Sancie de Provence
Sancie de Provence, née probablement vers 1225/1228 et morte le à Berkhamsted, est une noble issue de la maison de Barcelone, devenue par mariage comtesse de Cornouailles et reine de Germanie. Elle ne sera toutefois jamais sacrée impératrice.
Titres
–
4 ans, 9 mois et 27 jours
Prédécesseur | Élisabeth de Brunswick-Lunebourg |
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Successeur | Béatrice de Falkenbourg |
–
17 ans, 11 mois et 17 jours
Prédécesseur | Isabelle le Maréchal |
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Successeur | Béatrice de Falkenbourg |
Dynastie | Maison de Provence |
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Naissance |
c. 1225/1228 Aix-en-Provence |
Décès |
Berkhamsted |
Sépulture | Abbaye de Hailes |
Père | Raimond-Bérenger IV de Provence |
Mère | Béatrice de Savoie |
Conjoint | Richard de Cornouailles |
Enfants | Edmond de Cornouailles |
Biographie
modifierSancie (ou Sancha) est la troisième fille de Raimond-Bérenger IV, comte de Provence et de Forcalquier, et de Béatrice de Savoie[1],[2].
Probablement née en 1225[2]/1228, à Aix-en-Provence[2], elle a pour sœur Marguerite, qui épouse le roi Saint Louis, Éléonore épouse du roi Henri III d'Angleterre et Béatrice, épouse de Charles, frère de Saint Louis, et roi de Sicile (1266-1282), de Naples (1266-1285)[1].
Elle est tout d'abord promise, au cours de l'année 1240, au dauphin de Viennois, Guigues VII (1225-1269), fils de Guigues VI de Viennois et de Béatrice de Montferrat, mais l'engagement est annulé par deux évêques car le dauphin a déjà contracté des fiançailles avec Cécile des Baux[2],[3].
Vers août 1241, Sancie, qui est célèbre pour sa beauté tout comme ses trois sœurs, est promise à Raymond VII de Toulouse mais le mariage ne se réalise pas car une dispense papale est nécessaire[2]. Or, le pape Célestin IV vient de mourir et Innocent IV ne sera élu que plus d'un an après son décès.
L'engagement est donc rompu et c'est sous l'impulsion de sa sœur Éléonore qu'elle est promise à son beau-frère, Richard Ier, comte de Cornouailles, qui est veuf de sa première femme, Isabelle le Maréchal[2]. L'évêque de Hereford, Pierre d'Aigueblanche, originaire de Savoie, diplomate à la cour des rois Saint Louis et Alphonse X de Castille, et Pierre de Savoie, l'oncle des deux princesses, sont chargés des négociations[4],[5]. L'acte est signé le à Tarascon[2],[4],[5]. Sancie est représentée par sa mère, la comtesse Béatrice, et Richard par Pierre de Savoie, le frère de Béatrice. Le mariage se déroule le dans l'abbaye de Westminster.
En 1245, son père, Raimond-Bérenger IV meurt en laissant par testament le titre de comtesse de Provence et de Forcalquier à sa plus jeune fille, encore célibataire, Béatrice[6],[7].
Sancie, ainsi que Marguerite et Éléonore, aurait préféré que les fiefs paternels soient partagés entre les quatre sœurs mais le frère de Saint Louis, Charles d'Anjou, que le pape Innocent IV avait contribué à choisir comme époux pour Béatrice, envahit la Provence et refuse de la partager, ce qui explique les tensions qui marqueront toujours les rapports entre Charles et ses belles-sœurs spoliées.
Le , Richard de Cornouailles est élu roi des Romains par quatre des sept Grands Électeurs, en dehors des murs de Francfort. Ayant reçu la nouvelle, il part de Londres le accompagné de Sancie et de leurs deux enfants. Richard et Sancie sont couronnés à la cathédrale d'Aix-la-Chapelle par l'évêque de Cologne le , tandis que le rival de Richard, Alphonse X de Castille, non seulement n'a jamais été couronné mais n'a aucune intention de se rendre en Allemagne[réf. nécessaire]. Ils voyagent ensuite pendant 15 mois dans toute la région autour de Mayence[réf. nécessaire].
Malgré le succès remporté en Allemagne, surtout en Rhénanie, le pape Alexandre IV, hésite entre les deux candidats : malgré une préférence pour Richard, il ne souhaite pas rompre les liens d'amitié qui l'unissent à Saint Louis, allié d'Alphonse X et ne sait qui couronner. Ce n'est qu'en 1259 que le pape choisira Richard mais quand il envoie son légat en Allemagne pour les inviter à Rome, Richard et Sancie sont déjà repartis en Angleterre depuis janvier car la situation politique s'y est détériorée. Alexandre IV laisse passer le moment et retourne à son état d'indécision, qui durera jusqu'à sa mort, en [8].
Sancie tombe malade le et décède le 9, au château de Berkhamsted, dans le Hertfordshire, et est enterrée le dans l'abbaye de Hailes, dans le Tewkesbury, que son mari avait fondée[9].
Famille et descendance
modifierSon époux est père de quatre enfants de son premier mariage, dont Henri dit d'Almain (1235-† 1271), roi des Romains, marié en 1269 à Constance de Moncade, comtesse de Bigorre († 1310). Du mariage entre Richard et Sancie naissent trois fils :
- Richard, né et décédé en 1246 ;
- Edmond, 2ème comte de Cornouailles, marié en 1272 à Marguerite de Clare ;
- Richard (1252-1296).
Veuf, Richard de Cornouailles se remariera une troisième fois, en 1269, avec Béatrice de Falkenbourg ou Fauquemont (1253-† 1277), qui ne lui donne pas d'enfant. Il est par ailleurs le père naturel de Richard de Cornewall, ancêtre des Cornwall-Legh, puis barons Grey, né de sa relation avec Jeanne de Vautorte.
Ascendance
modifierNotes et références
modifier- Emmanuel Davin, « Béatrice de Savoie, Comtesse de Provence, mère de quatre reines (1198-1267) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2, , p. 176-189 (lire en ligne).
- MedLands, p. Sanche (lire en ligne).
- (de) Ludwig Wurstenberger, Peter der Zweite Graf von Savoyen, Markgraf in Italien, sein Haus und seine Lande, BiblioLife, , 428 p. (ISBN 978-0-55903-425-1)[réf. incomplète].
- Actes du colloque international de Lausanne, 30-31 mai 1997 - Gérard Giordanengo, « L'"état" dauphinois au milieu du XIIIe siècle: une esquisse : Le "Petit Charlemagne" », dans Bernard Andenmatten, Agostino Paravicini Bagliani et Eva Pibiri (sous la dir.), Pierre II de Savoie (+ 1268), t. 27, Lausanne, Fondation Humbert et Marie José de Savoie et Université de Lausanne, coll. « Cahiers lausannois d'histoire médiévale », , 444 p. (ISBN 2-940110-40-9).
- article[réf. incomplète], Recueil des mémoires et documents de l'Académie de la Val d'Isère, Volume 12, Moûtiers, p. 112.
- Layettes du Trésor des Chartes, vol. II.
- (la) Matthieu Paris, Monachi Sancti Albani, Chronica Majora, vol. IV[réf. incomplète].
- (en) Austin Lane Poole, L'interrègne en Allemagne, vol. V, coll. « Histoire du monde médiéval », , p. 128–152.
- (la) Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, Tomus XVI, Annalium Angliae Excerpta, anno 1261, p. 483.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- (en) Nancy Goldstone, Four Queens : The Provençal Sisters Who Ruled Europe, London, Weindenfeld & Nicholson, , 410 p. (ISBN 978-0-7538-2683-6).
Liens externes
modifier
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Charles Cawley, « Provence — Kings, Counts — D. Comtes de Provence 1113-1246 (Barcelona) », sur fmg.ac/MedLands (Foundation for Medieval Genealogy) (consulté en ), dont la notice (en) « Sanche »