Salem Kacet

cardiologue français d'origine algérienne

Salem Kacet, né le à Ifigha en Kabylie (Algérie) et mort le à Ronchin, est un médecin (pédiatre, cardiologue) et homme politique français, maire adjoint de Roubaix de 1989 à 1995.

Salem Kacet
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Ronchin (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Commission de la nationalité (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Salem Kacet est né le à Aït-Issaad, un petit village de la commune d'Ifigha en Kabylie[1],[2],[3]. Benjamin d'une fratrie de six, tous ses frères et sœurs sont morts en bas âge, faute de soins[4]. « Petit berger des montagnes de Kabylie », il émigre en France à l'âge de 8 ans pour rejoindre son père, Mohand Saïd Kacet, dans une petite chambre d'hôtel de la rue d'Aubervilliers[5],[6],[7]. Ce dernier, analphabète et allophone, travaille pendant près de quatre décennies comme ouvrier spécialisé chez Citroën à Clichy[8],[9]. Lors de la guerre d'Algérie, il est engagé auprès de la fédération de France du FLN[10].

Après avoir obtenu son baccalauréat au lycée Colbert, Salem Kacet est admis à la faculté de médecine de l'université Paris-Diderot en 1971[6]. Alors qu'il a la possibilité de demander la nationalité française en 1974, il ne le fait pas car il envisage de retourner définitivement en Algérie après son internat à l'AP-HP[4],[6]. Finalement, une fois ce dernier terminé, il se rend compte qu'il est « Français à part entière » et se fait naturaliser en 1983[4],[11]. Dans la foulée, il commence sa carrière de médecin comme chef de clinique des universités au CHRU de Lille[12]. Il est alors l'assistant du Pr Jean Lekieffre, chef du service cardiologie du CHU de Lille[6],[13].

De à , il siège au sein de la commission de la nationalité instituée par le Premier ministre Jacques Chirac[14]. Il en est le seul Maghrébin et le seul fils d'immigré.

Originaire du PS, c'est néanmoins sur la liste d'André Diligent (CDS) qu'il se fait élire à la mairie de Roubaix en 1989[15]. Pendant les six années suivantes, il est son adjoint en charge de la santé, de la petite enfance et de la lutte contre les toxicomanies[12],[16]. C'est, entre autres, en cette qualité qu'il est invité à participer à un débat télévisé l'opposant à Jean-Marie Le Pen et Jacques Roseau sur TF1[4].

Il est le président-fondateur de l'Association des médecins d'origine maghrébine de France (AMOMF)[17],[18]. Après sa mort, sa branche nordiste prend le nom d'association Salem-Kacet[19].

Candidat à la députation lors des élections de 2007[8], il est devancé au second tour par le maire socialiste de Wattrelos, Dominique Baert[12],[20].

De 2004 à 2012, il est le vice-président aux relations internationales et à la communication à l'université Lille 2, aux côtés du président Christian Sergheraert et de son équipe. En outre, il accompagne et soutient ses équipes lors de la mise en place de grands projets tels que les courses de la braderie de Lille, étudiants sans frontières ou encore la soirée des talents.

Œuvres

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  • Intérêt de l'enregistrement électrocardiographique de longue durée chez l'enfant et l'adolescent : à propos de 160 patients, thèse d'exercice, Lille, 1983
  • Avec Georges Memmi, Le droit à la France, Paris, P. Belfond, , 182 p. (ISBN 2-7144-2766-9, BNF 36653644)
  • Livre blanc de la télécardiologie dans le suivi des patients porteurs de stimulateurs et défibrillateurs cardiaques implantables (avec Denise Silber), Biotronik, 2008[21]

Notes et références

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  1. Mess, « « Héros issus de la diversité » : les 14 personnalités kabyles qui seront honorées par la France », sur VAVA innova (consulté le )
  2. « recherche Kacet Salem », sur matchID (consulté le )
  3. Kacet et Memmi 1991, p. 7.
  4. a b c et d « Jean-Marie Le Pen et Bernard Tapie débattent de l'immigration en 1989 | Archive INA », sur YouTube, (consulté le )
  5. « Cardiologues, des hommes de coeur », Télé-Loisirs (consulté le )
  6. a b c et d « Salem Kacet (UMP), candidat romanesque dans le Nord », Le Quotidien du médecin, (consulté le )
  7. Kacet et Memmi 1991, p. 18.
  8. a et b E.H., « Salem Kacet, un Beur aux portes de l'Assemblée », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  9. Kacet et Memmi 1991, p. 8.
  10. Benjamin Stora, Les immigrés algériens en France : Une histoire politique 1912-1962, Paris, Hachette Littératures, coll. « Pluriel », , 491 p. (ISBN 978-2-01-279418-4), p. 440
  11. « La candidature du docteur Salem Kacet à Roubaix Un beur au centre », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  12. a b et c « Décès de Salem Kacet, cardiologue réputé et homme politique de terrain », sur France 3 Régions, (consulté le )
  13. Dominique Lacroix, « Hommage au Pr Salem Kacet », sur Medscape, (consulté le )
  14. Kacet et Memmi 1991, p. 179.
  15. « Inventaire Archives d'André Dilligent », Bibliothèque numérique de Roubaix (consulté le )
  16. Stéphane Long, « Décès du Pr Salem Kacet, cardiologue et homme de convictions », Le Quotidien du médecin, (consulté le )
  17. Bruno Béthouart (préf. Denis Vinckier), André Diligent : Itinéraire d'un chrétien démocrate du Nord, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », , 370 p. (ISBN 978-2-7574-3840-4, lire en ligne), chap. 15 (« L'héritage Diligent »), p. 324
  18. « Service minimum et handicap au sommaire de la presse magazine », AEF info,
  19. « Elle devient l’association Salem Kacet », La Voix du Nord
  20. Jean Valbay, « Dans le Nord, l'UMP perd un siège », Le Figaro, (consulté le )
  21. Salem Kacet et Denise Silber, « Livre Blanc de la Télécardiologie dans le suivi des patients porteurs de stimulateurs et défibrillateurs cardiaques » [archive du ], sur La Lettre de la Télécardiologie

Liens externes

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