Samuel Peixotto
Samuel Charles Peixotto (peiʃɔto), puis Charles Paul Joseph Peixotto de Beaulieu à partir de 1781, né à Bordeaux le et mort le dans la même ville, est un financier français d'origine portugaise.
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Samuel Coen Peixotto |
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Propriétaire de |
Château de Peixotto, château La Gurgue (en), château Pape Clément, château Peychotte, Hôtel Peixotto (d) |
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Biographie
modifierNé dans une famille juive marrane, Samuel Peixotto est le fils de Jacob Coen Peixotto (1690-1760) et de Nichette Mendes[1], petit-fils de Léon Isaac Coen Peixotto (1657-1744), négociant et syndic de la nation portugaise à Bordeaux, et devient banquier à Bordeaux[2].
Il épouse le , à Londres, Sara Mendès d'Acosta (1747-1783) dont il souhaita, à partir de 1773, divorcer sans pouvoir y parvenir jusqu'au décès de celle-ci[2]. De cette union, il eut deux fils, Jacob et Daniel, nés en 1765[3].
Entre 1760 et 1769, il fait construire le château de Peixotto à Talence[4] et, de 1785 à 1789, le château Peychotte à Mérignac. Il se porte acquéreur également en 1791 de plusieurs biens nationaux dont entre autres le château Pape Clément[5] et le château La Gurgue (en)[6]. Il est par ailleurs propriétaire d'un domaine viticole de 6 hectares dans le sauternais, le château Peixotto (ou Pexoto), qui sera classé deuxième cru en 1855[7].
De confession juive à l'origine, il se convertit au catholicisme, se faisant baptiser le à Sigüenza (Espagne)[2], et prend à cette occasion le nom de Charles Paul Joseph Peixotto de Beaulieu[8]. Il obtient de Charles III d'Espagne le monopole du commerce des piastres entre l'Espagne et les pays étrangers[8].
En 1794, sous la Terreur, la municipalité de Talence fait traduire Peixotto devant la commission militaire révolutionnaire, à qui l'on reprochait notamment d'avoir « platement fait sa cour aux rois et de leur avoir élevé des statues ». Il bénéficie d'une relative clémence en sauvant sa tête de la guillotine et en se voyant condamner à une amende d'un million deux cent mille livres[8] dont il ne paiera finalement que les deux cent mille livres attribuées aux sans-culottes de Bordeaux.
Il meurt à Bordeaux le 23 messidor de l'an XIII du calendrier républicain, soit le , à l'âge de 64 ans[9].
Notes et références
modifier- « Bordeaux GG 844, Israélites Portugais, Registre des naissances, acte de naissance n° 63, page 7/111 », sur Archives de Bordeaux Métropole.
- Théophile Malvezin, Histoire des juifs à Bordeaux, Bordeaux, Charles Lefebvre, , 375 p. (lire en ligne).
- Jean Cavignac, « Dictionnaire du judaïsme bordelais aux XVIIIe et XIXe siècles : Biographies, généalogies, professions, institutions »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) [PDF], Bordeaux, Archives départementales de la Gironde, , p. 95-97
- Denise Bège-Seurin, « Le jardin de Monsieur Peixotto », sur Académie Montesquieu, .
- Sylvain Torchet, « Château Pape-Clément », sur ABC du Vin, .
- Sylvain Torchet, « Château La Gurgue », sur ABC du Vin, .
- Sylvain Torchet, « Château Peixotto », sur ABC du Vin, .
- Paul Courteault, Antonio Ponz à Bordeaux en mai 1783, t. 45-1, Bulletin hispanique, (lire en ligne), p. 73-77.
- « Bordeaux 3 E 42, Registre des actes de décès, section Nord, an XIII (1805), acte de décès n° 617, page 78/120 », sur Archives de Bordeaux Métropole.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Maurice Ferrus, Petite Histoire de Talence : des origines au début du XXe siècle, Editions des Régionalismes, , 182 p. (ISBN 978-2-8240-5400-1, lire en ligne), p. 45-52.
- Maurice Ferrus, « Le fameux banquier Peixotto », La Petite Gironde, , p. 3 (lire en ligne).
- Patrick Girard, La Révolution française et les juifs, Editions Robert Laffont, , 295 p. (ISBN 2-221-18003-8, lire en ligne).
- Jean Cavignac, Les Israélites bordelais de 1780 à 1850 autour de l’émancipation, Paris, Publisud, , 463 p. (ISBN 2-86600-450-7, lire en ligne).
- Édouard Drumont, La France juive : essai d'histoire contemporaine, t. 1, Paris, C. Marpon & E. Flammarion, , 579 p. (lire en ligne), p. 244-250.
- Journal politique ou Gazette des gazettes, vol. 76, Bouillon, (lire en ligne).
- Journal politique ou Gazette des gazettes, vol. 62, Bouillon, (lire en ligne).
- Gazette des tribunaux, ouvrage périodique, contenant les nouvelles des tribunaux, vol. 3, (lire en ligne).
- Michel Humbert, Mélanges à la mémoire de Marcel-Henri Prevost : droit biblique, intentions rabbiniques, communautés et société, Paris, PUF, , 329 p. (ISBN 2-13-037872-2), « Un divorce judaïque devant la juridiction royale: l'affaire Samuel Peixotto - Sarah Mendès d'Acosta », p. 307-318.
- (en) Zosa Szajkowski et Soza Szajkowski, Jews and the French Revolutions of 1789, 1830 and 1848, KTAV Publishing House Inc., , 1161 p. (ISBN 978-0-87068-000-7, lire en ligne).
- (en) Jeffrey Merrick, Sodomites, Pederasts, and Tribades in Eighteenth-Century France : A Documentary History, Penn State Press, , 272 p. (ISBN 978-0-271-08418-3 et 0-271-08418-9, lire en ligne).
Liens externes
modifier- Mémoire à consulter et consultation pour dame Sara Mendez d'Acosta, épouse du sieur Samuel Peixotto, banquier à Bordeaux, tous deux de la nation juive portugaise, appelans d'une sentence par défaut, rendue contre elle au Châtelet de Paris, Paris, , 34 p. (lire en ligne)
- François Marie de Saint-Georges de Montmerci, Généalogie curieuse et remarquable de M. Peixotto, juif d'origine, chrétien de profession et banquier de Bordeaux . Ouvrage destiné à prouver aux mécréants que M. Peixotto descend en ligne directe d'Adam, de Noé, d'Aaron et de tous les Cohens de l'univers, Avignon, Libraire de sa Sainteté, , 40 p. (lire en ligne)
- Peixotto, Mémoire pour Samuel Peixotto, banquier à Paris, contre la dame Sara Mendez d'Acosta, Paris, , 12 p. (lire en ligne)
- Foullon, Observations sur la séparation et le divorce judaïque ; pour le sieur Samuel Peixotto contre la dame Sara Mendés d'Acosta, Paris, , 67 p. (lire en ligne)
- Consultation sur le divorce de la loi judaïque, Paris, , 76 p. (lire en ligne)