Saïd Bouamama

sociologue
Saïd Bouamama
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RoubaixVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Saïd Bouamama, né le à Roubaix[1], est un sociologue et un militant associatif et politique de nationalité algérienne résidant en France.

Biographie modifier

Approche sociologique modifier

Saïd Bouamama développe une sociologie des dominations prenant pour objets les questions liées aux quartiers populaires et ouvriers, à l'immigration et la place des personnes issues de l'immigration dans la société française, les jeunesses et la citoyenneté, les différentes formes et expressions des discriminations de sexe, de « race[2] » et de classe, etc.

Il a publié plusieurs ouvrages et a contribué à de nombreuses publications collectives telles que le Dictionnaire des inégalités ou Culture coloniale.

Professionnellement à la retraite, il fut membre de l'association Intervention Formation Action Recherche (IFAR), affilié historiquement à une école d'éducateur spécialisé (EES Lille). Il y était sociologue et socioéconomiste, chargé de recherche et formateur de travailleurs sociaux jusqu'en 2018. Il a aussi été cofondateur P.H.A.R.E. pour l’Égalité[3][source insuffisante] (Praxis Histoire Action-Recherche Éducation Populaire pour l’Égalité), organisme d'intervention sociologique.

Depuis 2015, Bouamama coanime un projet de recherche sur l'extrémisme, qui aboutit à l'organisation, en à Bobigny, d'un colloque international intitulé « Mécaniques de l'« extrémisme violent » : leçons d'une expérience et d'une logique comparative »[4]. Du fait de la présence « du sociologue controversé Said Bouamama », les représentants de l'État décident de ne pas participer au colloque[5]. Son intervention, prévue lors de ce colloque, est annulée à la suite de pressions émanant du ministère de l'Intérieur. Il est ensuite soutenu par une tribune de « 130 personnalités » publiée dans Mediapart[6].

Prises de positions et engagements politiques modifier

Saïd Bouamama est impliqué à la fois dans des luttes syndicales et ouvrières et dans des luttes liées à l'immigration et contre le racisme ; il est affilié à la CGT, un des porte-parole du Comité de soutien aux sans-papiers de Lille, et membre de la Coordination communiste[7].

Il a participé à différentes « luttes de l'immigration » et « luttes ouvrières », dès les années 1970[Quand ?], et a milité depuis le début de son engagement pour un « mouvement autonome de l'immigration[8] ».

Il a aussi participé à la Marche pour l'égalité et contre le racisme en 1983 et aux mouvements similaires dans les années qui suivent (« Convergence 1984 », « Divergence 1985 ») requalifiés en « Marche des Beurs », terme qu'il récuse au fil de ses travaux, tout comme Abdelmalek Sayad avant lui[9].

Philippe Bernard, journaliste au Monde, le présente comme un « sociologue d'extrême gauche antinationaliste et militant d'un nouveau rapport aux « différences » »[10].

Il est aussi présenté en 2005 par le journal Libération comme un soutien de l'humoriste Dieudonné[11].

Il est parmi les fondateurs et animateur du Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP) créé en 2012 à la suite de deux rassemblements nationaux : le Forum social des quartiers populaires et les Rencontres nationales des luttes de l'immigration.

Il considère qu'« il n’y a pas d’un côté les problématiques de la race, de la classe et du genre. Les oppressions s’articulent toujours. Parler de classe, c’est parler du sexe et de la race ; parler de racisme, c’est également parler d’une oppression sexuée et sociale, etc. Si l’antiracisme politique ne pose pas la question de la classe, les racisés les plus démunis seront les grands oubliés ! Il nous faut penser ça de manière imbriquée pour battre le dominant. Nous sommes encore dans une séquence d’opposition militante entre la race et la classe ; peut-être était-elle historiquement nécessaire : tordre le bâton de l’autre côté pour briser l’approche classiste pure et dure… Mais nous devons passer à une troisième phase : la race, la classe et le sexe — au minimum — agissent toujours en même temps »[12].

Il a collaboré avec des associations de lutte contre les effets de la prostitution, comme l'Amicale du Nid, avec des féministes telles que Christine Delphy, avec laquelle il a signé un appel collectif pour des « statistiques sur les discriminations racistes »[13].

Il s'engage aussi à plusieurs reprises pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah[14].

Il collabore depuis quelques années au magazine web Investig’Action, collectif fondé par Michel Collon en 2004.

Indigènes de la République modifier

En 2005, il fait partie des auteurs et signataires de l'appel « Nous sommes les indigènes de la République » qui débouche sur la création du mouvement des Indigènes de la République. Il est membre cofondateur du MIR (Mouvement des Indigènes de la République) en 2006. Si en 2019, Ariane Bonzon, affirme qu'il est un ancien membre du parti des Indigènes crée en 2008[15], il n'en a jamais été membre pour des divergences d'analyse sur d'une part, les liens entre racisme/immigration et classes sociales[16] et d'autre part sur la question des alliances. En effet, Saïd Bouamama est " persuadé qu’il n’y a aucune transformation dans cette société possible s’il n’y a pas d’alliance, et c’est une des choses qui me différencie des Indigènes de la République en termes d’analyse et de stratégie. Je ne pense pas que l’immigration seule va pouvoir créer le rapport de force qui changera les choses. Mais la question qui est posée, ce n’est pas seulement qu’il faut des alliances, c’est avec qui ? Les critiques que je fais aux forces organisées de gauche, syndicats et partis politiques quand j’estime qu’ils sont inconséquents, c’est pour les faire bouger, pas pour les rejeter"[17].

Cible de l'extrême droite modifier

Plainte de l'AGRIF modifier

À la suite d'une plainte de l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (AGRIF), association d'extrême droite qui a également attaqué Charlie Hebdo[18], Saïd Bouamama et Saïdou (Saïd Zouggagh de son vrai nom) du groupe de rap Zone d'expression populaire[19], sont mis en examen en pour « injures publiques envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une race ou une religion »[20] pour avoir coécrit en 2010 le livre-CD Nique la France – Devoir d’insolence.

En , des comités locaux se mobilisent à travers la France dans le cadre de la campagne « Devoir d'insolence antiraciste » en soutien aux deux inculpés, contre les accusations de « racisme » et pour dénoncer l'usage de la notion de « racisme antiblanc » par l'extrême droite. Lors du procès ont été appelés à la barre des témoins venus soutenir les deux Saïd : Dominique Lagorgette, chercheuse en sciences du langage, Olivier Le Cour Grandmaison, chercheur en sciences-politiques et spécialiste de l’histoire coloniale, Christine Delphy, sociologue chercheuse au CNRS et militante féministe historique cofondatrice du MLF, Rokhaya Diallo, journaliste et militante associative contre le racisme, et enfin Maurice Rajsfus, militant français qui a travaillé sur les violences policières[21].

Le , la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris les relaxe. Elle considère que les « Français blancs dits de souche » ne constituent pas un « groupe de personnes »[22]. L'AGRIF fait appel au civil, seule, le parquet acceptant la décision du tribunal.

La cour d'appel de Paris la déboute le , puis le , la Cour de cassation rejette son pourvoi en ce qui concerne Saïd Bouamama qui est donc mis définitivement hors de cause des accusations de « racisme anti-blanc ».

Saïd Zouggagh est lui renvoyé devant la cour d'appel de Lyon[23] qui le , le condamne à une peine d'un euro symbolique et 3 000 euros de dédommagement à l'AGRIF[24]. Cet arrêt de la cour d'appel de Lyon est finalement cassé sans renvoi le par la Cour de cassation qui déboute définitivement l'Agrif de toutes ses accusations[25],[26].

Publications modifier

  • Vers une nouvelle citoyenneté. Crise de la pensée laïque, Lille, La Boîte de Pandore, 1991
  • La Citoyenneté dans tous ses états, de l’immigration à la nouvelle citoyenneté, avec Albano Cordeiro et Michel Roux, Paris, L’Harmattan, 1992
  • De la galère à la citoyenneté. Les jeunes, la cité, la société, Paris, Desclée de Brouwer, 1993
  • Dix ans de marche des beurs, chronique d’un mouvement avorté, Paris, Desclée de Brouwer, 1994
  • Contribution à la mémoire des banlieues, Paris, Édition du Volga, 1994
  • J’y suis, j’y vote. La lutte pour les droits politiques aux résidents étrangers, Paris, Esprit Frappeur, 2000
  • Algérie, les racines de l’intégrisme, Bruxelles, EPO, 2000
  • L’Affaire du foulard islamique : production d’un racisme respectable, Roubaix, Le Geai bleu, 2004
  • Les Clients de la prostitution, l’enquête, avec Claudine Legardinier, Paris, Presses de la Renaissance, 2006
  • Les Centres sociaux à l’épreuve de l’égalité. « Mémoire d’une expérience de lutte contre les discriminations racistes », Saïd Bouamama (dir.), Jessy Cormont, Yvon Fotia et Olivier Gaignard, IFAR, Lille, Fédération des CS du Nord, 2007
  • L’Accès au droit des étrangers dans le département du Nord, analyse et préconisation, Saïd Bouamama (dir.), Jessy Cormont, Yvon Fotia, Olivier Gaignard, et Mickaël Plumecoq, Lille, IFAR, Comité départemental de l’accès au droit du Nord et le tribunal de grande instance de Lille et l'ACSÉ Nord-Pas-de-Calais, 2007
  • Prostitution et Mondialisation. Mondialisation des origines, hétérogénéité des parcours et processus identitaires, Saïd Bouamama (dir.), Jessy Cormont, et Yvon Fotia, IFAR, Amicale du Nid, Altair, RAIH, Paris, Amicale du Nid, 2007
  • L’Éducation populaire à l’épreuve de la jeunesse, Saïd Bouamama, Jessy Cormont et Yvon Fotia, FRMJC NPC, IFAR, Lille, Le Geai Bleu, 2008
  • La France. Autopsie d’un mythe national, Paris, Larousse, coll. « Philosopher », 2008
  • La République à l'école des sans papiers. Trajectoires et devenir des sans-papiers régularisés, Saïd Bouamama (dir.), Violaine Bouyer, Fatiha Chalali, Jessy Cormont, Adrame Diagne, Yvon Fotia, Dominique Lambert-Tilmont, Eva Lumanisha, Roseline Sestacq, Béatrice Thellier, pour le Comité des sans-papiers du Nord (CSP 59), Immigration et Droits des Migrants (IDM), et le Collectif Afrique (CA), Paris, L’Harmattan, 2008
  • Du bled aux corons, un rêve trahi. Logement et mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais, Saïd Bouamama et Jessy Cormont, Dechy, Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais, 2008
  • Lutter contre les discriminations liées à l’origine. Une boîte à agir pour les centres sociaux, Saïd Bouamama et Jessy Cormont, Lille, IFAR, UR Centre sociaux NPdC, ACSE,
  • Les Classes et quartiers populaires. Paupérisation, ethnicisation et discrimination, Paris, Éditions du Cygne, Collection recto-verso, 2009
  • Nique la France. Devoir d’insolence, avec ZEP, Textes du livre-album de ZEP (Zone d’Expression Populaire), Roubaix, Darna Éditions,
  • Les Discriminations multifactorielles, genre/« race »/classe. Repères pour comprendre et agir, Saïd Bouamama, Jessy Cormont et Yvon Fotia, Paris, Acsé,
  • Les Luttes du comité des sans-papiers 59 : analyse de sa littérature militante. Tome 1 : 1996-2000, Saïd Bouamama (dir.) et Laurène Bricout, Jessy Cormont, Adramé Diagne, Yvon Fotia, Saïd Kebouchi, Dominique Lambert, Eva Lumanisha, Nadia Malmi, Rabah Moussouni, Vincent Musungu, Armand Nwatshock, Albert Nyanguile, Jacques Tetka, Béatrice Thellier, Brigitte Vandeweghe, Élodie Vandeweghe, le CSP 59, IDM, le Collectif Afrique, Darna Édition, Roubaix, 2010
  • « Les quartiers populaires de type grand ensemble : des gentils “beurs” à la méchante “racaille” », dans Culture et Société, no 15, Banlieue, quartier, ghetto, zone, cité…,
  • Histoire de l’Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais. De la tête baissée à la conquête de la dignité, Saïd Bouamama et Jessy Cormont, Dechy, Association des mineurs marocains du Nord-Pas-de-Calais (A.M.M.N.), 2010
  • Les Discriminations racistes : une arme de division massive, préface de Christine Delphy, Paris, L'Harmattan, 2010
  • Les Luttes du comité des sans papiers 59 : analyse de sa littérature militante. Tome 2 : 2001-2005, Saïd Bouamama (dir.), Laurène Bricout, Jessy Cormont, Yvon Fotia, Saïd Kebouchi, Dominique Lambert, Eva Lumanisha, Nadia Malmi, Rabah Moussouni, Armand Nwatshock, Béatrice Thellier, Brigitte Vandeweghe, Élodie Vandeweghe, le CSP 59, IDM, le Collectif Afrique, Darna Édition, Roubaix, 2011
  • Dictionnaire des dominations de sexe, de race, de classe, Collectif Manouchian : Saïd Bouamama, Jessy Cormont, Yvon Fotia, Édition Syllepse, 2012
  • Femmes des quartiers populaires, en résistance contre les discriminations, des femmes de Blanc-Mesnil avec Saïd Bouamama & Zouina Meddour, Le Temps des Cerises, 2013
  • Figures de la révolution africaine. De Kenyatta à Sankara, La Découverte, 2014, (ISBN 2707194077)
  • La Tricontinentale. Les peuples du tiers-monde à l'assaut du ciel, CETIM et Syllepse, 2016
  • Urgence antiraciste -Pour une démocratie inclusive-, Le Croquant, 2017, coordination de Martine Boudet, préface d'Aminata Traoré. Avec Nils Andersson, Adda Bekkouche, Farid Bennaï, Monique Crinon, Christian Delarue, Bernard Dreano, Mireille Fanon-Mendés France, Patrick Farbiaz, Augustin Grosdoy, Gilles Manceron, Gus Massiah, Paul Mensah, Evelyne Perrin, Alice Picard, Louis-Georges Tin.
  • Le Manuel Stratėgique de l’Afrique (tomes 1 et 2), Investig’Action, 2018
  • La Gauche et la Guerre, Investig'Action, Michel Collon et Saïd Bouamama, Bruxelles, 2019 (ISBN 978-2-930827-61-2)

Notes et références modifier

  1. Alcide Carton, « Saïd Bouamama – Bibliographie », Citoyenneté et immigration. AD-PEP-62, 30 mars 2009.
  2. Pour lui, bien que la race n'existe pas scientifiquement, elle est socialement construite par le système de discrimination raciste. Cf. l'article « Race » dans : Collectif Manouchian, « Glossaire critique des notions liées aux discriminations racistes », in Les Figures de la domination, en ligne, mis en ligne le .
  3. Voir sur phare-pour-l-egalite.org.
  4. « Mécaniques de l’extrémisme violent », sur Centre d'Étude des Radicalisations et de leurs Traitements
  5. Carole Sterlé , Bobigny : l’État boycotte le colloque sur les extrémismes violents, leparisien.fr, 3 juillet 2019
  6. Les invités de Médiapart, « En soutien à Saïd Bouamama », sur Le blog des invités de Mediapart, (consulté le )
  7. « La stigmatisation des quartiers populaires empêche toute critique sociale », Rouge Midi, 5 octobre 2009.
  8. Cf. l'interview qu'il donne à la revue Contresens en 2007 et également l'ouvrage Dix ans de marche des beurs, chronique d’un mouvement avorté, Paris, Desclée de Brouwer, 1994. Il a ainsi contribué à la création des associations Mémoire fertile, Texture, Mouvement autonome de l'Immigration.
  9. Cf. Abdelmalek Sayad, « Le mode de génération des générations immigrées », Migrants-formation, no 98, septembre 1994, p. 11 et 12, et Saïd Bouamama, « De la visibilisation à la suspicion : la fabrique républicaine d’une politisation », dans Les Figures de l'immigration, mars 2010.
  10. Cf. La Crème des Beurs : de l'immigration à l'intégration, Seuil, 2004, p. 303.
  11. « La nébuleuse Dieudonné », Libération, 10 novembre 2005.
  12. Saïd Bouamama, « Des Noirs, des Arabes et des musulmans sont partie prenante de la classe ouvrière », Revue Ballast, 25 mai 2018, URL: https://www.revue-ballast.fr/said-bouamama/
  13. Collectif, « Statistiques contre discriminations », Le Monde,‎
  14. ISM (International Solidarity Movemen)t Palestine, « Georges Ibrahim Abdallah, une résistance indestructible - Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah », sur ism-france.org (consulté le ).
  15. Ariane Bonzon, Revue des Deux Mondes, novembre 2019, page 98.
  16. Saïd Bouamama, Classes et quartiers populaires. Paupérisation, ethnicisation et discrimination, Paris, Éditions du Cygne,
  17. Saïd Bouamama, « Transmettre l’histoire de nos luttes. Entretien », revue Mouvements, n° 83,‎ , p. 153-165 (lire en ligne)
  18. « « Charlie Hebdo », 22 ans de procès en tous genres », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  19. Voir sur zep-site.com.
  20. Saïd Bouamama, mis en examen pour racisme antiblanc : « pourquoi Michel peut-il dire qu’il n’aime pas le drapeau et pas Mohamed ? », Daily Nord, 17 octobre 2012.
  21. Voir sur blogs.mediapart.fr, tribune d'Éric Fassin, consultée le 7 mars 2016.
  22. Voir sur francetvinfo.fr.
  23. Chambre criminelle, 28 février 2017, 16-80522, publié au bulletin - cour de cassation, Légifrance.
  24. La Cour d'appel de Lyon condamne “Nique la France”, valeursactuelles.com, 16 janvier 2018.
  25. Chambre criminelle, 11 décembre 2018, 18-80525, non publié au bulletin - cour de cassation, Légifrance.
  26. Elle établit que « la nation française n’est pas mise en cause en tant que telle (...) éclairés par l'ensemble du texte de la chanson et compte tenu du langage en usage dans le genre du rap, les propos poursuivis, pour outranciers, injustes ou vulgaires qu'ils puissent être regardés, entendent dénoncer le racisme prêté à la société française, qu'elle aurait hérité de son passé colonialiste, et s'inscrivent à ce titre dans le contexte d'un débat d'intérêt général, d'autre part, ne contiennent, même implicitement, aucun appel ni exhortation à la discrimination, la haine ou la violence contre quiconque, de sorte qu'ils n'excédent pas les limites de la liberté d'expression, la cour d'appel, qui a de surcroît retenu des passages qui n'étaient pas poursuivis ou dont elle a dénaturé la signification, a méconnu le sens et la portée des textes susvisés et des principes ci-dessus énoncés » ; « Cour de cassation, criminelle, Chambre criminelle, 11 décembre 2018, 18-80.525. »,

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