Simone Louise des Forest
Simone Louise Pinet de Borde des Forest, généralement appelée Simone Louise des Forest ou simplement Simone des Forest, est une pilote automobile française, née le à Royan (Charente-Maritime) et morte le à Vichy (Allier).
Date de naissance | |
---|---|
Lieu de naissance | Royan (France) |
Date de décès | (à 94 ans) |
Lieu de décès | Vichy (France) |
Nationalité | Française |
Elle participe à des courses automobiles dès 1930.
Son prénom serait aussi à l'origine d'une expression populaire française : « En voiture Simone ! »
Biographie
modifierLa famille de Simone Louise Pinet de Borde des Forest est une ancienne famille du Nivernais[1], issue de Jean Pinet de Borde des Forest (1688-1758), officier au régiment de Marine-Infanterie. Un des membres de la famille, Jean-Daniel Pinet de Borde des Forest (1742-1801) fut général de brigade et chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Simone est née à Royan en 1910, de parents aisés. Son père était capitaine de cavalerie. Elle passe la première partie de sa vie au château de Fontorte, près de Gannat, dans le sud-est de l'Allier.
Elle obtient son permis de conduire en 1929, à l'âge de 19 ans. Elle est souvent présentée comme « l'une des premières femmes à avoir obtenu son permis. » Toutefois même si elles étaient relativement rares, déjà 3 % des titulaires du permis étaient des femmes en 1924[2] et 34 305 le détenaient en 1928[3]. Un an après son permis, elle court une première épreuve sportive automobile, la course de côte de La Baraque, près de Clermont-Ferrand. Elle entame ensuite une carrière de pilote automobile professionnelle, bousculant ainsi les préjugés de l'époque, participant à de nombreuses courses automobiles et à des rallyes jusqu'en 1957, sans avoir le moindre accident au cours de sa carrière.
En 1931, elle participe à la course Paris-Vichy, pour laquelle sa mère est sa copilote. En 1934, elle concourt au Rallye automobile Monte-Carlo avec son amie Fernande Hustinx[4] au volant d'une Peugeot 301. Parties de Bucarest, en Roumanie, les deux femmes rallient la principauté de Monaco après un voyage de 3 772 km et de nombreuses péripéties, racontées dans un carnet de voyage tenu et illustré par Simone Louise des Forest. Les deux femmes remportent la Coupe des dames.
En 1935, au même Rallye Monte-Carlo, associée à Odette Siko, elle termine troisième de la Coupe des dames au volant d'une Triumph (36e au général avec une voiture de faible cylindrée, 1 232 cm3 contre plus de 3 000 cm3 pour les deux premières de la Coupe des dames)[5]. De nouveau associée à Odette Siko en 1937, ainsi qu'à Hellé Nice et Claire Descollas, elle effectue du 19 au des essais de vitesse sur l'autodrome de Montlhéry, avec les huiles moteur Yacco comme sponsor. Sous l'égide d'Odette Siko, et malgré sans doute l'ambiance tendue due à l'hostilité de Simone des Forest et de Claire Descollas à l'égard d'Hellé Nice[6], le quatuor bat 25 records du monde, dont certains tiennent encore de nos jours[réf. nécessaire].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle conduit un camion de la Croix-Rouge. Par la suite[Quand ?], elle participe au championnat de France des routiers, qu'elle termine à la 10e place[réf. nécessaire]. Admirée des plus grands - dont, semble-t-il, Fangio lui-même[7] - elle se consacre ultérieurement à l'aviation civile. Elle est aussi l'une des premières femmes à ouvrir une auto-école en 1950, où elle enseigne pendant 25 ans[8].
Vie personnelle
modifierElle épouse Ernest Bernard en 1973, à l'âge de 63 ans, et décède le à l'âge de 94 ans. Elle n'a jamais eu d'enfants.
Expression populaire « En voiture Simone ! »
modifierSon nom est associé à une expression populaire française : « En voiture Simone ! », dont il existait d'abord une version plus longue : « En voiture Simone, c'est toi qui conduis, c'est moi qui klaxonne ! »[9],[10]
La version courte de cette expression a été grandement popularisée par le jeu télévisé Intervilles, diffusé sur la RTF à partir de 1962. Guy Lux et Léon Zitrone, deux présentateurs célèbres de l'époque, animaient l'émission, chacun défendant avec plus ou moins de bonne foi les couleurs des deux villes qui s'affrontaient au cours d'épreuves diverses. Une troisième animatrice, Simone Garnier, était chargée d'arbitrer les deux parties. L'expression « En voiture Simone ! » lui était ainsi adressée durant l'émission. Guy Lux a assuré un regain de popularité à cette réplique dont il est souvent prétendu qu'il en est le créateur alors qu'elle lui est bien antérieure[11].
Bibliographie
modifier- Virginie Forest, En Voiture Simone, Simone des Forest, passion d’une vie, Vals d’Allier, , 150 p. (ISBN 978-2 -36348-025-5)
Notes et références
modifier- Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire-Français, Sedopols, , p. 638.
- « Question - Depuis quand les Françaises ont-elles le droit de conduire ? », sur www.guichetdusavoir.org (consulté le )
- Entre 1911 et 1916, 811 femmes auraient ainsi passé pour la seule ville de Paris le permis de conduire, alors appelé certificat de capacité.Françoise Blum, « Réflexions sur les usages sexués de l'automobile en France aux XIXe et XXe siècles. Femme au volant, figure de l'urbanité ? », Histoire urbaine, vol. 11, no 3, , p. 55–79 (ISSN 1628-0482, DOI 10.3917/rhu.011.0055, lire en ligne, consulté le )
- notamment victorieuse du championnat de la sixième journée féminine de l'automobile organisée à Montlhéry en juillet 1933 - Le Journal, 10 juillet 1933, p. 6.
- Les Actus DN, portraits avec actes de naissances et de décès de personnalités.
- Blog Speedqueens, article sur Odette Siko.
- « Simone L. des Forest, la Diva du volant », sur la Cyber-Gazette du pays royannais, (consulté le )
- Blog Save My Brain, 10 juin 2010.
- Les expressions françaises décortiquées.
- « Les expressions insolites de l'automobile - En voiture Simone ! », sur linternaute.com, (consulté le ).
- Stéphane Bern, « Qui est la mystérieuse femme de l'expression "en voiture Simone !" ? », sur europe1.fr, (consulté le )