Schnella guianensis
Schnella guianensis est une espèce de lianes de la famille des Fabaceae.
Selon Tropicos (30 août 2024)[1]
- Bauhinia chrysophylla Vahl ex DC.
- Bauhinia chrysophylla Vogel
- Bauhinia excisa (Griseb.) Hemsl.
- Bauhinia guianensis Aubl. - Basionyme
- Bauhinia guianensis var. splendens (Kunth) Amshoff
- Bauhinia manca Standl.
- Bauhinia obovata S.F. Blake
- Bauhinia sericella Standl.
- Bauhinia splendens Kunth
- Bauhinia splendens var. latifolia Benth.
- Bauhinia sprucei var. acuminata Benth.
- Bauhinia thompsonii I.M. Johnst.
- Binaria splendens (Kunth) A. Schmitz
- Phanera guianensis (Aubl.) Vaz
- Phanera splendens (Kunth) Vaz
- Schnella bicomata Pittier
- Schnella excisa Griseb.
- Schnella guianensis var. splendens (Kunth) R. Bernal & Celis
- Schnella obovata (S.F. Blake) Britton & Rose
- Schnella splendens (Kunth) Benth.
- Bauhinia chrysophylla Vahl
- Bauhinia chrysophylla Vahl ex DC.
- Bauhinia guianensis Aubl. - Basionyme
- Bauhinia guianensis Pulle
- Bauhinia guianensis var. guianensis
- Bauhinia macrophylla Poir.
- Bauhinia manca Standl.
- Bauhinia sericella Standl.
- Bauhinia speciosa Roxb.
- Bauhinia speciosa Vogel
- Bauhinia superba Steud.
- Bauhinia thompsoniae I.M.Johnst.
- Phanera guianensis (Aubl.) Vaz
- Schnella bicomata Pittier
- Schnella macrophylla Griseb.
Elle est connue en Guyane sous les noms de liane Échelle tortue (créole), Ayã yula (Wayãpi), Wahitye ariβra, Wahitye avudiga (Palikur), Escada-de-jabotí, Cipó-escada (Portugais)[3], au Suriname comme Hikuritarafon (Arawak), Sekrepatoe-trapoe (Sranan tongo)[4], et au Venezuela sous les noms de Bejuco de cadena, Bejuco de cadena marrón, Bejuco negro, Hoja de venado[5].
Description
modifierSchnella guianensis est une liane[5] grimpante à tige plus âgée aplatie. Les jeunes rameaux sont ferrugineux-pilosés.
Les feuilles sont coriaces, abaxialement ferrugineuses-tomentose à l'état jeune, bientôt glabrescentes, et les folioles presque libres. Elle produit rarement des vrilles.
Les inflorescences sont des racèmes terminaux, jusqu'à 16 cm de long, tomenteux.
Les pédicelles sont longs de 0,2-0,5 cm (jusqu'à 0,6 cm de long dans le fruit). Le tube du calice fructifère est campanulé, long de 0,5-0,8 cm, jusqu'à environ 0,7 cm de large, les lobes obtus, d'environ 0,2 cm de long.
Le fruit est une gousse clavée, très plate, mesurant 5-8,5 x 2,5-2,6 cm, séricifère à tomenteuse brun rougeâtre, obscurément veinée transversalement, se rétrécissant vers la base en un stipe d'environ 0,5 cm de long, l'apex obliquement acuminé sur 0,2 cm, sutures minutieusement épaissies (jusqu'à 0,07 cm de large).
Il contient environ 4 petites graines[4].
En 1952, Lemée en propose la description suivante de Protium heptaphyllum :
« B. guianensis Aubl. Grande liane à tige comprimée, avec vrilles, jeunes rameaux et inflorescences pubérulents ou tomenteux ; feuilles bifoliolées bou presque, folioles de 0,05-0,10 sur 0,02-0,04, obtuses ou aiguës ou acuminées, 4-5-nervées, coriaces, glabres en dessus, pubérulentes-ferrugineuses en dessous ; grappes lâches, bractées et bractéoles très petites ; boutons finement 5-dentés au sommet; pétales obovales onguiculés velus, ovaire velu ; gousse de 0,05-0,08 sur 25 mm., tomenteuse apiculée. »
— Albert Lemée, 19523.[6]
Répartition
modifierSchnella guianensis est présent du Nicaragua au Brésil, en passant par le Panama, la Colombie, le Venezuela, Trinidad, le Guyana, le Suriname, la Guyane, la Bolivie, et l'Équateur[5].
Écologie
modifierSchnella guianensis pousse dans les forêts sempervirentes de basse altitude à basse altitude, bordures de rivières, à 50-500 m d'altitude[5]. Elle est assez rare dans les Guyanes, où elle pousse dans la forêt pluviale d'altitude, en particulier la forêt secondaire et la forêt marécageuse le long des cours d'eau[4].
La chenille de Aguna megacles megacles se nourrit de ses feuilles[7].
Usages
modifierL'écorce de Schnella Guianensis renferme des naphtoquinones, des flavanes et des stéroïdes glucosidiques[8], présente des activités anti-inflammatoires et analgésiques[9], et diverses autres propriétés[10].
Les apprentis chamanes Palikur confectionnent et fument des cigarettes avec les folioles hachées et séchées de Schnella guianensis et l'écorce pilée de Brosimum acutifolium roulées dans l'écorce de Couratari multiflora pour entrer en contact avec les esprits qu'ils souhaitent domestiquer[3].
Les Taiwano considèrent les graines comme diurétiques et les Tikuna utilisent les tiges pour les affections des reins[11].
Son infusion sert à soigner la diarrhée et les écoulements menstruels excessifs chez les Waimiri-Atroari (en)[12].
Les Amérindiens du nord-ouest du Guyana emploient la sève brune extraite des tiges et des racines comme remède contre la diarrhée[13].
Les Yanomami et les Chácobo l'emploient pour soigner la diarrhée et les maux d'estomac[14],[15].
Protologue
modifierEn 1775, le botaniste Aublet a proposé le protologue suivant[16] :
« 1. BAUHINIA (Guianenſis) caule cirrhiſero, foliis tevibus, bipartitis. (Tabula 145.)
Hæc fpecies differt a précédenti, foliis rigidioribus, lævibus, minus amplis, utrinque viridibus.
Fructum ferebat eodem tempore.
Habitat in ſylvis Guianæ.
Nomen Caribæum YA-OUTI-MOUTA.
Binæ iſtæ plantæ maximoperè accedunt ad plantam de quâ Loefling pag. 283. mentionem facit. Conveniunt adhuc cum plantâ deſcriptâ à Rumphio ſub denominatione fequenti.
Folium linguæ, daun lida-lida. Herb. Amb. p. 1. cap. 1. tab. 1 . pag. 3.
Congruunt quoque cum NAGA-MU-VALLI. H. Mal. l. 8. pag. 57. tab. 30 & 31.
Bauhinia (ſcandens) caule cirrhiſero. Lœfl. It. 218. Lin. Spec. 535.
L'ATIMOUTA à petites feuilles. (PLANCHE 145.)Cette eſpèce ne diffère de la précédente [Schnella outimouta] que par ſes feuilles, qui ſont beaucoup plus petites, plus liſſes, plus épaiſſes, vertes ſur leurs deux faces, & ſans boſſelures. Les jeunes feuilles ſont rouſſâtres.
Cet arbriſſeau ſe trouve dans les mêmes lieux que le précédent.
II eſt nommé par les Garipons YA-OUTI-MOUTA.
Ces deux plantes ont beaucoup de rapport avec celle qui eſt décrite par Rumph ſous la dénomination ſuivante.
Folium linguæ, daun lida-lida. H. Amb. pag. 1. cap. 1. t. 1. pag. 3.
Elles conviennent encore avec le NAGA-MU-VALLI. H. Malab, l.8. p. 57. tab. 30 & 31. »
— Fusée-Aublet, 1775.
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tige
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tige
Notes et références
modifier- Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 30 août 2024
- GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 30 août 2024
- Pierre Grenand, Christian Moretti, Henri Jacquemin et Marie-Françoise Prévost, Pharmacopées traditionnelles en Guyane : Créoles. Wayãpi, Palikur, Paris, IRD Editions, , 663 p. (ISBN 978-2-7099-1545-8, lire en ligne [PDF]), p. 273
- (en) Mark G.M. Van Roosmalen, Fruits of the guianan flora, INSTITUTE OF SYSTEMATIC BOTANY UTRECHT UNIVERSITY - SILVICULTURAL DEPARTMENT OF WAGENINGEN AGRICULTURAL UNIVERSITY, , 483 p. (ISBN 978-9090009872), p. 64
- (en) Thomas Morley, Julian A. Steyermark (Eds), Paul E. Berry (Eds), Kay Yatskievych (Eds) et Bruce K. Holst (Eds), Flora of the Venezuelan Guayana, vol. 3, Araliaceae–Cactaceae, Box 299, St. Louis, MO 63166-0299, MISSOURI BOTANICAL GARDEN PRESS, , 792 p. (ISBN 9780915279463), p. 8
- Albert Lemée, Flore de la Guyane française : Tome II - Podostemonacées à Sterculiacées, Brest, LIBRAIRIE LECHEVALIER, , 398 p., p. 85
- (en) AYANE SUÊNIA-BASTOS, SUIANNE OLIVEIRA DOS SANTOS CAJÉ, JEFFERSON DUARTE-DE-MÉLO et IRACILDA MARIA DE MOURA LIMA, « Notes on the life history of Aguna megacles megacles (Mabille, 1888) (Lepidoptera: Hesperiidae: Eudaminae) feeding on Bauhinia species in the State of Alagoas, Brazil », Acta Zool. Mex, vol. 37, , p. 1-15 (DOI 10.21829/azm.2021.3712450, lire en ligne)
- (en) E. P. Viana, R. S. Santa-Rosa, S. S. M. S. Almeida et L. S. Santos, « Constituents of the stem bark of Bauhinia guianensis », Fitoterapia, vol. 70, no 1, , p. 111-112 (DOI 10.1016/S0367-326X(98)00032-X)
- (en) J.C.T. Carvalho, L.S. Santos, E.P. Viana, S.S.M.S. de Almeida, E. Marconato, M. Rodrigues, L.R. Ferreira et A. Van de Kamp, « Anti-inflammatory and Analgesic Activities of the Crude Extracts from Stem Bark of Bauhinia Guianensis », Pharmaceutical Biology, vol. 37, no 4, , p. 281-284 (DOI 10.1076/phbi.37.4.281.5803, lire en ligne)
- (en) Rosemary de Carvalho Rocha Koga, Abrahão Victor Tavares de Lima Teixeira dos Santos, Rosângela do Socorro Ferreira Rodrigues Sarquis et José Carlos Tavares Carvalho, « Bauhinia guianensis Aubl., a Plant from Amazon Biome with Promising Biologically Active Properties: A Systematic Review », Pharmacogn Rev., vol. 15, no 29, , p. 76-81 (DOI 10.5530/phrev.2021.15.9, lire en ligne)
- (en) Richard Evans SCHULTES et Robert F. RAFFAUF, The Healing Forest : Medicinal and Toxic Plants of the Northwest Amazonia, Portland, Dioscorides Press, , 500 p. (ISBN 978-0931146145, lire en ligne), p. 484
- (en) W. MILLIKEN, R.P. MILLER, S.R. POLLARD et E.V. WANDELLI, Ethnobotany of the Waimiri Atroari Indians of Brazil, Kew, Royal Botanic Gardens, , 196 p. (lire en ligne)
- (en) T. VAN ANDEL, « Non-timber forest products of the North-West District of Guyana Part I & II », Universiteit Utrecht. Tropenbos Guyana Series 8A-8B., , Part I 320 p., Part II 341 p. (lire en ligne)
- (en) W. MILLIKEN et B. ALBERT, « The Use of Medicinal Plants by the Yanomami Indians of Brazil », Economic Botany, vol. 50, no 1, , p. 10-25 (lire en ligne)
- (en) V. MUNOZ, M. SAUVAIN, G. BOURDY, L. CALLAPA, L. ROJAS, S. BERGERON, L. ROJAS, JA. BRAVO, L. BALDER RAMA, B. ORTIZ, A. GIMENEZ et E. DEHARO, « A search for natural bioactive compounds through a multidisciplinary approach in Bolivia, Part 1. Evaluation of the antimaJarial activity of some plants used by Chacobo Indians », Journal of Etnnopnarmacology, vol. 69, , p. 127-137 (DOI 10.1016/S0378-8741(99)00148-8)
- Jean Baptiste Christian Fusée-Aublet, HISTOIRE DES PLANTES DE LA GUIANE FRANÇOISE, rangées suivant la méthode sexuelle, avec plusieurs mémoires sur les différents objets intéreſſants, relatifs à la culture & au commerce de la Guiane françoiſe, & une Notice des plantes de l'Iſle de France. volume I, Londres et Paris, P.-F. Didot jeune, Librairie de la Faculté de Médecine, quai des Augustins, , 867 p. (lire en ligne), p. 377-378
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- (en) Référence JSTOR Plants : Schnella guianensis
- (en) Référence Catalogue of Life : Schnella guianensis (Aubl.) Wunderlin
- (en) Référence NCBI : Schnella guianensis (taxons inclus)
- (en) Référence Tropicos : Schnella guianensis (Aubl.) Wunderlin (+ liste sous-taxons)
- (en) Référence World Checklist of Selected Plant Families (WCSP) : Schnella guianensis (Aubl.) Wunderlin (2010)
- (en) Référence POWO : Schnella guianensis (Aubl.) Wunderlin
- (en) Référence World Flora Online (WFO) : Schnella guianensis (Aubl.) Wunderlin (+descriptions)
- (en) Référence IPNI : Schnella guianensis
- (fr + en) Référence GBIF : Schnella guianensis (Aubl.) Wunderlin
- (fr) Référence INPN : Schnella guianensis (Aubl.) Wunderlin (TAXREF)
- « Schnella guianensis », sur la chaussette rouge, (consulté le )