S-400
Le S-400 Trioumf (en russe : С-400 Триумф, « S-400 Triomphe ») est un système de défense antiaérienne et antimissile mobile russe, développé par la société Almaz-Antei. Sa désignation OTAN est SA-21 Growler.
S-400 Trioumf | |
Une batterie S-400 Trioumf à Moscou | |
Présentation | |
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Type de missile | Missile antiaérien |
Constructeur | Almaz-Antei |
Coût à l'unité | 300 millions de $ par unité de tir (bataillon d'artillerie) qui consiste en 9 lanceurs, 120 missiles, véhicules de commande et de soutien |
Caractéristiques | |
Vitesse |
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Portée |
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Altitude de croisière | 5 m - 30 km |
Guidage | radar (détection 600 km) |
Plateforme de lancement | véhicules BAZ-6909 |
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Historique
modifierLe S-400 Triumf (Triomphe en français) est la version évoluée du système S-300P qui s'en différencie par l'adoption de systèmes modernisés. En 2015, le radar serait capable d'accrocher 80 cibles et de contrôler jusqu'à 160[2] missiles. Il possède en plus une capacité antimissile[3]. C'est un système antiaérien de génération 4+.
En 2019, il est considéré comme l'un des systèmes de défense antiaérienne les plus modernes au monde[4].
Deux batteries sont déployées en Biélorussie par les forces russes en janvier 2022[5].
Le 23 août 2023, le renseignement militaire ukrainien affirme avoir détruit, près d'Olenivka en Crimée, « un système de défense antiaérienne S-400 composé d'un lanceur, de missiles et de personnels, portant un coup douloureux au système de défense antiaérienne de l'occupant russe »[6],[7],[8].
Le 14 septembre 2023, les forces ukrainiennes annoncent avoir détruit une batterie de défense anti-aérienne S-400 Trioumf située dans les environs d'Eupatoria en Crimée[9],[10],[11].
Le 15 mai 2024, l’Ukraine lance une attaque de missiles ATACMS MGM-140B pour frapper, entre autres, une batterie de S-400 sur la base aérienne de Belbek en Crimée[12].
Une salve de MGM-140B ATACMS a frappé une batterie S-400 à Mospyne, dans la région de Donetsk occupée par la Russie, le 22 et 23 mai 2023. Elle a détruit le radar 96L6 et au moins deux des lanceurs[13].
Composition du système
modifierLe système S-400 inclut :
- 1 poste de commandement mobile 55K6E ;
- 1 station radar mobile 91H6E ;
- jusqu'à 8 groupes de lancement incluant :
- 1 station radar mobile multifonction 92H6E,
- 1 station radar mobile de haute altitude 96L6E,
- 1 station radar mobile basse altitude et cibles de taille réduite 40B6M,
- jusqu'à 12 véhicules de lancement 5P85TE2/5P85SE2, avec 4 missiles chacun,
- 5 types de missiles (portées et altitudes de frappe différentes sélectionnables automatiquement lors du tir en fonction de la détermination du type de cible) ;
- système de maintenance de l'installation de tir ;
- système de maintenance des missiles.
Au total, un système comprend jusqu'à 48 missiles prêts à être tirés. Les différents systèmes présents dans une zone peuvent fonctionner en réseau, et ainsi couvrir un vaste territoire.
Le poste de commandement peut aussi contrôler les systèmes tels que les S-300PMU1/2, Tor-M1 et Pantsir-S1.
Types de cibles
modifierLes types de cibles sont :
- Bombardiers stratégiques tels que les B-1, B-2, FB-111 et B-52H.
- Avions de lutte électronique comme les EF-111A, EA-6 et EA-18G.
- Avions de reconnaissance comme le TR-1.
- AWACS tels que E-3A et E-2C.
- Chasseurs de type Mirage 2000, Rafale, F-15, F-16 et F-22.
- Aéronefs furtifs B-2, F-117-Nighthawk, F-35 et F-22.
- Missiles de croisière stratégiques comme le Tomahawk.
- Missiles balistiques.
- Hélicoptères et drones.
- Toute cible évoluant entre 0 et 4 800 mètres d'altitude.
Utilisateurs
modifier- Algérie : 2 regiment commander[14],[15]
- Russie : Un minimum de 448 véhicules opérationnels en 2022[16]. Un premier régiment a été formé en 2007 et est destiné à la protection de la région de Moscou. La deuxième région à recevoir des S-400 est l'oblast de Léningrad[17]. À terme, il est prévu de remplacer tous les anciens S-300 et S-200 par des S-300 modernisés et des S-400. Le , un régiment doté de missiles sol-air S-400 Triumph et de systèmes antiaériens Pantsir-S et relevant du 4e commandement de l'armée de l'air et de la défense antiaérienne est entré en service opérationnel dans le territoire de Krasnodar. La Russie comptait jusqu'ici six régiments équipés de missiles S-400, dont trois dans la région de Moscou, à Dmitrov, Elektrostal et Zvenigorod, ainsi que des régiments sur la mer Baltique, à Nakhodka (Extrême-Orient) et dans la région militaire du Sud.
- Biélorussie : Contrat signé en mai 2022 et exécuté en décembre[18],[19].
- Chine : La Chine aurait passé commande de 4 à 6 batteries S-400 pour environ trois milliards de dollars mais officiellement le navire transportant les missiles a rencontré une tempête endommageant les missiles fin 2018[20]. 32 véhicules opérationnels en 2022[21].
- Inde : Un contrat est signé en 2018 entre la Russie et l'Inde prévoyant l'achat de 5 batteries de S-400 pour un montant de 5,43 milliards de $. La 1re batterie est livrée en novembre 2021, la 2e en février 2022[22],[23],[24] et la troisième livraison a lieu en août 2023[25]. En mars 2021, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin discute de l'achat prévu par l'Inde du système de missiles aériens S-400 de la Russie et avertit que l'achat de S-400 pourrait déclencher des sanctions de la loi CAATSA[26].
- Qatar : Le Qatar manifeste en 2018 son intérêt pour le système de défense S-400. En réaction, l'Arabie saoudite le menace d'une « action militaire » s'il venait à l’acquérir[27].
- Turquie : En , la Turquie a déclaré avoir acheté des systèmes S-400 à la Russie[28], ce qui est confirmé en par le président Erdogan[29]. En , la livraison de ces missiles est annoncée pour [30].
La livraison des S-400 a lieu effectivement en . Mais la Turquie s'expose à de graves sanctions de la part des États-Unis, malgré la position exprimée par le président Donald Trump pour qui le choix de la Turquie du système russe résulte du refus de l'administration de Barack Obama de livrer le système MIM-104 Patriot américain, malgré des demandes répétées d'Ankara[31]. 32 véhicules opérationnels en 2022[32].
Notes et références
modifier- (en) « The S-400 Triumf », sur www.deagel.com.
- (ru) « ЗРС С-400 «Триумф» » (version du sur Internet Archive).
- « Le S-400 russe peut détruire les missiles balistiques iraniens (concepteur) », RIA Novosti, (consulté le ).
- Daniel Vallot, S-400, l’arme de discorde massive de la diplomatie russe, rfi.fr, 29 mai 2019
- « Crise en Ukraine: manœuvres militaires conjointes entre la Russie et la Biélorussie », sur RFI, (consulté le )
- L’Ukraine annonce avoir détruit un système de défense antiaérienne russe en Crimée
- Le système de défense aérienne russe S-400 détruit en Crimée !
- Kiev affirme avoir détruit un système de missiles en Crimée
- Thomas Burgel, « L'Ukraine aurait détruit un système de défense antiaérienne russe S-400 Trioumf. Valeur ? 1,2 milliard de dollars », sur Geo.fr, (consulté le )
- 14h15 : Les forces ukrainiennes ont détruit un système de défense anti-aérien russe
- « Forum Actualités Générales: Kyiv a détruit un système de défense aérien russe en Crimée », sur www.boursier.com (consulté le )
- https://theaviationist.com/2024/05/16/ukraine-attack-in-crimea-with-storm-shadow-atacms/
- https://theaviationist.com/2024/05/24/ukraine-destroys-s-400-using-atacms/
- La Rédaction, « Le système de défense aérienne S-500 entre en service et l’Algérie fait partie des clients exclusifs | Algérie Focus », (consulté le )
- (en) « L'ANP muscle sa défense antiaérienne », sur El watan (consulté le )
- (en) The military balance 2022, Routledge, , 529 p. (ISBN 978-1-032-27900-8), p. 193-199
- (ru) PRO-PVO.ru
- (en) « Belarus deploys Russian-made S-400 air defense systems and Iskander missiles on its territory » , sur army recognition
- (ru) « Alexander Lukashenko: les systèmes de défense aérienne S-400 et Iskander OTRK ont été mis en service au combat en Biélorussie » , sur arms trade
- Laurent Lagneau, « La livraison à la Chine de missiles intercepteurs pour le système de défense aérienne russe S-400 contrariée< », sur OPEX360, (consulté le ).
- (en) The military balance 2022, Routledge, , 529 p. (ISBN 978-1-032-27900-8), p. 261
- (en) « Series Of Surprises Awaits India’s Defence Sector In 2023 » , sur business world,
- (en) « In 2023 India to receive its third regiment of Russian-made S-400 air defense missile systems » , sur Army recognition
- « Russia starts supplying S-400 air defense systems to India: » , sur the times of india
- Thomas Romanacce, « Malgré les sanctions, l'Inde a reçu le système russe de défense aérienne S-400 », sur Capital.fr, (consulté le )
- (en) « U.S. defense secretary urges India to avoid buying Russian equipment » , sur reuters
- « L’Arabie saoudite menace le Qatar d’une « action militaire » s’il se dote de missiles S-400 », sur Le Monde.fr (consulté le ).
- « La Turquie achète des armes à la Russie », sur Le Figaro, .
- « «Graves conséquences» pour la Turquie si elle achète les S-400 russes », sur Le Figaro,
- (en) « Russian delivery of S-400 missiles brought forward to July 2019: official », Agence France-Presse, (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Turkey Gets Its Russian Missiles. Here's How the U.S. May (ancien utilisateur) React », sur Bloomberg TV, .
- (en) the military balance 2022, Routledge, , 529 p. (ISBN 978-1-032-27900-8), p. 157
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (ru) Aviation et Cosmonautique,
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- (ru) « Site officiel de Almaz-Antei. S-400 » (version du sur Internet Archive) n° 1
- (ru) « Site officiel de Almaz-Antei. S-400 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) n° 2
- (ru) « Войска ВКО перебрасывают на полигон Ашулук комплексы С-400 для учений »
- (ru) « www.raspletin.ru » (version du sur Internet Archive)