Service militaire en Israël

conscription en Israël

Le service militaire est obligatoire en Israël, sauf en cas d'inaptitude au service (c'est-à-dire sauf en cas de problèmes physiques ou mentaux). La durée du service est de 2 ans et 8 mois pour les hommes, et de 2 ans pour les femmes.

Critères d’exemption modifier

Sont exemptés du service militaire :

  • les Arabes israéliens, quelle que soit leur confession religieuse (certains d'entre eux se portant tout de même volontaires),
  • la plupart des Juifs Haredim (Ultraorthodoxes) qui se consacrent à l'étude religieuse[1],
  • les femmes mariées, enceintes ou se déclarant pratiquantes.
  • les Olim (nouveaux immigrants) bénéficient eux aussi de nombreux avantages (notamment en ce qui concerne la durée et l’exemption du service), selon l’âge, le profil médical et la situation familiale de l’ayant droit[2].

Les femmes conscrites modifier

Au lieu de l'intégration au sein de Tsahal, les femmes peuvent effectuer pendant un ou deux ans le Sherout Léoumi, un service civil d'intérêt général.

Cependant, même dans le cas d’un service militaire normal, les femmes sont rarement intégrées dans les unités combattantes, le plus souvent cantonnées à des tâches administratives ou médico-sociales, ainsi qu’à des postes d’intendance et de maintenance du matériel. En 2011, les femmes représentent 3 % des soldats combattants de l'armée israélienne et 15 % des techniciens. Cette tendance est à la hausse[3].

Le service militaire et son rôle d’intégration social modifier

L'armée est considérée comme un passage essentiel à l'intégration au point de constituer le creuset de la nation, l'agent d'intégration par excellence. Le service militaire est une expérience autant culturelle que nationale mais également personnelle au sens où il marque un passage vers la vie adulte très marquant. Il est l'occasion également d'un apprentissage de l'histoire nationale. Ainsi, il est d’usage aussi que chaque conscrit aille prêter serment au milieu des ruines de l’antique forteresse de Massada, dernier bastion juif à avoir résisté héroïquement jusqu’à la mort aux légions romaines durant la Guerre des Juifs en l’An 73. Les mots prononcés étant : « Massada ne tombera pas une nouvelle fois » (« Chenit Matzada lo tipol »[4]).

Objection de conscience modifier

Manifestation de refuzniks en Israël.
Les refuzniks (hébreu סרבנים (sarvanîm), de sarav : il a refusé) sont des objecteurs de conscience israéliens, qui refusent de servir dans Tsahal, l'armée d'Israël. Certains de ces soldats refusent notamment de servir dans les territoires palestiniens occupés[5],[6],[7]. C'est un mouvement minoritaire, quoiqu'en développement, bien que l'objection de conscience soit interdite aux hommes en Israël et juste tolérée pour les femmes[8],[9],[10].

Références modifier

  1. Samia Chouchane, « Servir Dieu ou la nation? Les communautés religieuses d'Israël et la question du service militaire »,in, Servir. Engagement, dévouement, asservissement : les ambigüités du lien social, sous la direction de Frédéric Mollé, Paris, L'harmattan, Logiques Sociales, 2011[1]
  2. « Qui Doit Servir à l’Armée ? », sur site de Tsahal
  3. D'après Gila Kalifi-Amir, conseillère du chef d’État-major aux Affaires Féminines, citée dans l'article «De plus en plus de soldates au sein de l'armée israélienne», blog officiel de Tsahal, 2011-11-01
  4. Alain Louyot, La forteresse du sionisme, L'Express, 28 août 2002, (mis à jour le 1er juin 2006)
  5. « Les « refuzniks » contre l'occupation, « infrastructure du terrorisme » », Le Monde,‎ .
  6. Mouna Naim, « Appels à la reconnaissance d'un « droit à l'objection » en Israël », Le Monde,‎ .
  7. « Un objecteur de conscience refuse de servir dans les territoires occupés », Le Monde,‎ .
  8. (en) Refuseniks: Three Israeli soldiers tell why they will not serve in the occupied territories Bonnie Azab Powell, UC Berkeleys News, .
  9. « Trois objecteurs de conscience israéliens devant la Cour martiale », Le Monde,‎ .
  10. « En Israël, cinq objecteurs de conscience sont condamnés à un an de prison pour l'exemple », Le Monde,‎ .

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier