Le Roc-Saint-André

ancienne commune française du département du Morbihan
(Redirigé depuis Saint-André-du-Roc)

Le Roc-Saint-André [ləʁɔksɛ̃tɑ̃dʁe] est une ancienne commune française située dans le département du Morbihan, en région Bretagne, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de Val d'Oust.

Le Roc-Saint-André
Le Roc-Saint-André
Le Roc-Saint-André - l'église
Blason de Le Roc-Saint-André
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bretagne
Département Morbihan
Arrondissement Vannes
Intercommunalité Communauté de communes du Val d'Oust et de Lanvaux
Statut Commune déléguée
Maire délégué Thierry Huiban
Code postal 56460
Code commune 56197
Démographie
Gentilé Roxédois, Roxédoise
Population 928 hab. (2013)
Densité 93 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 51′ 55″ nord, 2° 26′ 52″ ouest
Altitude 35 m
Min. 16 m
Max. 123 m
Superficie 9,93 km2
Élections
Départementales Moréac
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégration Val d'Oust
Localisation
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Géographie

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Toponymie

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Le nom de la localité est attestée sous la forme Le Rotz en 1427 (une chapelle porte alors ce nom)[1].

La prononciation gallèse est « Le Rô », ˈr̀oxsanta ̃nˈdre en breton[1].

Le Roc-Saint-André, en breton Roz-Sant-Andrev, est le nom d'une chapelle, la chapelle du Roz construite sur un roc dédié à saint André.

De nombreux lieux-dits de la commune sont précédés du préfixe "ville" et non du préfixe breton ker ; bien que situé en région de tradition bretonnante, cela signifie qu'on y parle depuis longtemps le français[2].

Histoire

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Ce territoire était un démembrement de la paroisse de Sérent, qui est devenu une trève de cette paroisse en 1608 sous le nom de Saint-André-du-Roc. Il n'a été érigé en commune que tardivement, en 1790, sous le nom de Pont-du-Roc, et en paroisse en 1802 (à la suite du Concordat). La commune prend le nom de Roc-Saint-André par arrêté préfectoral du 21 mai 1951[3].

Antiquité

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« Au sud du moulin de la Villeder on trouve les traces d'un retranchement attribué aux Romains. Ce qui est certain, c'est que les environs présentent de nombreux fragments de briques romaines (..). À une petite distance de ce camp est une ferme qui porte encore le nom significatif de "la Grée aux Romains" » écrivent A. Marteville et P. Varin en 1853[2].

Temps modernes

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Révolution française

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Roc-Saint-André est érigé en commune en 1790 et rattachée au canton de Sérent en 1793, avant d'être rattachée au canton de Malestroit en 1801, année où la commune est nommée "Le Roc-Saint-André"[4].

Le XIXe siècle

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A. Marteville et P. Varin, continuateurs d'Ogée, décrivent ainsi Le Roc Saint-André en 1853 :

« Roc-Saint-André: commune formée d'une ancienne trève de la paroisse de Sérent. (..) Principaux villages : la Touche-Carné, Bolin, Plinet, la Ville-Der, la Villebily, Tréfosse, les Vanx, la Ville-Néant, la Ville-Chenier, la Garenne, la Ville-aux-Fahins. Superficie totale : 993 hectares 6 ares, dont (..) terres labourables 407 ha, prés et pâturages 174 ha, vergers et jardins 24 ha, bois 46 ha, châtaigneraies 18 ha, landes et incultes 279 ha (..). Moulins : 3 (de la Villeder, de la Garenne, à vent ; de Poulho, à eau). Le village de Roc-Saint-André est très pittoresquement situé sur un escarpement de la rive droite de l'Oust, à l'endroit où la route de Rennes à Vannestraverse cette rivière sur un beau pont en pierre, de treize arches, construit au milieu du siècle dernier (1760). Tout ce territoire est montueux et très accidenté. La majeure partie, sous le rapport des cultures, s'étend sur les bords du canal d'Oust (ou rivière), près des villages de Bolin et de La Touche-Carné. L'ouest et le nord sont très médiocres. L'on remarque (..) le château de la Villeder, propriété qu'entourent de beaux taillis et la Touche-Carné, ancienne châtellenie, aujourd'hui maison de ferme. On y voit une tour crénelée qui remonte probablement au XIVe siècle. (..) On parle le français [en fait le gallo]. Géologie : schiste talqueux ; on a trouvé à la Villeder des traces de minerai d'étain ; granite à l'ouest[2]. »

Le XXe siècle

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La Belle Époque

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Le eut lieu l'inventaire des biens d'église de Roc-Saint-André, La Chapelle et Sérent. « L'un des vicaires de Sérent et celui de Lizio ont été arrêtés et conduits, menottes aux mains, et sous escorte, au tribunal de Ploërmel pour y être jugés le soir même »[5]. En 1907 le journal L'Ouest-Éclair déplore l'arriération des pratiques agricoles dans la région : « Que de landes encore, du côté de Campénéac par exemple, et comme les paysans sont routiniers par là. À Malestroit c'est pis encore ; de Saint-Marcel au Roc-Saint-André, par Sérent, de Réminiac à Monterrein, par Caro, comptez les terrains incultes, à peine plantés de maigres sapins. (..) Pourquoi alors ces progrès si lents qui paraissent nuls ? Pourquoi le sol de Sérent ou de Ménéac ne produiraient-ils pas aussi bien que celui de Bréhan ? Ces terrains sont trop maigres, dira-t-on. (..) La faute n'est pas à la terre, elle n'est pas plus au manque de bras, elle est au manque d'initiative, au manque d'influences compétentes »[6].

La Première Guerre mondiale

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Le monument aux morts du Roc-Saint-André porte les noms de 27 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale ; parmi eux deux sont morts en Belgique (François Boiry est mort le à Weldhoek et Pierre Moisan est mort de ses blessures le à Boezinge ; la plupart des autres sont morts sur le sol français[7].

L'Entre-deux-guerres

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En 1919 à l'école des filles les classes sont obscures, exigües et surchargées ; une cloison de carton sépare les classes, « les leçons faites dans l'une s'entendent dans les autres (...) Le matériel scolaire est dans un état de vétusté sans nom et manque en partie »[8].

La Seconde Guerre mondiale

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Dans la nuit du 17 au , la gare étant éclairée pour l'embarquement d'un régiment de soldats allemands, des pilotes anglais de cinq avions de la Royal Air Force, voyant de la lumière et croyant qu'il s'agissait du maquis de Saint-Marcel, larguèrent par erreur, à partir de la gare et jusque dans le secteur sud du bourg, de part et d'autre de l'Oust, un nombre important de containers (probablement 120). Un groupe de parachutistes de la France libre fut aussi largué sur ce secteur. Les soldats allemands saisirent les containers et patrouillèrent à la recherche des parachutistes qui parvinrent à se cacher et à rejoindre le maquis[9].

Le monument aux morts du Roc-Saint-André porte les noms de 9 personnes mortes pour la France pendant la Deuxième Guerre mondiale ; parmi elles André Chevalier, soldat du 265e régiment d'infanterie, mort au printemps 2940 dans les Ardennes lors de la Campagne de France ; Louis Beurel, soldat du 15e régiment de tirailleurs sénégalais, tué le lors du débarquement allié à l'Île d'Elbe[10].

L'après Seconde Guerre mondiale

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Le XXIe siècle

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La création de la commune nouvelle du Val d'Oust

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Le Roc-Saint-André fusionne avec les communes de La Chapelle-Caro et Quily au sein de la commune nouvelle de Val-d'Oust le .

Blasonnement

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Les armoiries de Le Roc-Saint-André se blasonnent ainsi :

Parti d’argent chargé d’un casque de mineur au naturel accompagné en chef d’une pelle (en fasce) sénestrée (le fer à senestre) et en pointe d’un pic (aussi en fasce, le fer à dextre) adextré, le tout de sable, emmanché au naturel ; et de gueules à la croix de Saint André d’or ; à la champagne d’azur chargée d’un pont (isolé) à trois arches d’argent maçonné de sable ; au chef (retrait) d’hermine.
Conc. O Delière.

Politique et administration

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 mars 2014 Joseph Le Gal DVD Conseiller général
mars 2014 31 décembre 2015 Thierry Huiban Sans étiquette  
Les données manquantes sont à compléter.

La création de la commune nouvelle de Val d'Oust entraîne la création d'une commune déléguée gérée par un maire délégué :

Liste des maires délégués
Période Identité Étiquette Qualité
1er janvier 2016 En cours Thierry Huiban
par dérogation du 1er au 10 janvier[11]
confirmé par délibération municipale le 10 janvier[12]
-  
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[14],[Note 1].

En 2013, la commune comptait 928 habitants, en évolution de +0,65 % par rapport à 2008 (Morbihan : +3,47 %, France hors Mayotte : +2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
700743681688676706628656692
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
720805776731747785951851763
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
731734754715721731694721704
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2013
717702736793836861913941928
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[15] puis Insee à partir de 2006[16].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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  • le château de la Ville Der [ou Villeder] (XVIIe siècle, XVIIIe siècle et XIXe siècle) ; il disposait du droit de haute justice sous l'Ancien Régime ; inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du [17] ;
  • l'église Saint-André : construite entre 1901 et 1903 par l'architecte Arthur Regnault, elle a remplacé l'ancienne église tréviale qui datait du XVIe siècle, abattue en raison de sa vétusté ;
  • le manoir de la Touche-Carné date des XV et XVIe siècle et a été restauré au XVIIe siècle ; il a été la propriété successive des familles Carné, Rogier et, au XIXe siècle Du Breuil de Pontbriand ;
  • le manoir du Val-Néant date des XVIIIe et XXe siècles (ancienne seigneurie disposant du droit de moyenne justice) ; il est inscrit à l'inventaire général du patrimoine culturel[18] ;
  • le pont du Roc-Saint-André ;
  • les anciennes mines d'étain de la Villeder.
  • la croix de Léry (croix monolithe datant de 1705).

Personnalités liées à la commune

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Notes et références

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  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

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  1. a et b Erwan Vallerie, Diazezoù studi istorel an anvioù-parrez = Traité de toponymie historique de la Bretagne, An Here, (ISBN 2-86843-153-4 et 978-2-86843-153-0, OCLC 63764620, lire en ligne), p. 176
  2. a b et c A. Marteville et P. Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, vol. 2, Rennes, Deniel, (lire en ligne), p. 682.
  3. « Étymologie et histoire du Roc Saint-André », sur InfoBretagne (consulté le )
  4. « Le Roc-Saint-André », sur cassini.ehess.fr (consulté le ).
  5. « Les inventaires des biens d'église », L'Ouest-Éclair,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Ploërmel. L'agriculture », L'Ouest-Éclair,‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Val d'Oust (commune nouvelle). Monument aux Morts [Le Roc-Saint-André] (Relevé n° 52958) », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  8. M. Cancouet, « Palais scolaires », L'École émancipée : revue pédagogique hebdomadaire,‎ , page 10 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Livre de Joseph Jégo (1991) : 1939-1945 rage, action, tourmente au pays de Lanvaux (page 118).
  10. « Val d'Oust (commune nouvelle). Monument aux Morts [Le Roc-Saint-André] (Relevé n° 52958) », sur memorialgenweb.org (consulté le ).
  11. « Arrêté portant création de la commune nouvelle de Val d'Oust », sur Préfecture du Morbihan, (consulté le )
  12. « Val d'Oust. Michel Guégan élu maire d’une voix », sur Ouest-France, (consulté le )
  13. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  14. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  15. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  16. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  17. « Château de la Ville Der », notice no PA56000064, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  18. « Manoir du Val-Néant », notice no IA00010140, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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