Selwyn Lloyd

politicien britannique

John Selwyn Brooke Lloyd ( - ), baron Selwyn-Lloyd, est un homme politique du Parti conservateur britannique. Secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth de 1955 à 1960, puis chancelier de l'Échiquier jusqu'en 1962, il est le président de la Chambre des communes de 1971 à 1976.

Selwyn Lloyd
Illustration.
Selwyn Lloyd en 1960.
Fonctions
Président de la Chambre des communes

(5 ans et 22 jours)
Monarque Élisabeth II
Législature 45e, 46e et 47e
Prédécesseur Horace King
Successeur George Thomas
Chancelier de l'Échiquier

(1 an, 11 mois et 16 jours)
Premier ministre Harold Macmillan
Prédécesseur Derick Heathcoat-Amory
Successeur Reginald Maudling
Secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth

(4 ans, 7 mois et 7 jours)
Premier ministre Anthony Eden
Harold Macmillan
Prédécesseur Harold Macmillan
Successeur Alec Douglas-Home
Secrétaire d'État à la Défense

(8 mois et 13 jours)
Premier ministre Anthony Eden
Prédécesseur Harold Macmillan
Successeur Walter Monckton
Biographie
Nom de naissance John Selwyn Brooke Lloyd
Date de naissance
Lieu de naissance West Kirby, Cheshire
Date de décès (à 73 ans)
Lieu de décès Oxfordshire
Nationalité Britannique
Parti politique Parti conservateur

Début de carrière

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Selwyn Lloyd est né le à West Kirby de John Wesley Lloyd (1865–1954), dentiste, et de sa femme Mary Rachel Warhurst (1872–1959). Par sa mère, il est apparenté à John French. Il fait ses études au Fettes College d'Édimbourg puis au Magdalene College de Cambridge où il devient en 1927 président du groupement étudiant du parti libéral. Aux Élections générales britanniques de 1929, il est candidat, sans succès, pour ce parti dans la circonscription de Macclesfield[1].

Après cette défaite électorale, il se concentre sur sa carrière juridique à la suite de son admission à Gray's Inn en 1926 qui lui permet d'accéder au barreau en 1930. Il continue néanmoins à s'intéresser à la politique, participant à la gestion de la municipalité de Hoylake et rompant avec les libéraux en 1931 sur la question de la crise financière[1].

Durant la Seconde Guerre mondiale, avec le grade de lieutenant-colonel, il est chef de cabinet adjoint de la 2e armée. À ce titre, il débarque en France au côté de Miles Dempsey le Jour J. Nommé Général de Brigade en , il fait partie des premières forces alliées à entrer dans Bergen-Belsen et est chargé, ensuite, d'identifier le corps de Heinrich Himmler peu après son suicide[1].

En , il est invité par l'association conservatrice de Wirral à se présenter à la Chambre des communes où il est élu en . Comme membre de l'opposition, il se fait remarquer en par son opposition à la peine de mort et en 1949 par un rapport minoritaire remettant en cause le monopole de la BBC, ce qui en fait l'un des pères de la télévision commerciale. Côté vie privée, Selwyn Lloyd épouse en sa secrétaire, Elizabeth, dont il a une fille et dont il divorce en 1957[1].

Membre du gouvernement britannique

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À la suite de la victoire de Winston Churchill aux Élections générales britanniques de 1951, Selwyn Lloyd est nommé ministre d'état aux affaires étrangères sous la direction du Secrétaire d'État des Affaires étrangères, Anthony Eden. À ce poste, il s'occupe de la question du désarmement aux Nations Unies et traite la question de l'autodétermination du Soudan. En , il signe un accord permettant aux Soudanais de recourir à l'autodétermination à l'issue d'une période de 3 ans. Il a par ailleurs à s'impliquer dans l'accord de 1954 organisant le retrait des troupes britanniques du canal de Suez. Il est brièvement ministre du ravitaillement d' à , date à laquelle il accède au poste de ministre de la Défense[1].

Sa promotion, en , au Secrétaire d'État des Affaires étrangères en fait un des acteurs clés de la Crise du canal de Suez. À la suite de la nationalisation du canal par Gamal Abdel Nasser le , il fait partie des membres du cabinet opposés au recours à la force et participe activement à la première (16-) et seconde (19-) conférences de Londres visant à trouver une solution diplomatique à la crise. Mais devant la volonté d'Anthony Eden de recourir à la force, il est l'un des négociateurs des Protocoles de Sèvres scellant l'alliance entre le Royaume-Uni, la France et Israël[1].

À la suite de l'invasion israélienne de l'Égypte le et de l'intervention franco-britannique qui suit, il choisit, contrairement à son collègue Anthony Nutting, de rester au gouvernement malgré son opposition au projet. Dans les semaines qui suivent, il s'efforce de limiter les dégâts diplomatiques pour Londres en préservant un rôle pour les Anglais dans la gestion du canal. Son échec le conduit à présenter sa démission le , mais elle est refusée. Il a donc la charge d'assumer, en lieu et place d'Anthony Eden, malade et en convalescence à la Jamaïque, la tempête politique qui suit l'échec de l'intervention de Suez[1].

Lors du remplacement d'Anthony Eden par Harold Macmillan au poste de Premier ministre, le , Selwyn Lloyd conserve le poste de Secrétaire d'État des Affaires étrangères. Il joue un rôle décisif dans la résolution de la crise chypriote qui débouche sur l'indépendance de l'île le . Le , il est nommé Chancelier de l'Échiquier et sa décision de gelant les salaires afin de lutter contre l'inflation le rend fortement impopulaire. Le , dans ce que les Anglais ont surnommé « la nuit des longs couteaux », Harold Macmillan limoge sept ministres, dont Selwyn Lloyd, dans l'espoir que son gouvernement pourrait retrouver sa popularité[1].

Après la démission d'Harold Macmillan le , Selwyn Lloyd est l'un des promoteurs de la nomination d'Alec Douglas-Home au poste de Premier ministre, ce qui lui permet de revenir dans le cabinet comme Lord du Sceau Privé et Leader de la Chambre des communes[1].

Président de la Chambre des communes

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Après la défaite des conservateurs aux Élections générales britanniques de 1964, Selwyn Lloyd est membre du cabinet fantôme qui s'oppose à la politique d'Harold Wilson. Après la victoire d'Edward Heath en 1970, il se voit proposer le poste d'ambassadeur à Washington qu'il refuse. En , il est élu à la présidence de la Chambre des communes, poste qu'il occupe jusqu'à sa démission le . Il siège ensuite, jusqu'à sa mort le à la Chambre des lords après avoir été créé pair à vie dans la pairie du Royaume-Uni en tant que baron Selwyn-Lloyd.

Références

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  1. a b c d e f g h et i D. R. Thorpe,Lloyd, (John) Selwyn Brooke, Baron Selwyn-Lloyd (1904–1978), Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.

Liens externes

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