Sebhat Gebre Egziabhér

écrivain éthiopien
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Sebhat Gebre Egziabhér (en amharique : ስብሐት ገብረ እግዚአብሔር) est un écrivain et intellectuel éthiopien né en 1936 à Adoua dans la province du Tigré et mort le [1] à Addis-Abeba. Un de ses ouvrages, Les Nuits d'Addis-Abeba, est le premier roman traduit de l'amharique en français.

Sebhat Gebre Egziabhér
Description de cette image, également commentée ci-après
Sebhat Gebre Egziabhér en janvier 2009.
Nom de naissance ስብሐት ገብረ እግዚአብሔር
Naissance
Adoua, Tigré, Éthiopie
Décès
Addis-Abeba, Éthiopie
Activité principale
écrivain
Auteur
Langue d’écriture amharique

Biographie

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Ayant mené des études dans une mission suédoise puis à l'université d'Addis-Abeba, Sebhat se rend par la suite à Washington, de 1960 à 1961, où il envisage pendant un temps de devenir bibliothécaire et où il entreprend une première ébauche, en anglais, d'un roman sur la vie nocturne dans la capitale éthiopienne. Mais il renonce rapidement à ce travail en langue anglaise, après une lecture de textes d'un écrivain éthiopien, qu'il reconnaît comme un mentor : Dagnatchäw Wärqu (1936-1944). Ce dernier a prouvé par ses écrits que la langue amharique convenait très bien à l'expression des aspects de la vie moderne.

Bénéficiant d'une bourse de l'UNESCO, Sehbat se rend en France, à Aix-en-Provence, de 1962 à 1964. Il y étudie la sociologie et la philosophie, et y découvre la littérature européenne : Zola, Dostoïevski en particulier mais également Villon, Rabelais, Dickens ou encore Tolstoï, Freud, Proust, Evelyn Waugh et Mark Twain.

Il a également contribué dans divers journaux dont Addis Zemen.

Un écrivain novateur et engagé

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Polyglotte, Sehbat revient dans son pays natal au milieu des années 1960, période d'effervescence dans les consciences étudiantes. À Addis, il participe à la revue culturelle Mennen, lancée par l'empereur Hailé Sélassié à la suite du décès de l'impératrice (en) en 1961.

Sous le Derg (comité révolutionnaire, à partir de juillet 1974), Sehbat est réquisitionné, avec trois autres lettrés, pour traduire en amharique les textes de Karl Marx, dont Le Capital.

Selon Reidulf Molvaer, Sehbat Guèbrè-Egziabhér est un « auteur impubliable » mais aussi le « favori des écrivains éthiopiens ». Dérangeant par le vocabulaire qu'il emploie, la réalité qu'il raconte, sortant des sentiers battus de la littérature de cour, Sehbat est perçu en Éthiopie comme « l'Auteur » par excellence (ደራሲው).

En français
  • 2004 : Les Nuits d'Addis-Abeba, Paris, Actes Sud coll. Aventures, 2004 - (ISBN 2-7427-4907-1), traduit de l'amharique par l'auteur et Francis Falceto. Titre original : Je ne verrai pas le bout de la nuit (ሌቱም፡ አይነጋልኝ), 2004. Préparé dans les années 1960, ce roman a pour cadre les lieux de vie nocturne d'Addis-Abeba.
En amharique
  • 1997 : ትኩሳት Tekusat (Fièvre), roman
  • 1999 : ሰባተኛው፡ መላክ Säbatägnaw Mälak (Le Septième ange), roman
  • 2001 : ማስታወሻ Mastawäsha (Souvenirs/mémoires), premier livre d'entretiens concernant un auteur éthiopien, menés par Zänäbä Wäla.
  • 2003 : እግረ፡ መንገድ Egrä Mängäd (Cheminement), recueil d'articles

Notes et références

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Articles connexes

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Liens externes

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