conciliante avec Vichy et accuse De Gaulle de viser à la dictature et de diviser les Français. Le 20 février 1942, son engagement dans les FFL est résilié.

Il retourne alors aux États-Unis, où il joue un rôle occulte, hostile à De Gaulle et favorable au général Giraud. Le 23 mars 1943, il retourne en Algérie mais en repart le 26 juin. Dès le 9 juillet, il envoie à l'amiral Leahy un mémoire de six pages où il met sur le même plan le Gaullisme et la "Révolution nationale" de Vichy et qualifie De Gaulle de "nouvel Hitler".

Menacé à la Libération d'être mis aux arrêts puis traduit en justice, il ne rentre en France qu'en novembre 1946 et meurt en 1958. Son ouvrage posthume "Un autre regard sur De Gaulle" n'est publié qu'en 2021.

Publication

modifier
  • Un autre regard sur De Gaulle. Front populaire, Vichy, Alger, Londres, Pentagone 1936-1944, Préface de Michelle Odic-Morin, L'Harmattan, 2021[2]

Sources

modifier

Liens externes

modifier

Notes et références

modifier
  1. * Robert Paxton : L'armée de Vichy Le corps des officiers français 1940-44, Seuil, Points Histoire H352, 2004, p. 158
  2. Présentation de l'éditeur